Il était 10 heures, lorsque Régine Salembéré, accompagnée de sa directrice adjointe, a été accueillie à l'entrée de la salle d'audience du CNT. Au bout d'un quart d'heure d'échange, elle confie qu'il s'agissait pour elle de rencontrer le président Sy et les membres de son cabinet, pour «exprimer son soutien et réaffirmer la volonté de son organe à accompagner les organes de la transition, partout où le besoin se fera sentir». «Nous sommes venus présenter notre organe au chef du parlement, décliner ses objectifs et garantir notre accompagnement à l'institution dans l'accomplissement de ses prérogatives», a-t-elle expliqué à la presse.
A en croire Régine Salembéré, le président de l'institution s'est dit touché par cette marque de soutien qu'il met à l'actif de l'esprit patriotique qui doit guider tous les fils et filles du pays des hommes intègres, en cette période charnière de son histoire dont le couronnement reste l'organisation d'élections libres, transparentes et crédibles dont les résultats seront acceptés de tous.
A la suite de la directrice de la radio Femina FM, trois heures après, ce fut au tour des membres de l'Association des blessés de l'insurrection de faire leur entrée dans la salle d'audience. C'est une délégation de treize personnes, conduite par Dramane Ouédraogo, qui sera reçue par Chérrif Sy, entouré de ses plus proches collaborateurs. Après trois quarts d'heure d'échange, le président de l'association s'est dit soulagé d'avoir eu cette entrevue avec le chef du parlement, après plusieurs mois d'attente.
Constituée au lendemain de l'insurrection par près de 600 personnes victimes de blessures, lors des chaudes journées d'octobre 2014, cette association, à en croire Dramane Ouédraogo, a réussi depuis sa naissance, à faire «évacuer certains de ses membres à l'extérieur pour des interventions chirurgicales». Citant l'exemple du jeune Abass, qui est en passe d'être opéré au Maroc, grâce au soutien des autorités, il ajoute que plusieurs autres blessés attendent de rentrer en possession de leur certificat d'évacuation sanitaire. De l'avis du président de l'association, cette audience est un honneur fait à tous ceux qui portent sur leur corps, les hématomes des 30 et 31 octobre 2014. Parmi les difficultés rencontrées par ces blessés, Dramane Ouédraogo cite l'inaccessibilité des médecins soignants et le manque d'un cadre de suivi permettant aux blessés d'accéder librement aux centres de santé.
Enfin, l'actualité nationale, caractérisée par la polémique sur l'adoption du code électoral, a été abordée à cette audience. Porte-parole des blessés de l'insurrection qui a empêché la modification de la Constitution, Dramane Ouédraogo se dit prêt à soutenir toutes les actions entreprises par les autorités de la transition, tendant à «rendre justice au peuple burkinabè».
Dramane KONE
