Gouvernement/Syndicat du Trésor : Un accord sous le manteau

| 30.05.2017
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Gouvernement/Syndicat du Trésor : Un accord sous le manteau
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Gouvernement/Syndicat du Trésor : Un accord sous le manteau
Après un premier rendez-vous manqué dans l’après-midi du dimanche 28 mai 2017, le gouvernement et le Syndicat autonome des agents du Trésor du Burkina (SATB) ont finalement fumé le calumet de la paix : en effet, hier en fin de journée, les deux parties ont procédé à la signature d’un accord marquant la fin de la série de grèves des gardiens des deniers publics. Mais rien n’a filtré du contenu de ce modus vivendi. Les deux parties ayant couvert cet accord du sceau du silence.

S’achemine-t-on vers un cessez-le-feu entre le Syndicat autonome des agents du Trésor du Burkina (SATB) et le gouvernement ? C’est la question que nous nous sommes posée dans notre édition d’hier lundi lorsque nous avons été informé de l’imminence d’un accord entre le gouvernement et le Syndicat autonome des agents du Trésor du Burkina (SATB). Alertés ce dimanche-là, les journalistes ont pris d’assaut dès 16h le ministère de la Fonction publique où devait intervenir le fameux accord, mais jusqu’à 18h, point de fumée blanche.

Annoncé pour 20h, rien ne sortira finalement des concertations qui se sont poursuivies ailleurs. Hier lundi, nouvelle alerte, nouveau rassemblement de journalistes au ministère de la Fonction publique. C’est au bout d’une longue attente que la multitude d’hommes de médias, déterminés à savoir la vérité sur cette histoire, apercevra le ministre Clément Sawadogo et le secrétaire général du SATB, Séni Kouanda, signer le document de protocole d’accord devant les représentants de chaque partie.

Le premier s’est réjoui de cette signature d’accord, car, a-t-il estimé, elle met fin à la crise qui prévalait au Trésor depuis plus d’un mois de cela. Pour lui, l’amélioration des conditions de vie des travailleurs a l’avantage de produire de bons rendements, mais l’Etat ne dispose pas de ressources suffisantes pour accéder à toutes les requêtes. Il a donc salué le Syndicat pour le sens du dialogue qui a prévalu jusqu’au dénouement de la crise. Ce n’est pas, a-t-il indiqué, la victoire d’un camp sur un autre, mais celle du dialogue social.

Quant au SG du syndicat, il a donné l’assurance que des efforts seront faits pour rattraper ce qui peut encore l’être. Mais c’est un syndicaliste qui a perdu sa verve d’avant qu’il a été donné voir : Séni Kouanda s’est contenté de remercier le gouvernement d’avoir accepté de satisfaire quelques revendications.

Mais quels sont les points parmi les 19 revendications qui ont été satisfaits ? On n’en saura rien. Les hommes de médias ont eu beau user de trésors d’imagination pour lui tirer les vers du nez, ce fut motus et bouche cousue. Au grand dam des journalistes dont le compte rendu de l’évènement laissera sans nul doute les lecteurs, les auditeurs et les téléspectateurs sur leur faim.

Mais pourquoi une telle omerta ? Y aurait-il des ententes gênantes au point que personne ne voudrait en piper mot ? Pour être à l’aise avec notre conscience nous avons joint après la cérémonie, à 18h20mn au téléphone, Séni Kouanda qui a promis de nous faire parvenir le document de l’accord.

Bien sûr, après avoir consulté ses camarades. Au moment où nous tracions ces lignes, le document top secret ne nous était pas parvenu. Ce qui justifie notre titre. Ce n’est rien d’autre qu’un accord sous le manteau. Nous y reviendrons certainement.

Akodia Ezékiel Ada

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