«Il y a des évènements dans la vie d'une nation qui marquent à jamais la conscience collective, et c'est le cas, il me semble, de cette Journée nationale d'hommage aux martyrs de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014», a été la phrase introductive d'Auguste Denise Barry, ministre de l'administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité. Il était accompagné du ministre de la santé et de celle de l'action sociale et de la solidarité nationale. En effet, les activités entrant dans le cadre de la Journée nationale d'hommage aux martyrs se sont étalées sur 72 heures et l'activité-phare a été sans conteste, l'hommage qui s'est déroulé le 30 mai 2015, au cours d'une cérémonie pleine d'émotions. En outre, selon le ministre Auguste Denise Barry, aucun incident majeur n'a été enregistré, lors des activités entrant dans le cadre de la commémoration. Sans omettre de faire cas de l'incident survenu au cimetière de Gounghin, lors du dépôt de gerbes, quand un militant de l'ancien régime présent sur les lieux, a failli être molesté, M Barry précise que «s'il advenait que cela était dû à sa simple présence, nous condamnerons cet acte qui n'honore pas notre pays, mais en revanche, s'il s'est avéré que l'intéressé a tenu des propos déplacés à l'endroit des familles des victimes, au cours d'une interview sur place, nous condamnerons également cette attitude». Et de préciser que des investigations sont en cours pour élucider cela. Revenant sur le fait que des Burkinabè ou organisations aient refusé de participer à la Journée d'hommage aux martyrs, le ministre de la sécurité a laissé entendre qu'il faut éviter, en toute situation, des positions maximalistes, voire extrémistes. «Mieux, dans une communauté, et surtout dans un contexte d'Etat républicain, de droit et de démocratie, le citoyen n'a pas que des droits, mais aussi, des devoirs», s'insurge-t-il. Allant dans le même sens, Nicole Angéline Zan, ministre de l'action sociale et de la solidarité nationale, a appelé tout un chacun à faire une sorte d'introspection au niveau individuel, pour une réconciliation nationale et une paix véritable. «La journée d'hommage, faut-il le rappeler, devait être placée sous le signe du civisme et du patriotisme, elle imposait que, momentanément, toutes les divergences soient tues et laissent place au recueillement dans l'unité», a déclaré Nicole Angéline Zan. Les préoccupations des journalistes étaient relatives au fait qu'il y ait eu d'abord, une journée d'hommage avant que justice ait été faite. Il a aussi été question de certains blessés de l'insurrection populaire qui n'ont pas encore recouvré leur santé. A cela, le ministre de la santé, Amédée Prosper Djiguimdé, a soutenu qu'en ce moment, une quinzaine de personnes est toujours suivie à l'ambulatoire, et de poursuivre que le reste des contributions des bonnes volontés s'élève à plus de 40 millions et que la prise en charge permanente pourra se poursuivre, même dans une année. En somme, selon Auguste Denise Barry, le budget de l'organisation des différentes activités de cet hommage aux martyrs était de 88 millions de FCFA, avec un budget alloué de 184 millions par le gouvernement.
Larissa KABORE