Pour un « face à la presse » d’après-crise, la question du désarmement du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et du sort réservé à ses éléments a été largement débattue au cours des échanges entre les membres du gouvernement et les journalistes. A ce propos, alors qu’un scepticisme était en train de s’installer au sein de l’opinion quant au « Zéro mort » constaté après l’assaut qui a délogé les soldats de l’ex-Régiment de Sécurité Présidentielle du camp Naaba Koom II, le secrétaire Général du ministère de la défense et des anciens combattants, persiste et signe : « Après ratissage des lieux, le bilan est de zéro mort ». Et le ministre Augustin Loada, de lui voler au secours : « En Afrique, on est tellement habitué à beaucoup de morts, de sorte que les gens restent encore réservés (...). L’opinion s’attendait à ce que ces frappes fassent beaucoup de victimes, mais le bilan n’a pas évolué », explique-t-il. A la question de savoir si les opérations de tirs sur le camp de l’ex-RSP n’ont pas été faites avec l’appui de forces étrangères, la réponse du Colonel-major est sans équivoque : « Nous avons le matériel nécessaire pour faire ces tirs, des tirs d’encadrement et de dissuasion qui ont permis aux éléments du RSP de se rendre compte que le rapport de force leur était défavorable. En tant que militaires, ils savent que tant que le rapport de force leur est défavorable, il n’y a plus de combat sauf se jeter au suicide. Toutes les opérations ont été menées par des militaires Burkinabè, sans aucune assistance technique extérieure ».
Attention, des ex-RSP encore dans la nature !
Quid des soldats qui se sont fondus dans la nature avec les armes ? A ce sujet, le SG du ministère de la défense et des anciens combattants a indiqué que sur les 207 militaires qui devraient rejoindre le Groupement Central des Armés, il y a encore 4 éléments qui n’ont pas encore répondu à l’appel, tandis qu’au niveau de l’Armée de terre, sur les 1141 soldats qui y sont affectés, au moins une trentaine est encore dans la nature. Il a ajouté qu’à l’issue d’un délai qui sera donné aux soldats qui manquent à l’appel de rejoindre leur unité d’affectation, la hiérarchie militaire verra quelle attitude adopter. En attendant, la gendarmerie et les forces de sécurité sont « encore à pied d’œuvre pour ratisser large sur l’étendue du territoire et rassurer les uns et les autres ». Et c’est la raison pour laquelle le couvre-feu sera maintenu jusqu’à ce que les conditions de sécurité soient réunies.
Pour ce qui est du sort du cerveau du putsch, le Général Gilbert Diendéré, sur qui pèse plusieurs chefs d’inculpation, dont l’enlèvement et la séquestration, la prise d’otage, le terrorisme, l’atteinte à la sureté de l’Etat, la haute trahison et le blanchiment de capitaux entre autres, la procédure judicaire à son encontre est rentrée dans sa phase exécutoire et il a été déféré à la Maison d’arrêt et de correction des Armées (MACA). Il en est de même pour le Général de gendarmerie, Djibril Bassolé.
« Il n’y a personne au gouvernement qui ne souhaite pas partir... »
Comme il fallait s’y attendre, la question des élections a fait l’objet de débats avec les représentants du gouvernement de la transition. Et selon eux, le gouvernement est en train de mener des concertations avec les parties prenantes, notamment les signataires de la Charte de transition, pour fixer de nouvelles dates pour les élections. Pour ceux qui leur prêtent des intentions de vouloir prolonger la transition, « il n’y a Personne au gouvernement qui ne souhaite pas partir », foi du ministre de l’habitat et de l’urbanisme, Réné Bagoro.
Mais il urgeait pour le gouvernement de répondre aux exigences du peuple lors des deux premiers conseils des ministres d’après-crise, qui ont consisté à dissoudre le RSP et à faire le bilan de l’impact de la crise sur l’économie nationale, qui s’évalue à plus de 50 milliards de FCFA de perte.
Un fond d’indemnisation de la CEDEAO de plus d’un demi-milliard...
Sur la question des indemnisations, un travail d’évaluation est également en cours et permettra au gouvernement d’appuyer les personnes touchées. A ce titre, un fonds d’indemnisation de plus d’un demi-milliard de FCFA sera créé par la CEDEAO pour accompagner l’Etat burkinabè.
Afin d’éviter les erreurs du passé et pour des besoins de justice, des autopsies sont en train d’être faites sur les corps des manifestants tués lors de la crise. Leur inhumation interviendra une fois que les résultats de l’autopsie seront versés dans un dossier, a expliqué le ministre Réné Bagoro.
Max Junior