Après les protestations constatées au cimetière municipal de Gounghin, lors de la cérémonie d’hommage, les proches des victimes du coup d’Etat et de l’insurrection populaire et le gouvernement burkinabè ont trouvé un terrain d’entente. C’est du moins ce que les deux parties ont confié, le 22 septembre 2016, à l’issue d’une rencontre à la Primature. « Le gouvernement avec en tête le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, a rencontré les différentes associations de parents des victimes du coup d’Etat et de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 pour des échanges autour des engagements pris par l’Etat en vue de leur accompagnement », a déclaré le représentant de l’exécutif, le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Maurice Dieudonné Bonanet. Selon lui, la prise en charge des blessés, des orphelins considérés comme pupilles de la nation et l’indemnisation de certaines victimes décédées ont été abordées par les deux parties et des instructions fermes sont données. « Comme l’a signifié le Premier ministre, le président du Faso a donné des instructions fermes à l’ensemble des ministres concernés et certaines décisions sont déjà en cours d’exécution, notamment l’évacuation à l’étranger de blessés pour des soins appropriés », a précisé M. Bonanet. Il est également prévu, a-t-il ajouté, la construction des tombes des autres victimes enterrées dans les provinces comme cela a été le cas à Ouagadougou et l’organisation de la célébration du second anniversaire de l’insurrection populaire avec une forte implication des familles des martyrs. Sur les récents mécontentements exprimés, le gouvernement, par le biais de son porte-voix, a affirmé que cela relève désormais du passé. « Lors de la cérémonie d’hommage au cimetière de Gounghin, il y a eu des mésententes entre acteurs, mais c’est purement d’ordre organisationnel et de communication. Mais nous avons tout rattrapé par la tenue de cette rencontre avec le chef du gouvernement », a-t-il fait remarquer. Un avis partagé par le représentant des familles des victimes, Victor Pouahoulabou. « Le gouvernement avait organisé la cérémonie d’hommage sans nous associer ; c’est pour cela que nous avons manifesté pour exprimer notre mécontentement et boycotter la rencontre avec le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, qui devait avoir lieu le même jour dans l’après-midi. Mais aujourd’hui tout est rentré dans l’ordre », a-t-il confirmé. Et d’ajouter : « Nous n’avions pas d’interlocuteur direct, ce qui nous a amenés à rencontrer le chef de l’Etat lui-même, qui a donné des instructions fermes comme l’a signifié le ministre plus haut ». Il a, par ailleurs, laissé entendre que les familles des victimes qu’il représente n’ont pas beaucoup à dire, du moins pour le moment. « Nous attendons la mise en œuvre des mesures prises par le gouvernement et nous aviserons en temps opportun », a-t-il promis aux journalistes. Les familles affectées ont réaffirmé leur disposition à participer à toute négociation visant la recherche de solutions aux problèmes de leurs proches. Ils sont au total 67 personnes à trainer avec leurs blessures attendant l’aide de l’Etat burkinabè pour espérer recouvrer la santé.
Beyon Romain NEBIE
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