Les recommandations de la mission d’observation de l’Union européenne (UE) déployée lors des élections présidentielle et législatives couplées du 29 novembre 2015 au Burkina Faso sont désormais connues du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba. Celles-ci ont été présentées au cours d’une audience, lundi 8 février 2016 à Ouagadougou, au chef du gouvernement par le chef de ladite mission, Cécile Kyenge. « Nous sommes venus présenter nos recommandations à la suite de l’observation des élections par l’UE, au Premier ministre. Ces recommandations seront officiellement publiées en détails, mercredi prochain, au cours d’une conférence de presse à Ouagadougou», a confié la députée européenne. Peut-on avoir une idée de ces recommandations ? «Ce qui est important, c’est de savoir que les recommandations à présenter ne sont pas seulement liées au jour du vote, mais à tout le processus électoral», a-t-elle renchéri. A la question de savoir quelle appréciation fait-elle des élections avec le recul, Mme Kyenge s’est voulu on ne peut plus clair. «Nous avions fait une déclaration préliminaire juste après les élections. Nous avons apprécié le fait que les élections se sont passées de façon apaisée, et félicité les forces de l’ordre pour la sécurisation du processus. Etant une mission neutre, notre objectif n’est pas de faire des recommandations pour les élections passées seulement, mais les prochaines élections. Ce qui peut être fait pour améliorer le processus, en fonction des normes internationales», a-t-elle indiqué. L’UE sera-t-elle encore présente aux élections municipales prévues le 22 mai prochain ? Le chef de mission d’observation a fait montre de pragmatisme : «Je voudrais rappeler que nous sommes au Burkina suite à une invitation à suivre les élections présidentielle et législatives. Nous nous en tenons à cela». Cécile Kyenge a, par ailleurs, eu une pensée pour le peuple burkinabè et toutes les personnes touchées par les attaques terroristes de Ouagadougou. A peine Mme Kyenge a-t-elle refermé les portes du bureau du chef du gouvernement que l’administrateur suppléant pour le groupe Afrique II au sein du Conseil d’administration de la Banque mondiale, Seydou Bouda s’est signalé. «Je suis venu féliciter doublement le Premier ministre, pour avoir été nommé par le président du Faso, et ensuite pour avoir eu la confiance du Parlement, le 6 février dernier, lors de sa déclaration de politique générale. Chemin faisant, nous avons parcouru les points essentiels de la coopération entre le Burkina Faso et la Banque mondiale, qui se porte très bien. Au moment où le vice-président pour la région Afrique de la Banque mondiale s’apprête à fouler le sol du Burkina cet après-midi (Ndlr : 8 février 2016), il était important que l’administrateur que je suis, puisse briefer le Premier ministre sur les enjeux de la coopération avec la Banque mondiale», a déclaré celui-ci à l’issue de l’entrevue avec le locataire de la Primature. M. Bouda est revenu sur les enjeux de la coopération entre le Burkina et son institution. « La Banque mondiale fait partie des principaux partenaires multilatéraux du Burkina, avec un portefeuille de plus d’une vingtaine d’opérations, représentant un montant cumulé de plus du milliard de dollars (Ndlr : plus de 500 milliards de francs CFA). Ce portefeuille comprend des secteurs tels l’agriculture, les infrastructures, la santé, l’administration, l’eau et l’assainissement, etc. », a-t-il souligné.
Kader Patrick KARANTAO
