Discours du PM à l’Assemblée nationale : « Que de belles promesses ?»

| 08.02.2016
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Discours du PM à l’Assemblée nationale : « Que de belles promesses ?»
© DR / Autre Presse
Discours du PM à l’Assemblée nationale : « Que de belles promesses ?»
Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, a fait sa déclaration de politique générale le vendredi 5 février 2016 devant les élus locaux. Une politique qu’il a axée sur le programme du chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, lors de la présidentielle. Dans l’ensemble, les citoyens burkinabè apprécient positivement la prestation du chef de l’exécutif et attendent que celui-ci joigne l’acte à la parole afin que ce ne soit pas que de belles promesses.


Mohamed Ouédraogo, informaticien : « Le discours n’était pas préparé »

Si on a pu lui confier le poste de Premier ministre, c’est qu’il doit avoir les qualités requises. C’était la première fois qu’il passait devant des élus locaux ; je me dis que c’est ce qui explique ses balbutiements. On a l’impression que le discours n’était pas préparé à l’avance. Néanmoins, j’ai bon espoir. Le Premier ministre est certainement plus technocrate que politicien et c’est ça, la vérité. Il a plus d’aptitudes à travailler qu’à venir expliquer un programme politique. En tout cas ce que j’ai pu remarquer, c’est qu’il n’est pas un grand orateur. On n’a pas l’impression d’écouter un Thomas Sankara. Mais tout compte fait, l’expression n’est pas synonyme de savoir-faire. J’espère pour le Burkina Faso qu’il sera plus faiseur que diseur.

Salifou Ouédraogo, citoyen : « J’ai aimé l’aspect formation des jeunes »

Si ce qu’il promet de faire est effectif, c’est la jeunesse qui sera satisfaite. On était tous contents d’écouter le programme du Premier ministre. Franchement j’ai aimé les mesures qui seront prises pour l’université de Ouagadougou, notamment la création de laboratoires et de bibliothèques ainsi que l’octroi de microcrédits aux femmes. Il a également souligné l’aspect formation des jeunes, que j’ai aimé, et qui va permettre aux jeunes d’être autonomes. Du reste, on peut comprendre les nombreuses hésitations de M. Thiéba lors de son oral. C’est tout à fait normal.

Jacques Kiendrebéogo, citoyen : « Il sera jugé sur les faits »

Il a satisfait à une exigence professionnelle. C’est après cet oral que les députés choisissent de lui donner leur confiance ou non. Il a fait beaucoup de promesses, mais on attend de voir. Nous avons vu un Premier ministre qui était à l’aise sur les questions économiques. Il a dispensé, si je peux me le permettre, un cours de macro-économie aux élus locaux. Du reste, il sera jugé sur les faits.

Abdoul Karim Tapsoba, étudiant en droit : « J’attends de le voir à l’œuvre»

Pendant huit heures, j’ai suivi avec attention le déroulement du programme de gouvernance du Premier ministre à l’Assemblée nationale. Il a fait beaucoup de promesses : des milliers d’emplois pour les jeunes, la construction de CMA en 2016, la finalisation du projet de l’autoroute Ouaga-Yamoussoukro, deux échangeurs à Bobo-Dioulasso, la mise en place d’un comité de veille et de défense... mais comme le bon maçon se reconnaît au pied du mur, j’attends de le voir à l’œuvre. Que Dieu bénisse notre pays et l’aide dans sa tâche.

Roméo Koéta, étudiant en journalisme : « J’ai déploré l’attitude de l’opposition »

Il a fait ce qu’il pouvait en termes de déclaration de politique générale. Il vient d’un milieu apolitique, donc c’est dire qu’il n’est pas très doué en politique. Mais je crois qu’il a pu tirer son épingle du jeu devant la représentation nationale, même s’il convient de relever qu’il s’est beaucoup étalé sur les questions économiques en oubliant les autres secteurs. Je reste convaincu que si on lui a fait appel, c’est eu égard à certaines de ses compétences. On devrait le laisser travailler. Ce que j’ai déploré, c’est l’attitude de l’opposition. Lorsque vous dites que vous vous abstenez, on ne sait pas si vous approuvez ou pas. Si vous êtes contre, dites-le clairement. Ils se sont abstenus sans pour autant donner d’arguments convaincants. Ce qu’ils sont venus faire le vendredi, c’est de la figuration. Je trouve que l’opposition devrait revoir sa copie.

Dzety Nadjombe, juriste : « II y a pas mal de points qui sont faits à dessein »

De façon générale, je l’ai apprécié. Plus détaillé, je me demande si certains points ne sont pas cités dans le but de plaire à la population, parce que financièrement ce n’est pas évident. Le budget alloué à certaines activités est assez colossal. Notamment, quand on parle de 200 CHR (Centre hospitalier régional) pour 13 régions, je me demande comment on pourra réaliser cela. En outre, je pense que construire un échangeur dans la ville de Bobo n’est pas une priorité ; cette ville trime depuis des années sur le plan économique, et le gouvernement devrait plutôt s’atteler à résoudre ce problème. En résumé, il y a pas mal de points qui sont faits à dessein.

Aboubacar Sidiki Ouattara, infirmier : «Il ne suffit pas d’avoir de bonnes idées»

Moi, j’ai surtout retenu son exposé sur les secteurs prioritaires : la santé, l’éducation et la sécurité. Je pense que les idées développées par le Premier ministre sont pertinentes.

Malheureusement, il ne suffit pas d’avoir de bonnes idées, il faut surtout se donner les moyens de les réaliser et tenir les engagements pris. Et si le gouvernement arrive aussi à mettre un peu plus l’accent sur la jeunesse, en aidant par exemple ceux qui sont déjà diplômés à trouver des emplois, ce sera vraiment bien et ça va contribuer à faire baisser le chômage dans notre pays. Ce qui est sûr, c’est que nous avons suivi de près tout ce qu’il a dit et nous espérons tous qu’il fera de son mieux pour réaliser son programme. En fonction de ses résultats, on pourra alors l’évaluer.

Saïdou Ouédraogo, commerçant : « Le Premier ministre n’est pas mal »

En ce qui me concerne, je n‘ai pas trop suivi sa déclaration mais ce que je peux dire, c’est que nous soutenons le MPP (Mouvement du Peuple pour le Progrès). Nous nous fions au jugement des autorités. Elles savent ce dont la population a besoin et c’est sûr qu’elles ont tenu compte de tout cela dans l’élaboration de leur programme. Nous les accompagnons par nos prières et nous souhaitons qu’elles travaillent dur pour faire avancer le pays. Je trouve aussi que le Premier ministre n’est pas mal. Beaucoup de personnes ont critiqué le fait qu’il n’est pas connu et le fait qu’il est resté trop longtemps à l’étranger. Moi, je pense que le plus important, c’est qu’il soit intègre et travailleur.

Igor Yaméogo, communicateur : « Il faut qu’on aille au-delà des promesses »

Personnellement, j’ai apprécié positivement la prestation du Premier ministre devant l’Assemblée. Il avait une certaine assurance, qui pouvait rassurer les citoyens que nous sommes. Ce que j’ai déploré, ce sont les réponses qu’il a données aux questions relatives à la résorption du chômage. C’est vrai qu’il a fait des propositions très intéressantes, mais est-ce la solution ? Moi, je n’ai pas la solution, mais je me dis qu’il est entouré de conseillers techniques qui pourraient l’orienter vers d’autres voies beaucoup plus innovantes. Il ne s’agit pas de trouver des emplois dans l’enseignement pour les jeunes. C’est en cela même que j’ai apprécié l’intervention du député Juliette Bonkoungou. On en a marre des propositions techniques, ont veut du concret. Il faut qu’on aille au-delà des promesses. Il y a un autre aspect qui m’a fait tiquer le survol des questions relatives à la culture. Quoi qu’on dise, c’est un facteur de cohésion sociale et on ne peut pas faire fi de ça. Je n’ai pas vu de professionnalisme dans les réponses y relatives.

Abdoulaye Kaboré, photographe : « Je l’ai trouvé à la hauteur »

La déclaration de politique générale du Premier ministre n’est pas mal, je l’ai trouvé à la hauteur, il répond parfaitement à mes attentes. Il a cité tout ce que le gouvernement compte mettre en œuvre pour le bien-être des Burkinabè, que ce soit la santé, la sécurité, l’éducation ou l’agriculture, je pense qu’il a tout cité. Mais comme on le dit souvent, c’est au pied du mur qu’on reconnaîtra le vrai maçon, donc j’attends l’application effective des projets qu’il a présentés. Sinon son discours n’aura été que de belles promesses. Je souhaite qu’il ait le temps et les moyens nécessaires, et bon vent à lui et à son gouvernement.

Fidèle Sawadogo, étudiant en sociologie : « J’apprécie à moitié et j’attends de le voir sur le terrain »

J’apprécie positivement la déclaration du Premier ministre Paul Kaba Thiéba, je me suis rendu compte que toutes les préoccupations concernant les différents domaines ont été prises en compte, surtout au niveau des universités avec la construction d’infrastructures, le recrutement d’enseignants et d’autres mesures pour améliorer la qualité de l’enseignement. Il a aussi parlé de projets pour accompagner les femmes dans leurs activités, d’emplois pour les jeunes scolarisés et de la mise en œuvre de politiques d’urgence. J’apprécie son programme à moitié et j’attends de le voir sur le terrain. Pour finir, j’ai apprécié aussi la position politique de l’opposition, notamment les groupes parlementaires du CDP et de l’UPC, qui n’ont pas critiqué pour critiquer. Ils ont salué ce qui a été présenté, montré quelques insuffisances et je crois que si l’opposition va travailler dans ce sens, le Burkina Faso sera plus rayonnant dans les années à venir, que tous mettent en avant l’intérêt supérieur de la Nation et non les intérêts particuliers.

Honorine Bonkoungou, employée de commerce : « Les médecins vont avoir des problèmes »

Je trouve que la déclaration a été bien faite mais il a cité des points qu’il sera difficile de réaliser. Par exemple, quand le Premier ministre parle d’école gratuite, de prise en charge sanitaire gratuite pour une catégorie de personnes, je pense que notre pays n’a pas suffisamment de moyens financiers pour assurer cela. S’il parlait de subvention, on peut comprendre mais la gratuité, ce n’est pas évident. Nous n’avons pas de puits de pétrole, l’argent des mines ne nous rapporte pas beaucoup non plus, donc ça va être difficile. Déjà, il y a souvent des grèves par-ci par-là parce qu’il y a des arriérés ou que l’Etat doit à des particuliers qu’on n’arrive pas à payer. Pour moi, ce sont des difficultés qu’ils vont causer, les médecins vont avoir des problèmes : imaginez un malade qui arrive à l’hôpital et refuse de payer les soins parce que le Premier ministre a dit que c’est gratuit, or il faut payer à la caisse pour qu’on regarde ton malade. Mais je souhaite que tous œuvrent à la paix au Faso, on va chercher notre pitance quotidienne dans la paix. Regardez les deux semaines que nous avons vécues lors du coup d’Etat de Diendéré... Qu’il y ait la paix et la santé, le reste va venir.

Yacouba Traoré, agent de production d’eau : « Il ne mérite pas le poste de Premier ministre »

De la déclaration de politique générale du chef du gouvernement, j’ai surtout retenu le déroulement des votes. Moi personnellement, j’aurais préféré qu’il y ait au moins 90 propositions de oui. J’avoue que je ne suis pas très fier du taux obtenu à l’Assemblée lors de ces votes. Quand on considère ce résultat et aussi les réactions de Paul Kaba Thiéba face aux questions des députés, de mon avis, il ne mérite pas le poste de Premier ministre. On aurait dû confier ça à un ancien, quelqu’un comme Simon Compaoré qui est vraiment poignant quand il s’agit de répondre aux questions. Je trouve que le PM n‘a pas assez d’expérience. C’est vrai qu’il a occupé des postes à l’étranger mais ce n‘est pas suffisant.

Daouda Bilgo, étudiant en fin de formation : «Des promesses réalisables si...»

Tout ce qu’il a promis est réalisable au Burkina si les Burkinabè que nous sommes se donnent tous la main pour aider le gouvernement dans son ensemble à atteindre les objectifs fixés pour réussir le premier quinquennat du Président du Faso.

Particulièrement sur les questions de la jeunesse et de la sécurité, je l’encourage à mettre vraiment les moyens dans ces secteurs clés sans oublier la santé et l’éducation. Dans tous les cas, il a fait de grandes promesses et on l’attend au pied du mur.

Augustin Blaise Hien, président du mois des Centrales syndicales : « Du déjà-entendu »

Nous avons suivi avec beaucoup d’attention et d’intérêt la Déclaration de politique générale du chef du gouvernement mais nous n’avons pas encore eu le temps, au niveau de nos mouvements syndicaux, d’en faire des analyses profondes. Ce que je peux dire toutefois à chaud, c’est que ça ressemble à du déjà-entendu : beaucoup de bonnes intentions certes, mais nous nous demandons où il va trouver les moyens pour les mettre en œuvre. Autre préoccupation : nous sommes quelque peu inquiets quand on parle de ration par rapport à la prise en charge du volet social, notamment les salaires des travailleurs. Mais comme il a promis de nous rencontrer, c’est après cela que nous allons nous prononcer véritablement sur l’ensemble.

Pour le moment, nous lui disons bon vent et lui souhaitons de réussir cet ambitieux programme pour le bonheur des populations du Burkina.

Alima Séogo
Akodia Ezékiel Ada
Aboubacar Dermé
Zalissa Soré

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