Il s’est agi pour les deux chefs d’Etat de lever les zones d’ombre qui pourraient exister dans les accusations portées par la justice burkinabè contre le président de l’Assemblée nationale ivoirien, Guillaume Soro. Suite au mandat d’arrêt lancé par le Burkina Faso contre M. Soro dans ce que l’on pourrait qualifier d’ « affaire écoute téléphonique », le président Ouattara avait demandé un « règlement par voie diplomatique ». Une main tendue que le président Kaboré dit ne pas pouvoir refuser, vu de l’histoire qui lie les deux pays. Toutefois, le chef de l’Etat burkinabè tient à clarifier : « il y a deux types de problèmes à résoudre ici ». Le premier concerne le mandat d’arrêt contre le N°2 du pouvoir ivoirien. A ce sujet, « nous avons convenu que le contenu de ce qui est reproché à Guillaume Soro sera présenté aux autorités ivoiriennes par le ministre des affaires étrangères et une délégation du tribunal militaire du Burkina », fait remarquer le président Kaboré dans un entretien accordé à la presse burkinabè à la fin du sommet de l’Union africaine.
Le second aspect concerne l’attaque de la poudrière de Yimdi. Soutenant que « la plupart de ceux qui ont participé à cette attaque, sont issus de l’ex RSP et qu’ils se sont repliés en Côte d’Ivoire », le président burkinabè révèle ceci : « nous avons non seulement demandé de façon informelle à la Côte d’Ivoire de les ramener au Burkina pour qu’ils puissent être jugés comme tous les autres, mais nous avons également confirmé cela par des mandats d’arrêts ».
En attendant cette mission diplomatique, l’horizon semble se dégager pour une issue heureuse de cette crise après ce tête-à-tête des deux chefs d’Etat.