De ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme dans le gouvernement de la Transition, René Bagoro prend les rênes du département en charge de la justice, des droits humains et de la promotion civique. Il a été officiellement installé dans ses fonctions, le lundi 18 janvier 2016, à Ouagadougou, par le secrétaire général du gouvernement, Alain Thierry Ouattara. Bien avant la lecture de la formule consacrée, « au nom de leurs excellences... je vous déclare officiellement installé dans vos fonctions de ministre de la Justice... », le Secrétaire général du gouvernement, lui, a rappelé la grande responsabilité qui pèse de nouveau sur « ses épaules ». « En vous octroyant le maroquin du prestigieux mais combien délicat de la justice, des droits humains et de la promotion civique leurs excellences, le président du Faso et le Premier ministre, placent encore en vous une très grande confiance pour poursuivre la mutation de notre appareil judiciaire tant souhaitée par le peuple burkinabè », a-t-il déclaré. Ce ne sera pas une chose facile, a poursuivi M. Ouattara, car nous sommes dans un pays où la soif de justice est grande et où la rupture de confiance entre la justice et le citoyen est une réalité. « Il faudra travailler à réformer les instruments juridiques nationaux, à donner un contenu juste de l’indépendance du magistrat et à améliorer le fonctionnement du service public de la justice et les performances des juridictions », a relevé Alain Thierry Ouattara. Il a dit avoir foi au ministre Bagoro dans la réussite de sa mission, au regard de ses compétences et de son exemplarité. Et de lui signifier qu’il saura manager son département avec probité, courtoisie, respect de l’autre mais sans faiblesse. Le secrétaire général du Gouvernement a invité ses collaborateurs et partenaires « à se remettre au travail et à resserrer les rangs derrière lui pour le succès de sa mission ». Le ministre en charge de la justice a dit être conscient du travail énorme qui l’attend à la tête du département. « Nous allons véritablement nous atteler au travail avec la courtoisie nécessaire pour le rayonnement de l’appareil judiciaire », a-t-il promis.
Parcours
Béssolé René Bagoro est magistrat de formation. Connu pour son franc-parler, il est titulaire d’un Diplôme d’Etudes approfondies (D E A) en droits de la personne et démocratie. Avant d’être appelé au gouvernement de la Transition comme ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, René Bagoro a occupé des responsabilités au niveau de l’appareil judiciaire et du monde syndical. Juge au tribunal administratif de Ouagadougou depuis 2002, il a été porté à la tête de cette institution de 2009 à 2012. De 2012 à 2014, il a été conseiller à la Cour d’appel de Ouagadougou. Entre-temps, M. Bagoro a également été secrétaire général du Syndicat burkinabè des Magistrats (SBM). Le garde des sceaux aime partager ses connaissances en ses temps libres. A cet effet, il dispense des cours de droit administratif et constitutionnel dans des écoles de formation professionnelle et des instituts supérieurs. Tels, l’Ecole nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM), de l’Institut des Sciences et techniques et de l’Information et de la Communication (ISTIC), l’Institut africain de Management (IAM Ouaga), l’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO). Né en 1975 à Réo, chef-lieu de la province du Sanguié, dans la région du Centre-ouest, René Bagoro est marié et père de trois enfants.
Karim BADOLO