Cinkansé pour les burkinabè et Cinkassé pour les togolais est la principale ville qui se situe de part et d’autre de la frontière entre le Burkina Faso et le Togo. Elle est habitée par les mêmes communautés et est une ville commerciale renommée. Cinkansé ou Cinkassé comme beaucoup de zones frontalières, est souvent en proie à de problèmes récurrents de sécurité.
Les premiers responsables en charge de la sécurité des deux pays, à la faveur de la visite d’amitié et de travail que le Ministre d’Etat, Simon Compaoré et une délégation ont effectué du 14 au 16 juillet au Togo, ont eu une séance de sensibilisation avec les populations de la localité. Burkinabè et togolais de la ville se sont retrouvés dans la matinée du samedi 16 juillet 2016 à la préfecture de cinkassé, pour des échanges avec les ministres burkinabè et togolais en charge de la Sécurité. Pendant plus de deux heures, Simon Compaoré et son homologue Damehame Yark se sont entretenus avec une foule des grands jours. La salle qui a abritait les débats a refusé du monde. Femmes, hommes, jeunes, autorités coutumières et religieuses, tous ont répondu présent à l’invitation des deux ministres. Les deux personnalités ont eu le même message à l’endroit de cette population qui habite de part et d’autre de la frontière : cultiver le dialogue, l’entente, le vivre ensemble pour garantir la stabilité et la paix dans leur localité. Pour le Ministre d’Etat, « la frontière qui sépare la ville ne doit pas être source de division entre des habitants qui partagent les mêmes langues, participent aux mêmes évènements sociaux, des populations qui ont leurs champs indifféremment de l’autre côté de la frontière». C’est pourquoi Simon Compaoré les a exhortés tous à bannir la violence.
Des groupes d’autodéfense
La principale préoccupation des habitants a tournée autour des dérives qu’ils disent subir de certains groupes d’autodéfense communément appelé kolwéogo. Simon Compaoré a rappelé à l’assistance que les actions des groupes d’autodéfense qu’ils soient kolwéogo ou dozo sont bien délimités. « Les kolwéogo n’ont pas le droit de prendre des amendes ou d’infliger des sévices corporels aux présumés voleurs qu’ils arrêtent » a martelé le Ministre d’Etat. « Ce qu’on leur demande, c’est de conduire au commissariat ou à la gendarmerie les bandits ou voleurs qu’ils appréhendent » a-t-il ajouté. Il existe des lois et règlements en matière de détention et de port d’armes, et les kolgwéogo doivent s’y conformer, a précisé Simon Compaoré. Il a également insisté sur l’interdiction pour tout groupe d’autodéfense de franchir la frontière sous prétexte qu’il est à la poursuite de bandits. « Ceux qui vont traverser la frontière derrière d’éventuels bandits, ils vont être arrêtés car c’est formellement interdit ». Sur la question, Simon Compaoré a rassuré la population de cinkansé, que des malfrats qui commettraient des forfaits sur le territoire burkinabè, ne pourraient plus se réfugier en territoire togolais. « Car s’ils sont appréhendés, ils seront remis aux autorités burkinabè et c’est vice-versa », a-t-il indiqué. « On vous demande de collaborer avec la police ou la gendarmerie » a intimé le Ministre d’Etat à la population. La démarche des deux ministres a été saluée par les habitants, notamment par le chef de Cinkansé. Il a invité les autorités des deux pays à inclure le Ghana dans leur collaboration, car sa ville est à cheval entre les trois pays, Burkina, Ghana et Togo, a affirmé le naaba de Cinkansé.
La Direction de la communication et de la Presse Ministérielle du MATDSI.