Le ministère de l’Economie, des Finances et du Développement (MINEFID) s’attend à un taux de croissance de 5,2% en fin 2016. Cette attente, ainsi que les différentes ambitions du ministère ont été dévoilées au cours du point de presse que la première responsable du département, Rosine Sori, a animé le mardi 10 mai 2016 à Ouagadougou. L’objectif de la rencontre a été de présenter les actions du MINEFID dans la mise en œuvre du programme présidentiel pendant le premier trimestre de l’année et de donner des informations sur la loi de finances rectificative adoptée le 21 mars 2016. Des informations que la ministre et ses collaborateurs ont communiqué aux hommes des médias, la santé économique du Burkina Faso est en train de reprendre doucement de la vitalité. « En termes de recouvrement de recettes propres, à la date du 31 mars 2016, les régies de recettes ont récolté 272 milliards de F CFA, un peu plus du montant prévisionnel de 248 milliards, soit un taux de mobilisation de près de 110%. Ce montant correspond à une hausse par rapport à l’année dernière où les services de recouvrement avaient rassemblé 248 milliards à la même date », a indiqué Rosine Sori. La ministre a également informé les journalistes qu’en termes d’appui budgétaire, la situation des disponibilités se chiffrait à 84 milliards de F CFA en fin mars 2016, contre 50 milliards en 2015 à la même période. Pour ce qui est de la rationalisation de la dépense publique, elle a rappelé la décision du gouvernement d’optimiser l’utilisation des biens de l’Etat et de réduire les dépenses de consommation d’eau, d’électricité et de téléphone, de même que la révision des classes de voyage en avions des personnalités et agents publics. Elle a également briefé la presse sur les actions de son ministère visant au contrôle des finances publiques durant les trois premiers mois de l’année.
Mobiliser plus des ressources propres
A en croire la ministre chargée des finances, son département a initié dans ce cadre, entre autres, l’audit sur la gestion de la Transition, l’adoption du rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) relatif au blanchiment d’argent et à l’examen des conditions d’attribution de 18 marchés publics d’octobre à décembre 2015. Sur le volet programmation et gestion budgétaire, la ministre est revenue sur l’adoption de la loi de finances rectificative que sa structure a élaborée. Elle a souligné que cette loi a été adoptée dans le souci de régler les factures en souffrance du Programme socioéconomique d’urgence de la Transition (PSUT), de soutenir la filière coton à hauteur de 20 milliards de F CFA et de mettre en place un fonds de lutte contre le terrorisme. « L’adoption de la loi de finances rectificative s’est justifiée également par la prise en compte de l’incidence financière de la gratuité des soins pour les jeunes enfants et les femmes enceintes et des engagements envers les partenaires sociaux », a-t-elle ajouté. Toutes ces actions, selon Rosine Sori, ont été entreprises durant les cent premiers jours d’exercice du président du Faso, grâce, notamment, à la réforme institutionnelle opérée au sein de son ministère. A l’entendre, au cours du prochain trimestre, les actions du ministère seront axées sur le recouvrement des créances, la lutte contre l’incivisme fiscal et la mobilisation des ressources intérieures. « Nous introduirons des réformes dans la gestion des marchés publics et surtout, nous allons finaliser le plan national de développement économique et social, le prochain référentiel en matière de politique de développement », a-t-elle annoncé. Les préoccupations des journalistes ont porté, entre autres, sur l’application de la loi 081 aux fonctionnaires de l’Etat et sur l’incidence de la reprise de l’économie sur le panier de la ménagère. La ministre a précisé que ladite loi requiert près de 15 milliards de F CFA pour son effectivité et que deux rapports seront introduits en conseil des ministres dans ce sens. Elle a, en outre, relevé que l’administration publique burkinabè est lourde et chère dans la mesure où elle engloutit 45% des ressources propres du pays. Pour ce qui est du panier de la ménagère, la ministre en charge de finances a affirmé qu’ils ont l’ambition d’être un gouvernement « pro-pauvre » en faisant en sorte que la croissance économique profite à tous.
Fabé Mamadou OUATTARA