"On débouche sur la signature du pacte certes, mais le plus important demeure le dialogue franc entre les différents acteurs. Le pacte n'a pas de valeur juridique, c'est un contrat social. Nous pensons que les autorités morales peuvent constituer des relais pour la sensibilisation des populations", a notamment indiqué Naba Ouédraogo, conseiller technique au ministère de l'Administration territoriale.
En fin octobre dernier, rappelle-t-on, un soulèvement populaire a contraint le président Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir en 1987, à la suite d'un coup d'Etat dans lequel fut tué Thomas Sankara, à démissionner et à s'exiler.
Les manifestants majoritairement composés de jeunes ont saccagé et brûlé l'Assemblée nationale, où les députés devaient voter une loi qui devait permettre à M. Compaoré de briguer un nouveau mandat en 2015.
M. Ouédraogo a noté que depuis quelques années, le Burkina, surtout sa frange jeune, est entré dans un cycle de contestation des décisions des autorités, où la seule justice qui vaille semble être celle de l'affrontement avec les forces de sécurité et de défiance de l'autorité de l'Etat.
"S'il faut reconnaître et saluer le courage des jeunes, qui nous ont permis de nous débarrasser d'un régime en déphasage avec les aspirations du peuple, il faut aussi regretter certaines dérives qui perdurent", a-t-il estimé.
Selon M. Ouédraogo, un des derniers événements en date est la prise par les douaniers de Pô (centre-sud) d'un véhicule privé transportant des explosifs et "où les populations, probablement manipulées, s'en sont prises aux douaniers et le véhicule d'explosifs leur a échappé".
Cette rencontre de concertation sera placée sous la présidence du Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, et sous le co-parrainage des autorités coutumières et religieuses.
En fin mars dernier, environ 2.000 personnes ont participé aux "états généraux de la justice", à l'issue desquels, un "pacte" national instaurant la séparation stricte des pouvoirs entre exécutif et judiciaire a été signé.