Les élections passées, l’heure des mesures drastiques a sonné!

| 14.06.2016
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Il s’est ouvert le jeudi 09 juin 2016 à Ouagadougou, un atelier sur le bilan de la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent, sous les auspices du Burkina Faso et du Royaume du Danemark. La cérémonie d’ouverture de cette rencontre de haut niveau a été présidée par le Ministre d’Etat, Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité Intérieure, Simon Compaoré. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
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Il s’est ouvert le jeudi 09 juin 2016 à Ouagadougou, un atelier sur le bilan de la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent, sous les auspices du Burkina Faso et du Royaume du Danemark. La cérémonie d’ouverture de cette rencontre de haut niveau a été présidée par le Ministre d’Etat, Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité Intérieure, Simon Compaoré. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Le ton du gouvernement commence à monter contre les groupes d’auto-défense communément appelés kolgwéogo. En tout cas, Simon Compaoré a sonné la fin de la recréation pour ces groupes d’auto-défense. C’était le samedi 11 juin 2016 à Fada N’Gourma, à l’occasion de la cérémonie d’installation du nouveau gouverneur (Ousmane Traoré) de la région de l’Est.


«L’Etat sera ferme» face aux Kolgwéogo et empêchera désormais ces groupes d’autodéfense, de prélever des amendes, d’avoir des prisons privées et de parcourir les villes avec des armes, a déclaré le ministre en charge de la Sécurité intérieure Simon Compaoré. C’est du moins, ce qu’a rapporté l’Agence d’information du Burkina (AIB).

Or, il y a seulement moins de deux mois, au cours d’une visite à Boulsa et à Zorgho, le même ministre a paru consentant lorsque ces groupes d’auto-défense lui ont martelé leur attachement à l’encaissement des amendes, à l’administration de sévices corporels ainsi qu’à l’humiliation publique de ceux qui viendraient à tomber dans leur piège. Le moins que l’on puisse dire, c’est que par le passé, Simon Compaoré n’avait pas été assez «ferme» comme il l’est aujourd’hui.

Le ton a changé avec l’annonce de mesures drastiques: «Plus question de prisons privées, plus question de tortures, plus questions d’amendes; il n’est plus question de fusil en bandoulière pour traverser des villes. Il n’y a pas deux Républiques. Il n’y en a qu’une seule et elle est indivisible», aurait martelé le ministre en charge de la Sécurité intérieure le samedi dernier.

«On ne peut non plus tolérer des gens qui pendent des citoyens comme des chèvres dépecées. Tout cela doit prendre fin», aurait ajouté Simon Compaoré, avant de promettre que «Dans les semaines à venir, nous allons agir pour qu’on sache que l’Etat existe. Les populations des villes et campagnes de la région de l’Est doivent jouir pleinement des fruits de leurs efforts sans être inquiétés».

Tout porte à croire que les autorités faisaient profile bas devant les koglwéogo, le temps que les élections municipales se déroulent dans le calme. Ce qui fut une réalité le 22 mai dernier. De cette date à 2020, il n’y a plus d’élections à forts enjeux pour le pouvoir en place. Donc, plus d’inquiétudes imposant une sorte de compromission avec les kolgwéogo qui semblent avoir l’adhésion populaire par endroits. Mais il importe que les autorités agissent avec tact dans leur élan de soumettre ces groupes d’auto-défense.

Au-delà des kolgwéogo, l’avertissement est ainsi donné au peuple dans son ensemble, que les vainqueurs des élections du 29 novembre 2015 entendent désormais imprimer leur marque-sur fond de rigueur–à la marche de l’Etat. Du reste, des gens irrespectueux des règles de la circulation routière, l’ont appris à leurs dépens à Ouagadougou. En tout cas, les forces de défense et de sécurité (FDS) semblent être suffisamment sensibilisées à conduire cette dynamique de rigueur. A Fada, Simon Compaoré aurait lancé à celles (FDS) de la région de l’Est, «On reste ensemble, on combat ensemble et on gagne ensemble; la République compte sur vous», tout en mettant en garde les brebis galeuses. Dans la foulée, il aurait annoncé le retour très prochain de la Police nationale à Logobou (extrême Est), où en avril dernier, des collégiens avaient déchiré le drapeau national, lors de très violentes manifestations contre leurs professeurs.

Paangui Parè

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