Entamée à la RTB2/Sahel, le vendredi 14 octobre 2016, la tournée du ministre de la Communication et des relations avec le Parlement, Porte-parole du gouvernement, Rémis Fulgance Dandjinou dans les médias de Dori, lui a permis de s’imprégner des conditions de travail des agents. Après une visite des locaux, le ministre a eu un « dialogue direct » avec le personnel de la RTB2/Sahel. Les agents lui ont révélé quelques des problèmes auxquels ils font face. Il s’agit, entre autres, de l’insuffisance de personnel pour assurer, à la fois l’animation de l’antenne et la couverture médiatique des activités dans les quatre provinces de la région du Sahel. En plus, ils ont évoqué les moyens de protection, à savoir des casques et gilets pare-balles, vu qu’ils sont toujours déployés sur les différents lieux d’attaques qui surviennent depuis plus d’une année dans le Sahel burkinabè. En clair, ils ont demandé au premier responsable du département en charge de la communication des indemnités de risques. En guise de réponse, M. Dandjinou a promis d’apporter des solutions à ces préoccupations. Pour ce qui concerne les indemnités de risque, le ministre a confié que ce point figure parmi les revendications du Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC). A entendre le ministre Dandjinou, sa visite s’inscrit dans le cadre de la rencontre avec les travailleurs de son département et d’échanger avec les différents médias privés de la ville de Dori. « Il est important que nous puissions les rencontrer et échanger avec eux, partager un certain nombre d’informations, connaître leurs préoccupations, et de décliner la vision que nous avons de la communication au niveau de la presse tant publique que privée », a-t-il affirmé. A propos de la grève de 96 heures du SYNATIC qui s’est invitée au débat avec les agents de la RTB2, Remis Fulgance Dandjinou a précisé qu’il est prévu une rencontre du syndicat avec le Premier ministre au cours de cette semaine. Après la RTB2/Sahel, le cap été mis sur la Radio municipale de Dori (RMD). A ce niveau, le ministre Dandjinou a pris connaissance du programme de cette radio qui est fonctionnelle depuis le 2 août 2016. Ensuite, le ministre et sa délégation se sont rendus dans les locaux des médias audiovisuels de la région du Sahel, à savoir la radio islamique Ahmadiyya, la radio Grand Nord du groupe Horizon FM et au siège du journal en langue nationale fulfuldé « Hoodéré Sahel » qui signifie en français « L’étoile du Sahel ». La visite du ministre s’est achevée dans les locaux du service régional des éditions Sidwaya du Sahel et de la direction régionale de la communication, tous deux logés à l’hôtel administratif de Dori. Après la visite des locaux, le ministre a échangé avec le personnel. A en croire le directeur régional de la communication du Sahel, Urbain Kaboré, les difficultés se résument à l’insuffisance de personnel, au manque d’agents spécifiques au ministère de la communication. « Il est quasi impossible de remplir convenablement les missions du service d’information du gouvernement et de la direction générale des médias. Il y a un problème pour la mise en œuvre de l’organigramme du ministère parce que jusqu’à présent les différents services ne sont pas pourvus en personnel », a-t-il révélé. Sur le plan du fonctionnement, M. Kaboré a insisté sur le manque de ressources pour mener les activités inscrites dans la lettre de mission du directeur régional, l’absence de ligne de téléphone, de connexion à Internet, de poste téléviseur et de radio pour suivre l’actualité en temps réel. A ces difficultés, a-t-il dit, s’ajoute le manque de moyens logistiques. Pour sa part, le chef de service régional des éditions Sidwaya du Sahel, Souaibou Nombré a évoqué le manque de personnel, de moyens logistiques et de cadre règlementaire qui lie le personnel d’appui (AIB) à sa structure. Il a également souligné les difficultés d’accès à l’information auprès de certaines forces de défense et de sécurité surtout en période d’attaques. La même difficulté a aussi été évoquée par la RTB 2/Dori et même la direction régionale de la communication qui assure en région les missions du Service d’information du gouvernement. Si bien que ces services sont obligés de se baser uniquement sur leurs propres réseaux d’information.
Créer des bassins linguistiques
A l’issue de la visite aux médias, le ministre a reconnu que les journalistes de la capitale du Liptako travaillent dans des conditions difficiles. Toute chose qui l’a exhorté à les féliciter pour le travail abattu au quotidien. « Il y a véritablement la nécessité que nous ayons une réflexion d’ensemble sur la place à donner aux démembrements des organes d’Etat que sont Sidwaya et la RTB. Je crois que le principe de créer des bassins linguistiques et de développer des pôles au niveau de la radio et de Sidwaya doivent nous permettre de combler un certain nombre d’éléments », a expliqué le ministre Dandjinou. Pour lui, les journalistes qui travaillent dans la région du Sahel sont des « reporters de guerre » parce que « nous avons la malchance de l’histoire et de l’actualité qui fait que cette zone est relativement chaude à cause des attaques à répétition ». Du coup, a-t-il ajouté, les journalistes sont dans une urgence du traitement de l’information. Et de préciser que « pour le journaliste, c’est ce qui fait la beauté du métier ». « Ce n’est pas une couverture de séminaire, c’est vraiment traiter l’information que les Burkinabè dans toutes les parties du pays attendent afin de comprendre ce qui se passe dans une autre partie de leur pays », a-t-il poursuivi. Quant aux préoccupations posées, Remis Fulgance Dandjinou a dit qu’une réflexion est en cours pour qu’il y ait un redéploiement du personnel qui soit plus opérationnel. Pour la question du matériel, il a confié que les différentes directions qui sont des Etablissements publics de l’Etat (EPE) ont pris l’engagement dans le budget 2017 de mieux doter leurs démembrements. La veille du 13 octobre 2016, le ministre a rendu des visites de courtoisie à l’évêque de Dori, représenté par le vicaire général, au grand imam de Dori et au président de la fédération des églises et missions évangéliques de Dori. A chacune des étapes, il a salué le dialogue interreligieux à travers l’Union fraternelle des croyants (UFC), « un cas unique dans le monde » qui fait vivre en bonne harmonie les différentes confessions religieuses du Sahel.
Souaibou NOMBRE
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