Gouvernement: les confidences des nouveaux ministres

| 14.01.2016
Réagir
Gouvernement: les confidences des nouveaux ministres
© DR / Autre Presse
Gouvernement: les confidences des nouveaux ministres
Les membres du gouvernement de Paul Kaba Thiéba ont tenu ce mercredi 13 janvier 2015 dans la soirée au palais présidentiel de Ouaga 2 000 une réunion de prise de contact avec le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré. Durant plus d’une heure, les ministres fraichement nommés ont reçu « les conseils avisés » et les orientations du président du Faso. Dans les jours suivants, ils recevront de la part du chef du gouvernement leur feuille de route pour qui « chaque ministre sera évalué périodiquement ». A la sortie de cette rencontre, le chef du gouvernement et quelques ministres se sont prononcés à notre micro.


Paul Kaba Thiéba, Premier ministre, chef du gouvernement : « Le travail, la responsabilité, l’éthique, la lutte contre la corruption et l’impunité, l’exigence des résultats... Tels sont les maîtres-mots que le chef de l’Etat a délivré à tout le monde. Une feuille de route sera adressée à tous les ministres pour que chacun puisse savoir quels objectifs il devra atteindre, les délais dans lesquels il devra les atteindre. Cela fera l’objet d’une évaluation périodique par le président du Faso et moi-même. C’est une manière qui permettre de suivre l’évolution du travail gouvernemental. (...) Le président a demandé à tous une exemplarité de sorte qu’il y ait une véritable rupture dans la façon de gouverner ce pays. Il faut que les gens apprennent à respecter la chose publique. Tous doivent travailler dans l’abnégation afin d’obtenir des résultats. On ne peut plus se contenter de faire comme par le passé, l’heure est au travail. Nous devons changer la vie des Burkinabè car nous avons beaucoup de problèmes à savoir l’addiction d’eau, l’assainissement, la santé, l’énergie, l’agriculture, etc. Tout cela constitue un défi et nous devons capitaliser sur le sacrifice de nos jeunes et de nos martyrs qui sont tombés au champ d’honneur. Nous devons ensemble gagner une victoire sur le plan économique pour que le Burkina ne soit plus une fatalité. Il faut que nous puissions au terme du mandat du chef de l’Etat, transformer ce pays. En suivant donc les conseils que le chef de l’Etat a donné en matière de travail gouvernemental, nous pensons que nous ferons du bon travail ».

Souleymane Soulama, ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière : « C’est un sentiment de reconnaissance qui m’anime pour le fait de m’avoir fait confiance en me confiant une tâche lourde. Je prie Dieu pour pouvoir être à la hauteur de la mission. Nous attendons nos feuilles de route dans les prochains jours. C’est à partir de là que le Premier ministre nous déclinera nos priorités. »

Clément Pengdwendé Sawadogo, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale : « Je vais me donner le temps de m’imprégner des dossiers en cours. Mais je pense qu’il est important de dégager déjà une vision sur ce que nous devrions faire et ce que nous allons faire. Mon département couvre un certain nombre de domaines qui sont très sensibles, notamment les questions de gestions des personnels de l’Etat, celles relatives au travail et à la règlementation du travail, aux différentes préoccupations du monde du travail et également les questions de la protection sociale. Sur toutes ces questions, nous allons dégager la vision qui va imprimer le rythme de nos actions. Cela est important comme nous l’ont recommandé les excellences le président du Faso et le Premier ministre. Nous ne devrions pas naviguer à vue, nous devons travailler sur des objectifs clairs et précis. Donc je m’attèlerai dans les prochains jours à déterminer les modalités de mon action ».

Taïrou Bangré, ministre des Sports et des Loisirs : « Tous les ministères doivent désigner leurs objectifs etmissions. Le président nous a exhortés à travailler car c’est un gouvernement de combat. Chaque ministre devra contribuer au développement dans son ministère. En ce qui concerne mon département, c’est de faire en sorte que le sport soit de très bonne qualité pour les populations. Je viens de prendre la situation en marche donc il faudra attendre car c’est trop tôt pour moi de me prononcer sur la question sportive en profondeur. Je vais analyser la situation avant de me lancer. L’essentiel, on le sait, c’est de faire en sorte que nos Etalons soient meilleurs et il va falloir trouver les solutions à ce niveau. Dans les jours à venir on va s’y pencher sérieusement ».

Tahirou Barry, ministre de la Culture et du Tourisme : « J’ai accueilli cette désignation avec un sentiment à la fois empreint d’humilité et de responsabilité. Je pense qu’il s’agit d’un appel de la patrie et tant que fils de la Nation, je n’ai pas le droit de refuser cet appel. Je m’évertuerai à satisfaire les attentes fortes du peuple, à la hauteur de la confiance qui a été placée en ma modeste personne. Je considère la marche de la nation comme un train du développement et pour que ce train aille à destination, il faut des rails. La Culture, à mon humble avis, constitue ces rails et nous avons le devoir de construire ces rails et les réhabiliter. C’est une responsabilité assez immense et je m’engagerai avec tous les acteurs du monde de la Culture et du Tourisme à être véritablement à la hauteur ».

Nestor Batio Bassière, ministre de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique : « C’est un sentiment de reconnaissance et de joie à l’endroit de ma formation politique qui a eu le courage de me proposer et au chef de l’Etat de m’avoir accepté. Pour l’instant, nous n’avons pas encore reçu la lettre de mission du chef de l’Etat. Nous attendons. Mais on peut déjà retenir qu’appartenir à un gouvernement, c’est travailler pour un peuple et pour le bonheur du Burkina Faso. Et je pense que c’est le défi majeur pour tout ministre qui accepte venir au gouvernement ».

Rémi Fulgence Dandjinou, ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement : « Cette nomination intervient dans un cadre relativement difficile, mais je pense aussi que c’est une opportunité pour moi de poursuivre ce que j’ai toujours engagé il y a des années. Je crois qu’il y a de la place au plan national pour une communication assez équitable et équilibrée et qui tienne compte de tous les médias, l’audiovisuel, la presse écrite, les lobbyings et les nouveaux médias. Il y a également l’enjeu de la TNT que je vise de façon très particulière. Je pense qu’effectivement, lorsqu’on me demande de travailler dans ce cadre-là, je pense que c’est une reconnaissance et un mérite et j’en suis très satisfait. J’attends la lettre de mission du Premier ministre qui va nous définir les axes. Mais il est important de rappeler qu’un certain nombre d’éléments ont été mis en œuvre, la convention collective a été signée. Il y a également depuis plus de deux ans de cela que des allègements au niveau budgétaire ont été prévus. Il y a dans le budget de cette année, un fonds de développement pour la presse et les medias qui a été mis en place. Et je pense que toutes ces actions, petit-à-petit, doivent emmener effectivement les entreprises à aller dans le sens de cette convention-là. Il faut effectivement que la législation en termes de fiscalité favorise le développement de la presse et fasse par ailleurs un épurement de notre monde pour que les vrais organes de presse et les organes qui sont dans une situation fragilisée puissent se développer. Concernant ma position à Burkina Info (la chaîne de télévision qu’il dirigeait, NDLR), depuis ce matin j’ai transmis au conseil d’administration ma demande de démission. Donc je ne suis plus l’administrateur général de Burkina Info. Une assemblée générale sera convoquée dans les jours à venir et elle va définir qui sera l’administrateur général de Burkina Info. Je suis démissionnaire depuis ce matin ».

Bessolé René Bagoro, ministre de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique, Garde des sceaux : « Je reviens dans ma maison d’origine. C’est à la fois un avantage et à la fois aussi un inconvénient vu que je connais les problèmes qui s’y passent. C’est mon corps d’origine et je connais les réalités qui y sont. Mais à partir du moment où on m’a appelé pour servir mon pays à ce niveau-ci, je mesure surtout la lourdeur de la responsabilité et comme d’habitude je m’y suis engagé corps et âme et je me donnerai entièrement bien évidemment avec mes collaborateurs. Le temps que nous passerons, nous tenterons de redonner confiance aux Burkinabè par rapport à la justice, parce que bien avant l’insurrection, c’était un secteur qui était beaucoup attendu. Je pense qu’il n’y a pas lieu d’avoir d’appréhension, il faut se mettre au travail et faire ce qu’on peut faire. Je me suis toujours considéré, quand je vais quelque part, comme celui qui commence et pas forcément celui qui termine. Avec mes collaborateurs, je tacherai de me battre et certainement qu’on pourra faire des choses. On ne pourra pas tout terminer, mais l’Etat étant une continuité, l’essentiel pour nous c’est de faire ce que nous devons faire correctement pour le bénéfice du peuple burkinabè. Pour ce qui concerne les grands dossiers dont on parle, ils ne sont pas gérés au niveau du ministre en tant que tel, mais au niveau des magistrats. Nous allons attendre d’abord de prendre fonction. Tout ce que nous pouvons faire, c’est que nous mettrons tout en œuvre pour que les conditions objectives soient réunies pour que les magistrats puissent travailler. Mais ce n’est pas au ministre d’intervenir ni pour dire d’accélérer, ni pour dire de ralentir parce que l’indépendance de la magistrature voudrait que le juge travaille libre. Mais ce que nous allons faire, c’est de nous battre pour donner des meilleurs conditions de travail aux magistrats pour travailler. En tant que partenaires, nous allons discuter et je pense que nous trouverons un terrain d’entente. Dans tous les cas ce que les magistrats revendiquent, c’est dans l’optique d’appliquer un statut qui a été adopté pour l’indépendance de la magistrature. Dès que nous allons prendre fonction, nous discuterons, en tenant compte des réalités du pays, nous trouverons un terrain d’entente. Pour le moment, vous me permettrez d’espérer que les discussions que nous allons ouvrir, vont nous donner des résultats satisfaisants. »

Alpha Barry, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Burkinabé de l’extérieur : « C’est parce qu’on sort d’un contexte de Transition qu’il y a forcément une relance à faire. Vous savez, dans un tel contexte, la coopération est parfois au ralenti quand elle n’est pas purement et simplement coupée. Donc il va falloir relancer là où c’est vraiment au ralenti. Il va falloir souder là où ça été coupé. Surtout, ce qui est important dans un premier temps, c’est le contexte sous régional. Il nous faut développer les meilleures relations possibles avec les pays de la sous-région pour qu’on puisse faire face ensemble à d’autres défis qui sont certes des défis de développement mais surtout des défis sécuritaires qui sont urgents dans la sous-région actuellement.»

Hadizatou Rosine Coulibaly née Sori, ministre de l’Economie, des Finances et du Développement : « En tant qu’économiste je connais la situation de plusieurs pays africains dont mon pays le Burkina Faso. Je connais les statistiques et je sais que les pays ont des défis majeurs. Cela se voit d’ailleurs dans le nouvel agenda pour le développement durable à l’horizon 2030 que les pays du monde entier se sont réunis pour adopter. Agenda qui veut aussi qu’on élimine la pauvreté, que nous puissions aussi travailler dans des domaines aussi importants que l’environnement et le changement climatique. Que nous puissions assurer une égalité de droits à tout le monde. Il faut que la croissance soit accélérée et soit axée et encrée dans la sphère des pauvres. Disons que c’est un grand défi dans ce ministère-là. C’est un ministère qui doit essayer d’impulser la croissance. Etre sûr effectivement que c’est une croissance axée dans la sphère des pauvres. Que cela soit une croissance juste et que nous essayions aussi d’assurer la transparence et la bonne gestion des affaires financières et économiques du pays. La crise a un peu touché l’économie du Burkina, mais les prévisions nous disent qu’on peut tabler sur 10% de taux de croissance en 2016. Ce qui est une bonne chose. Mais nous allons essayer, à la limite, d’atteindre ce taux sinon de le passer. Je pense qu’avec la confiance qui est maintenant établie, les partenaires pourront nous accompagner. Je profite de l’occasion pour leur faire un clin d’œil, pour dire que le Burkina est fréquentable. C’est un pays qui a des opportunités, un pays qui va travailler sur la transparence, la bonne gouvernance et je crois que c’est un pays qu’ils pourraient accompagner afin qu’il ait des résultats tangibles au bénéfice des populations».

Dimitri Kaboré-Désiré T. Sawadogo

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité