«C'est moi qui ai dit que plus rien ne sera comme avant, mais au contact de beaucoup de choses, nous nous sommes rendu compte que le terrain était miné! Mais même si vous voulez rechercher la justice et la démocratie, il faut quand-même tenir compte d'un certain nombre de choses qui n'apparaissent pas comme nous le pensons. Avant même de songer à venir dans un gouvernement, moi-même je me demandais: mais qu'est-ce qu'ils attendent pour le problème Guiro? Quand j'y suis venu je me suis dit qu'à la première occasion, nous allons nous attaquer au problème Guiro. Mais lorsque nous avons visité toute la procédure de la Justice, nous nous sommes rendu compte que tant qu'il y aura cette procédure, nous ne pourrons jamais nous entendre. Il faut réformer la Justice pour pouvoir s'entendre avec la Justice». Ces propos sont du président de la Transition, Michel Kafando en réponse aux préoccupations de la société civile. Et c'est conscient des difficultés de la Justice burkinabè que les états généraux ont été programmés. «Il faut créer une certaine justice contre tous ceux qui ont voulu détourner... Nous allons le faire, mais il faut que nous ayons le quitus des états généraux de la Justice», a-t-il soutenu. Le président Michel Kafando a fait comprendre que le Contrôleur d'Etat général, lors du Conseil des ministres qui a eu lieu à Samandéni, a fait un compte rendu dans lequel il a demandé qu'il faut «au minimum un mois, parce qu'il faut être sûr qu'en condamnant quelqu'un, on le fait dans le bon droit». En rapport avec la Journée dédiée aux martyrs, il a assuré que cette journée se tiendra. Sur le dossier Norbert Zongo, il a confié que de nouvelles enquêtes sont ouvertes avec de nouveaux hommes. En rapport avec l'affaire Thomas Sankara, le président Kafando a informé que les autorités de la Transition ont autorisé de nouvelles enquêtes après un accord entre l'Etat et la famille Sankara. Dans la politique de bonne gouvernance voulue et défendue par la Transition, il a été dit que «des grands ont loué leurs immeubles au gouvernement et il y en a même qui ont perçu un loyer de 10 mois à l'avance». Des enquêtes seraient en cours à ce niveau également. Le président Kafando a dit que le Burkina Faso répondant aux exigences de ceux qui l'aident (communauté internationale et bailleurs de fonds) financièrement est obligé de travailler avec toutes les composantes de la classe politique, sans exclusion aucune. «Nous ne devons pas laisser quelqu'un au bord du chemin», a-t-il martelé. Sur la question du Régiment de sécurité présidentielle, foi de Michel Kafando: «Le RSP lui-même est conscient qu'il faut trouver une solution à sa propre existence».
Boureima DEMBELE