C’est de retour des vacances gouvernementales «déguisées» (près de trois semaines) que l’annonce avait été faite lors du Conseil des ministres délocalisé dans la capitale de la région de l’Est, Fada N’Gourma. Désormais, les travailleurs burkinabè du secteur public seront soumis au régime de la journée de travail continue qui va de 7 heures à 15 heures 30 avec une pause de 30 minutes, pour la restauration. Cette décision, dont on attend toujours les mesures d’accompagnement, a d’ores et déjà fait l’objet des réactions au sein de l’opinion.
Si les principaux acteurs sociaux que sont les syndicats ont exprimé leur réserve vis-à-vis de cette façon cavalière de faire les choses, le Cercle d’études, de recherches et de formation islamiques (CERFI), lui, a vigoureusement élevé le ton jusqu’à dire des choses qui rougissent les yeux.
Attendu depuis plusieurs jours pour donner de plus amples explications sur ce sujet et répondre aux interpellations qui lui sont adressées depuis le démantèlement, par la police, d’un vaste réseau de fraudeurs aux concours de la Fonction publique, le ministre Loada se fait attendre. Dans la soirée du jeudi 10 septembre, le point de presse prévu à cet effet, a été finalement annulé pour des raisons de calendrier. Pour rattraper les choses, c’est le traditionnel «Face à la presse» qui devrait servir de tribune pour lui; mais là aussi, c’est à un flop que les journalistes ayant effectué le déplacement auront droit. Sans motif ni justificatif, il leur sera dit que le point de presse est reporté pour lundi prochain, soit le 14 septembre 2015, soit la veille d’entrée en vigueur de la mesure et de la rentrée scolaire dans de nombreuses écoles privées.
Comment les fidèles musulmans pourront-ils prendre part à la grande prière hebdomadaire du vendredi? Le ton monte déjà sur les réseaux sociaux. Beaucoup de fonctionnaires se livreront également à la ‘’corvée’’ quotidienne du dépôt et du ramassage de leurs rejetons écoliers et élèves dans les écoles privées. Comment gérer ce casse-tête burkinabè?
Ces rendez-vous manqués qui n’honorent aucunement le département en charge de la Fonction publique et, par ricochet, le gouvernement de la Transition, apportent de l’eau au moulin de ceux qui estiment qu’il se rend coupable de certaines légèretés qui ternissent son image et jette le discrédit sur ses actions.
Pour notre part, nous estimons qu’il n’est pas encore tard, mais il est important que ceux qui nous gouvernent assument pleinement leur rôle car de leurs actions découlera leur crédibilité et leur amour pour la patrie.
W. DAVY