Le Conseil des ministres est l'instance suprême de l'exécutif. A l'image des plénières au niveau du pouvoir législatif, cette réunion permet au gouvernement de faire un tour d'horizon de la gestion du pays. Réunis autour du chef de l'Etat Roch Marc Christian Kaboré, les ministres se sont penchés sur les dossiers inscrits à l'ordre du jour du premier Conseil de l'année, le jeudi 5 janvier 2017 au palais de Kosyam. A la sortie, c'est la ministre de l'Economie numérique et des Postes, Aminata Sana, représentant le ministre en charge de la communication, qui a livré le contenu de la rencontre à la presse.
Au niveau du ministère de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité intérieure, la ministre a indiqué que le conseil a adopté un décret portant création, attribution et composition d'un comité national de gestion de crise. Ce comité a-t-elle précisé, est sous la tutelle du Premier ministre. "C'est pour assurer une riposte prompte et efficace contre tout acte terroriste sur le territoire national", a dit la porte-parole du jour. En effet, ce comité, selon ses explications, comprend un comité national de riposte au terrorisme, un secrétariat permanant, un centre unifié de gestion de crises et des unités d'intervention et d'appui-soutien.
Au compte du ministère de l'Economie, des Finances et du Développement, le gouvernement a adopté deux projets de décret dont le premier porte sur l'ordonnance d'autorisation de ratification des accords de don conclus en décembre dernier avec la Banque mondiale pour l'appui aux reformes sur l'énergie et la gestion budgétaire. Le montant de cet accord est de 100 millions de dollars US (env. 63 milliards de francs CFA) soit 45% sous forme de don et 55% sous forme de crédit. Le deuxième dossier, selon la ministre Sana, a porté sur l'adoption du schéma national d'aménagement et de développement durable du territoire burkinabè. Ce schéma s'articule, à l'en croire, autour du diagnostic du territoire, des orientations et de sa mise en œuvre. Il propose des orientations en rapport avec des composantes hiérarchiques que sont: «les fondements», «les décisifs», «les vecteurs-croissance» et «les faiblis». Le ministère en charge des transports a fait un rapport sur la candidature du Burkina Faso au siège de l'agence communautaire de supervisons de sureté de l'aviation civile internationale de l'UEMOA. Depuis 2005 le Burkina Faso est membre de cette structure et il entend à présent abriter son siège. Et c'est la ville de Bobo-Dioulasso qui a été retenue pour l’ériger. Pour ce qui est du ministère de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, le Conseil a adopté le plan stratégique national triennal 2016-2018 de promotion de l'élimination des mutilations génitales féminines. Ces mutilations, a expliqué la ministre Sana, touchent plus de 140 millions de filles dans le monde. Toute chose qui a conduit le Burkina Faso à vouloir se doter d'un référentiel assorti d'un plan d'action opérationnel.
Le coût total du plan d'action 2016-2018 de ce plan stratégique est estimé à plus de 3 milliards de francs CFA et sera assuré par l'Etat burkinabè et les partenaires techniques et financiers. S'agissant du ministère des sports et des loisirs, le Conseil a adopté un décret de création, ouverture et fonctionnement du régime juridique applicable aux structures de formations des jeunes sportifs. Ce décret vise à doter le secteur de la formation des jeunes sportifs d'un cadre juridique approprié en vue de pallier les insuffisances. "Il s'agit, en clair, d'encadrer cette formation en vue de tirer profit de ses avantages sociaux et économiques", a dit le gouvernement.
Pour les communications orales, le ministère de l'Agriculture et des Aménagements hydrauliques a fait cas de la crise qui continue de diviser les producteurs regroupés au sein de l'Union nationale des producteurs de coton du Burkina Faso (UNPCB). Le gouvernement a indiqué qu'à l'issue d'une rencontre avec les acteurs, l'ensemble des parties ont accepté, de façon consensuelle, la mise en place d'une administration provisoire inclusive assortie d'un chronogramme pour les élections devant renouveler les structures de l'UNPCB.
Wanlé Gérard COULIBALY