- Messieurs les membres du Gouvernement ;
- Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs de Missions Diplomatiques et Consulaires ;
- Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations Internationales et Interafricaines ;
- Honorables députés à l’Assemblée Nationale ;
- Monsieur le Gouverneur de la Région du Centre ;
- Monsieur le Maire de la ville de Ouagadougou ;
- Monsieur le Directeur Général de la Police Nationale ;
- Autorités Militaires, Paramilitaires, coutumières et Religieuses ;
- Elèves de la 45ème promotion de l’Ecole Nationale de Police ;
- Distingués invités, éminentes personnalités ;
- Mesdames-Messieurs
La présente cérémonie qui consacre la fin de formation de deux mille six cent vingt-six (2626) éléments de la 45ème promotion de l’Ecole nationale de police appelés à servir dans les rangs de la Police nationale et de la Police municipale de la commune de Djibo m’offre l’heureuse occasion de m’adresser aux forces de police chargées de l’ordre public, de la protection des personnes et de leurs biens, de la tranquillité des citoyens, de la protection des institutions républicaines et de la sûreté de l’Etat.
Oui ! Je voudrais m’adresser à ces fonctionnaires en cette heureuse circonstance pour saluer leurs efforts constants en vue de maintenir un climat de sérénité qui permet à chacun des burkinabè de circuler librement et de mener ses activités dans une atmosphère de paix. Nos forces de sécurité ont, à diverses occasions, su nous prouver qu’elles sont capables de relever le défi important qui est de garantir, comme le veut la Constitution de notre pays, le droit à la sécurité pour tous les burkinabè et pour les étrangers vivant au Burkina Faso, malgré un environnement national et sous régional perturbé qui ne favorise pas toujours l’instauration d’un climat apaisé.
La sécurité, un des biens les plus précieux dans un Etat, ce droit fondamental qui permet à chacun de jouir en toute quiétude des fruits de son travail, est quelquefois gravement menacée dans notre pays par des individus qui, pour diverses raisons, ont décidé de se mettre en marge de la société. Ces personnes qui sont parfois armées, s’en prennent aux honnêtes citoyens et sèment la peur dans nos villes et campagnes, endeuillent des familles, affectant gravement la vie de leurs victimes qui se remettent difficilement de leurs agressions. Face à cette situation, le Gouvernement du Burkina Faso a réagi en mettant en place une politique de sécurisation des populations dont la finalité est de réduire, de façon importante, la criminalité armée, le sentiment d’insécurité et de renforcer la tranquillité, l’ordre public et la sûreté dans notre pays.
Distingués invités,
Mesdames et messieurs,
La sécurité des personnes et des biens est une condition sine qua non pour la relance des activités économiques après les multiples crises que le pays a traversées. Notre gouvernement, à travers mon département s’est donné pour mission de relever les nombreux défis, préalables à l’enracinement d’une paix durable et d’une démocratie véritable. Au nombre de ces défis, figure en bonne place la lutte contre le terrorisme en vue d’assurer à la population la quiétude indispensable au développement des activités économiques et à son épanouissement. Comme vous le savez tous, la menace terroriste est une réalité dans la sous-région et dans notre pays. Il appartient aux Etats de prendre en compte cette évolution sociale afin d’apporter les réponses appropriées. L’attaque terroriste perpétrée en début d’année à Ouagadougou ainsi que celles opérées contre des postes de police et de gendarmerie qui ont fait de nombreuses victimes parmi nos valeureuses forces de défenses et de sécurité, mais aussi au niveau des populations civiles, témoignent de l’importance de prévenir ces actes.
La lutte contre la criminalité dans les villes, sur les axes routiers ainsi que dans les campagnes constitue également une préoccupation sécuritaire de mon département qui travaille à réduire les effets de ce phénomène. A côté des stratégies développées par les forces de sécurité, se manifeste le besoin de la population de s’impliquer davantage dans la prise en compte de sa propre sécurité en appui aux forces de sécurité. Ces initiatives locales, quoique louables parce qu’elles assurent une sécurité de proximité aux populations locales, méritent d’être encadrées afin que leur participation dans la lutte contre l’insécurité s’inscrive en droite ligne avec les exigences de l’Etat de droit et dans le strict respect des Lois et règlements du Burkina Faso. C’est dans ce sens qu’au niveau de mon ministère, leurs contributions pourront s’inscrire dans notre vision de la nouvelle police de proximité.
Distingués invités,
Mesdames et messieurs,
La restauration de l’autorité de l’Etat constitue également un autre défi majeur à relever. Ainsi, face à la recrudescence des actes d’incivisme, de trouble à l’ordre public, de destruction de biens publics et privés, à la défiance de certaines populations, le gouvernement a pris des mesures pour rétablir l’ordre public. En effet, les actes d’incivisme sont constatés à tous les niveaux de la société, de la cellule familiale à la rue, en passant par les écoles et les lieux de travail. Les mesures du gouvernement dans ce sens visent à rétablir l’ordre, à maintenir le dialogue et à créer les conditions pour l’application de la Loi dans toute sa rigueur. C’est dans cette dynamique que le conseil des Ministres en date du 13 juillet 2016 a adopté un rapport relatif à la recrudescence des actes d’incivisme au Burkina Faso afin de décourager la propension de ces actes qui sont de nature à fragiliser les nombreux acquis en matière de paix civile et les efforts de développement économique et social.
Mesdames et messieurs,
La sécurité étant une condition de toute politique de développement, le Gouvernement veillera à la mise en œuvre de la Stratégie nationale de sécurité intérieure. Le Gouvernement poursuivra l’exécution du programme de recrutement afin de renforcer les effectifs des personnels chargés de la sécurité et les capacités opérationnelles des forces de sécurité. Ces efforts, pour être bénéfiques à nos populations, doivent être accompagnés par une formation initiale et continue encore plus adéquate, insistant sur les aspects professionnels, mais davantage sur les questions d’éthique et de déontologie inhérentes à la particularité des missions de ces catégories de fonctionnaires.
Dans le domaine de la coopération internationale, la coopération sécuritaire figure en bonne place. A ce titre, conscient qu’aucun pays ne peut dire qu’il se suffit au regard de ce qui se passe de nos jours, nous avons besoin les uns des autres pour plus de sécurité. Dans ce sens, et pour ne citer que ceux-là, nous avons tenu des rencontres dans la sous-région notamment en Côte d’Ivoire et récemment au Togo en vue de l’élaboration des plates-formes d’actions communes, conjuguant nos efforts dans la lutte contre l’insécurité grandissante et multiforme. Ces actions consisteront entre autres en des échanges et partages d’informations et de renseignements concernant la sécurité de nos Etats respectifs ainsi que l’organisation d’opérations et d’exercices conjoints.
Distingués invités,
Mesdames et messieurs,
M’adressant aux heureux lauréats de la promotion « Professionnalisme et Engagement Patriotique », le thème que vous avez choisi aujourd’hui pour marquer votre sortie est : « L’excellence de la formation dans les écoles de police : facteur déterminant dans la lutte contre l’incivisme au Burkina Faso » Il répond de ce fait aux souhaits du moment, exprimés par le gouvernement, les acteurs de la vie socio- politique ainsi que les populations.
Je voudrais vous dire que vous entamez une nouvelle carrière dans un domaine sensible, difficile mais exaltant. Je vous exhorte à accomplir votre mission avec le sens du devoir, la probité et l’honneur que requiert votre profession. Votre métier est exigeant et votre qualité vous impose des règles et des restrictions. Soyez fiers d’appartenir à votre corps et faites honneur à l’uniforme et à la Nation. Soyez professionnels et restez un modèle pour votre entourage. Ainsi, vous réussirez, j’en suis sûr, votre carrière.
Comme disait Sénèque : « il n’y a pas de bon vent pour celui qui ne sait pas où il va ».
Vous savez où vous allez. Aussi voudrais-je vous souhaiter bon vent, plein succès dans votre vie professionnelle.
Je vous remercie !
Ouagdougou, 22 JUILLET 2016