Discours sur l'état de la Nation : Quand ZIDA est contraint de défendre Blaise !

| 18.06.2015
Réagir
Discours sur l'état de la Nation : Quand ZIDA est contraint de défendre Blaise !
© DR / Autre Presse
Discours sur l'état de la Nation : Quand ZIDA est contraint de défendre Blaise !
De la politique, ceux qui la font, ceux qui l'observent et ceux qui la subissent, en savent une chose : il y a les discours qui riment avec flatteries ou critiques et, il y a les actes qui riment avec réalité, vécu quotidien, capacité à résoudre les préoccupations des citoyens. Et bien, le cas ZIDA et Cie obéit à cet implacable paradigme. Passé son coup de force béni par les OSC, soutenu par ses déclarations populistes dans un style « mauvais élève de SANKARA », le passé d'un Burkina Faso d'acquis et d'émergence rattrape celui qui avait, dans l'euphorie, fini par croire en ses propres lubies. En clair, voilà l'homme, qui est prêt à « mettre Blaise COMPAORE aux mains de la justice », en train de l'encenser à son corps défendant à travers ses acquis. Mémoire en défense d'une honnêteté intellectuelle que ce discours de Yacouba Isasc ZIDA sur la situation de la Nation qui, au-delà d'imposer un regard respectueux pour son aîné, Blaise, vaut à lui-même mérite.


Pouvait-il en être autrement quand le Premier ministre qui n'a jamais livré un Discours de politique général sur lequel il pouvait être jugé est appelé à faire un Discours sur la situation de la Nation, lui qui a pris les choses en cours de route et à la hussarde ? Certainement pas et Yacouba Isaac ZIDA en était certainement conscient, qui entrant dans le vif de son DSN ne pouvait que défendre l'architecte, maître d'œuvre des acquis dont il est amené à parler ce vendredi 12 juin devant les honorables députés du CNT et donc devant la Nation. Ainsi, entame-t-il le vif du sujet en défendant Blaise COMPAORE par le contexte économique mondial : « La croissance économique mondiale au cours de l'année écoulée a été moins vigoureuse. Le coup de froid qu'a subi l'économie américaine au cours de l'hiver dernier, a eu plus d'impact que prévu. Dans la zone euro, la reprise économique demeure faible du fait de la croissance des difficultés enregistrées dans la plupart des Etats moteurs de la croissance économique européenne. Aussi, l'aggravation des aléas géopolitiques liés notamment aux évènements en Ukraine et au Moyen-Orient sont autant d'éléments qui ont freiné l'élan mondial.

Dans l'espace sous-régional, l'activité économique a été impactée négativement par la crise sanitaire occasionnée par l'apparition de la fièvre hémorragique à virus Ebola entraînant une baisse des prévisions de la croissance économique.

Au plan national, l'incertitude politique, conjuguée à la baisse du cours de l'or et du coton a eu une influence négative sur la santé économique de notre pays. Ainsi, la croissance du Produit Intérieur Brut a été en 2014 de 4% pour une prévision initiale de 5,5%. C'est donc dans un contexte mondial et sous-régional difficile que les actions de développement ont été menées au cours de l'année 2014 ».

ZIDA tente de s'approprier les mérites d'un chef déchu !

Quand les choses sont claires, point n'est besoin de les nommer. Aussi, le Premier ministre ZIDA, dans sa plaidoirie à l'avantage de Blaise COMPAORE, ne se contente-t-il pas de restituer les actions que celui-ci a posées, il s'approprie même ses mérites : « La sécurité est un préalable à la réalisation de toutes nos priorités. Ainsi, dans ce domaine, les actions du gouvernement au cours de l'année 2014 ont porté essentiellement sur le renforcement de capacités opérationnelles et organisationnelles des forces de sécurité avec notamment l'accroissement des effectifs, le renforcement de la participation communautaire à la lutte contre l'insécurité et le renforcement du système de communication des forces de sécurité intérieure. Ces actions ont contribué, entre autres, à améliorer le maillage sécuritaire du territoire qui est passé de 55% en 2013 à 56,8% en 2014 et réduire le nombre d'infraction qui est passé de 42 102 en 2013 à 39 148 en 2014, soit une baisse de 7%. Le ratio « agent de sécurité/habitants » a été amélioré en 2014 avec le recrutement de 3 170 agents de sécurité ».

Et au plan diplomatique ? ZIDA, l'avocat de Blaise COMPAORE est intrépide et des plus précis : « Au cours de la période sous revue, soucieux de la réalisation de ses ambitions, notre pays n'a eu de cesse de défendre ses intérêts au sein de la communauté internationale, de renforcer sa contribution aux processus d'intégration régionale et sous-régionale en Afrique, tout en poursuivant ses efforts en faveur de la promotion de la paix et de la sécurité internationale. Il a, à cet effet, organisé et pris part à de nombreuses rencontres tant au plan bilatéral que multilatéral.

Au titre de rencontres, je voudrais rappeler la tenue de la 6e session de la Commission mixte de coopération Burkina-Taïwan qui a permis l'adoption de 20 projets dans les domaines de la santé, de l'agriculture, de la formation professionnelle, de l'environnement et bien d'autres domaines, d'un coût global de près de 27 milliards de FCFA pour la période 2015-2016 (...) Toutes ces initiatives ont contribué à renforcer nos liens de coopération avec les pays amis et les instances régionales, mais également à présenter nos préoccupations à la communauté internationale. En outre, à l'effet de consolider nos relations avec les pays amis, le gouvernement a procédé à l'ouverture de deux consulats généraux respectivement à Milan en République italienne et à Lomé en République togolaise... ».

Quid de la bonne gouvernance ?

Il y a-t-il vraiment quelqu'un qui défende le pouvoir de la IVe République dans sa version 2014 aussi bien que ZIDA ? Suivons-le « Les actions du gouvernement en matière de gouvernance administrative et locale se sont traduites en 2014 par la mise en œuvre de la politique nationale de bonne gouvernance. En matière d'amélioration de la bonne gouvernance, 10 codes d'éthique et de déontologie ont été validés au profit des départements ministériels (...) ». Il aura fallu une certaine honnêteté intellectuelle et politique d'un Yacouba Isaac ZIDA pour que certains citoyens sachent que le Burkina dispose d'une Politique nationale de bonne gouvernance avec tout ce qui a été dit sur le pouvoir déchu. Il faut dire que la continuité du Pouvoir révèle même aux plus accros de la médisance les réalités de ce Pouvoir, implacables ; ça ne ment pas.

Et de ce qui est de cette question cruciale de l'énergie, le Balai citoyen et les autres OSC n'ont qu'à demander à ZIDA. Il a une réponse, dans l'action de Blaise COMPAORE : « Afin d'accroître de façon significative l'offre nationale d'énergie, l'année 2014 a connu l'achèvement de la troisième et dernière tranche du projet de construction de la centrale de Komsilga. Ce projet, d'un coût de 89 069 957 890 FCFA a permis d'injecter 90MW dans le réseau (...) Les travaux d'extension de la centrale Bobo II ont été engagés en vue d'injecter, à terme, 47MW d'électricité dans le réseau. Les projets d'interconnexion avec le Ghana et le Nigéria se sont poursuivis ». La liste des actions 2014 pour un bien-être de la Nation pourrait s'allonger comme le discours du PM ZIDA qui s'est illustré bon avocat défenseur d'un homme que lui, ses amis et « compagnons de lutte » incriminent de tous les pêchés du Burkina. Seulement voilà, comme toujours, Blaise COMPAORE, dans le silence, a attendu, sachant bien que viendra le jour où ZIDA le défendra par les actions qu'il a posées, bon an mal an, de son glorieux piédestal de chef suprême de la Transition, devant le tribunal de la redevabilité envers le peuple burkinabè.o

Wendpouiré Aristide OUEDRAOGO

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité