« Civisme et cohésion sociale : fondamentaux d'un développement durable », c'est sous ce thème que sera commémoré le 53e anniversaire de la fête nationale du Burkina Faso, prévu cette année à Dori. Dans l'objectif de recueillir les contributions des leaders d'opinion, des forces de défense et de sécurité, des jeunes, entre autres, à la réflexion sur le thème, une série de conférences est organisée dans les quatre provinces du Sahel. C'est dans cette optique que le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, président de la « commission thème » du 11- Décembre 2013, a lancé officiellement ces conférences dans la capitale du Liptako, le mardi 12 novembre dernier. « Pour favoriser les partages d'idées et d'expériences, afin d'insuffler une adhésion massive des populations et un changement qualitatif de comportements, le comité national d'organisation des festivités a décidé d'organiser des conférences dans les villes de Dori, Sebba, Djibo et Gorom-Gorom », a précisé le ministre Traoré. Pour cette première conférence, une seule communication sur le thème a été livrée par un fils de la région, Amadou Dicko, par ailleurs, directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères et de la coopération régionale.
L'autorité de l'Etat mise à mal
D'emblée, le communicateur a défini les concepts de civisme et de cohésion sociale, tout en évoquant les causes, les conséquences de l'incivisme et les solutions pour créer une perspective citoyenne de restauration de l'Etat de droit et des valeurs démocratiques.
De l'avis de M. Dicko, depuis la crise qu'a connue le Burkina Faaso en 2011, l'incivisme ne fait que gagner du terrain et ce, au détriment d'un certain nombre de valeurs, telles que la justice, la solidarité, l'humanisme et l'unité. « Au niveau des jeunes, les conséquences directes sont le non-respect du bien public en général, et les dérives qui en découlent sont les casses, pillages, vols, voire des meurtres. En outre, cette atmosphère d'anarchisme faite d'incivisme et de rébellion contre l'autorité de l'Etat et des lois en vigueur est nourrie et entretenue par des expressions, telles que « On fait et il n'y a rien », « On casse, on brûle et il n'y aura rien », a expliqué le conférencier.
Face à la montée de l'incivisme et à la perte des valeurs républicaines et citoyennes, M. Dicko a préconisé une introspection individuelle et collective assortie d'une nouvelle perspective de changement de mentalités pour des actions nouvelles motivées par la justice, la solidarité, la fraternité et l'engagement pour la cause nationale. Pour ce faire, a-t-il ajouté, il faut une restauration de l'autorité de l'Etat, à travers une politique cohérente de développement économique et sociale inclusive qui intègre toutes les couches sociales, sans discrimination. « Cela implique la lutte véritable contre les détournements de biens publics, la corruption et l'impunité. Il s'agit également, de redonner confiance aux gouvernés et leur prouver que l'Etat veille à l'application de l'équité et de la justice sociale. L'Etat doit également, prouver son efficacité en étant ferme, mais juste face à certaines situations », a suggéré le communicateur. En guise de conclusion, Amadou Dicko a invité les fils et filles du « pays des Hommes intègres » à œuvrer au civisme. Il a mentionné, que si les Burkinabè continuent d'évoluer dans l'incivisme, ils risquent simplement de détruire le pays. « C'est pourquoi tous les citoyens doivent travailler dans le sens du civisme et à accepter que la justice soit dite à tous les niveaux. Pour ce faire, il faut éviter l'autojustice sinon nous allons purement et simplement, nous autodétruire », a-t-il conclu.
A l'issue de la première conférence, le président de la commission thème du 11-Décembre 2013 s'est dit très enthousiasmé, au regard de la forte mobilisation et du grand intérêt des participants à la conférence. « Je pense que nous sommes sur le bon chemin, puisque la conférence a été un cadre de dialogue où les bonnes questions ont été posées. Je pense que c'est le dialogue permanent qu'il faille avoir avec les citoyens pour que tous, nous puissions comprendre que le Burkina Faso est notre patrimoine commun. Par conséquent, nous devons tous travailler à le préserver et à le faire avancer », a-t-il affirmé.
Souaibou NOMBRE
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