Simon Compaoré, ministre en charge de la sécurité intérieure, compte prendre à bras le corps le phénomène de l’incivisme qui est en train de prendre de l’ampleur au Faso. Il a de ce fait invité les acteurs que sont les autorités coutumières et religieuses, les Commandants des Forces de défense et de sécurité, ainsi que des associations intervenant dans le sens du civisme, à échanger sur la question et, voir comment leur accompagnement peut être plus bénéfique.
Selon le ministre, l’incivisme semble devenir un fléau qui s’est installé au Faso, au point d’en constituer une préoccupation nationale. Simon Compaoré cite des initiatives qui avaient été prises dans le sens du civisme, dont le forum des 30 et 31 mai 2013, sous le thème « Quelle synergie d’actions pour une culture de citoyenneté responsable au Burkina Faso », et dont le plan d’action doit s’étaler de 2015 à 2017, et, les rapports du Collège des Sages et du Mécanisme africain d’évaluation des pairs (MAEP), toutes des initiatives tendant à endiguer l’incivisme.
Ensuite est survenue l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014, où le peuple a manifesté son ras-le-bol. Mais avec la mise en place des nouvelles institutions après les élections, il se trouve que cet incivisme tend à se propager, ce qui est contraire à la vie d’une nation qui se veut respectable et cité en exemple par tous. En témoigne les agressions des élèves contre leurs éducateurs, l’incivisme dans la circulation routière, les sit-in et arrêts brutaux de travail, les marches sans respect des règles et les défiances envers les autorités. Sont cités en exemple les cas de Nagaré, Diapaga et Gounghin, quiont conduit à des atteintes graves au drapeau national, aux agressions d’enseignants et de gardes de sécurité pénitentiaire. Il y va aussi des manifestations de Ziniaré et Dédougou, qui ont conduit à des saccages, le décès accidentel d’un agent de police qui était en régulation de la circulation, le non-respect de la limitation de la vitesse, entre autres actes d’incivisme.
Toutes ces choses qui ne font pas honneur à la nation burkinabé...
Le gouvernement, vu toutes ces choses qui ne font pas honneur à la nation burkinabé, a décidé de prendre certaines mesures, qui s’étalent au non-respect des règles relatives aux manifestations sur la voie publique, l’incivisme dans les services publics, ceux en milieu scolaire et dans la circulation routière.
Pour ce qui concerne les associations d’auto-défense que sont les « Koglwéogo », Simon Compaoré explique qu’il va falloir leur encadrement parce que le gouvernement estime que leurs actions sont utiles. Cependant aussi, il va falloir des sanctions sans complaisance de ceux qui violent les lois et institutions de la République, et l’interdiction de tout groupe irrespectueux des règles de la vie en société. Quant à l’incivisme économique et fiscal, des actions seront aussi entreprises contre la fraude fiscale, l’importation des marchandises contrefaites, le non-respect des règles de la libre concurrence. Les cars de transport en commun sont prévenus, car des contrôles seront faits sur les excès de tout genre. Plus de surcharge, avec des animaux, des marchandises et des personnes sur un même véhicule, sauf dans certaines zones où le transport est en souffrance et où il faut prendre des mesures particulières. Par ailleurs, des opérations de retrait de permis sont en cours, et tout conducteur sera privé de son sésame comme sanction. Idem pour les compagnies de transport qui se seront illustrées négativement par des retraits de licence, car l’on ne peut permettre que des vies de personnes soient mises en danger par des irresponsables. Simon Compaoré informe par ailleurs que depuis lors, le Gouvernement a pris des mesures qui commencent à porter fruit parce que depuis quelques jours, les engins à deux ou quatre roues sont parqués pour des raisons d’incivisme, et, il va falloir sévir ainsi pour que cet incivisme routier s’arrête. Le ministre en charge de la justice, René Bagoro, pour sa part, explique qu’une révision des textes du Code de la route se fera incessamment pour mieux sanctionner et dissuader les contrevenants.
En résumé, par cette rencontre avec les chefs coutumiers, autorités religieuses, Forces de défense et de sécurité et Organisations de la société civile, le gouvernement estime que ceux-ci seront un relais dans la sensibilisation contre ce fléau qu’est l’incivisme, et, leurs actions conjuguées permettront d’y mettre fin...
Claire Lebœuf