Au menu de ce point de presse du gouvernement de la Transition, étaient inscrits les sujets suivants: situation nationale, le verdict de la Cour de justice de la CEDEAO, la campagne agricole humide 2015-2016 et la coopération bilatérale et multilatérale, mais surtout la question des migrations.
C'est le ministre de la Communication qui annonce les couleurs. Dans sa déclaration liminaire, Frédéric Nikièma évoquera la situation nationale qui est caractérisée par les derniers remous enregistrés au sein du Régiment de la sécurité présidentielle ouvertement opposé au maintien du Premier ministre Isaac Zida comme chef du gouvernement de la Transition et la crise qui a fini par s'installer. Pour lui, en attendant les conclusions du cadre de concertation des sages mis en place par le président Kafando, il est important que les populations comprennent que tout est mis en œuvre pour une conduite des affaires dans l'apaisement et la quiétude jusqu'aux prochaines élections devant sanctionner le processus de la Transition. Aussi, a-t-il tenu à exhorter les populations à se départir des rumeurs, à faire preuve de retenue et à vaquer à ses occupations.
Comme il fallait s'y attendre, le verdict prononcé le lundi 13 juillet dernier par la Cour de justice de la CEDEAO, sur la requête introduite par sept partis politiques et treize personnes contre le nouveau code électoral adopté le 7 avril 2015 par le Conseil national de la Transition. «Après lecture, et comme le gouvernement l'a déjà signifié, nous prenons acte de cet arrêt et nous examinerons cette décision en profondeur avant de prendre la décision qui s'impose» a-t-il réagi.
Campagne agricole
Lancée le 4 juin dernier à Yako, dans le Passoré, la campagne agricole 2015-2016 connaît des débuts difficiles. Ces difficultés, qui sont d'ordres pluviométriques, se traduisent par une installation tardive et une mauvaise répartition spatio-temporelle des pluies sur l'ensemble du territoire national. Selon François Lompo, le ministre de l'Agriculture, le cumul pluviométrique du 1er avril au 10 juillet 2015 a varié entre 18 mm en 2 jours à Oursi dans la région du Sahel et 477,1 mm en 25 jours à Batié dans la région du Sud-Ouest. Comparé à celui de la campagne écoulée, ce cumul indique que deux régions à savoir le Plateau central et le Sud-Ouest sont similaires et les autres largement déficitaires. En référence à la moyenne des cinq dernières années, la pluviométrie cumulée au 10 juillet est déficitaire dans les régions du Centre-Ouest, du Centre-Sud, la Boucle du Mouhoun, du Sahel, des Hauts–Bassins, du Centre-Est, de l'Est et similaire au Plateau central, au Sud-Ouest et dans les Cascades.
Dans l'optique de pallier cette insuffisance, il est envisagé la mise en branle de l'opération Saaga, et l'utilisation de variétés de cultures améliorées de cycle court. Il y a aussi, pour le long terme, la constitution d'un stock de sécurité de 30 à 55 mille tonnes, mais aussi un stock d'intervention pour prévenir toute catastrophe alimentaire. Les prévisions de cette campagne sont d'environ 5 millions de tonnes de céréales; 1,6 millions de tonnes de cultures de rentes et 1 million de tonnes pour les autres cultures vivrières.
Coopération bilatérale et multilatérale
Le ministre Moussa Nébié, après avoir fait un bref rappel des missions régaliennes de son département, fera ressortir qu'à ce jour, le Burkina Faso entretient des relations bilatérales avec 148 pays à travers le monde. Au plan multilatéral, le Burkina Faso est membre à part entière de toutes les organisations à caractère sous-régionale, interafricaine et internationales, d'où la vitalité de la diplomatie du pays.
Pour ce qui est de la situation migratoire dont la dernière activité en date reste le rapatriement des migrants burkinabè du Gabon, le ministre délégué explique que c'était un devoir pour le gouvernement de la Transition de «voler au secours de nos compatriotes en difficultés dans un tiers pays». A ce jour, poursuit-il, tous ont été pris en charge à leur arrivée au pays et conduits dans leurs villages d'origine.
La coopération ivoiro-burkinabè, que des rumeurs persistantes qualifient de houleuse, ne sera pas occultée lors de ce rendez-vous. «Le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire sont conscients qu'aucun nuage ne doit couvrir leurs relations. Cela, dans l'intérêt des deux peuples, donc rien, une fois de plus, rien n'entrave la coopération entre ces deux pays» a rassuré Moussa Nébié.
W. DAVY