Burkina Faso : à peine nommé, le nouveau ministre de la culture Adama Sagnon, décrié par les populations

| 25.11.2014
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Burkina Faso : à peine nommé, le nouveau ministre de la culture Adama Sagnon, décrié par les populations
© DR / Autre Presse
Burkina Faso : à peine nommé, le nouveau ministre de la culture Adama Sagnon, décrié par les populations
Ouagadougou, 24 Nov. 2014 - Accusé d'avoir « étouffé » le dossier de l'assassinat du célèbre journaliste Norbert Zongo, alors qu'il était procureur du Faso, le nouveau ministre en charge de la Culture, Adama Sagnon se dit être « serein » et n'avoir « rien à se reprocher ».


« Je n'ai rien à me reprocher. Je suis serein » a rassuré Adama Sagnon au sortir du premier conseil des ministres du gouvernement de Zida qui s'est déroulé au palais présidentiel, ce lundi 24 novembre.

Décrié depuis la formation du gouvernement de transition, l'ex-procureur du Faso qui avait déclaré le non-lieu dans l'affaire Norbert Zongo a affirmé n'avoir rien à se reprocher sur ce dossier. « Tous ceux qui connaissent le droit pénal, savent que le procureur ne décide pas mais plutôt le juge d'instruction. Le procureur ne prend que des réquisitions », a-t-il dit.

Selon Adama Sagnon, ceux qui parlent de l'affaire Norbert Zongo, n'ont pas connu cette affaire. « Me Guy Hervé Kam était magistrat comme moi-même au moment des faits et Me Sankara a un parti pris », a déclaré ce lundi matin le nouveau ministre de la culture Adama Sagnon au sortir du premier conseil des ministres.

Le Premier ministre le lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida a pour sa part indiqué : « nous connaissons l'homme, nous connaissons ses compétences. Il est directeur général du BBDA (Bureau burkinabè du droit d'auteurs, ndlr), depuis un certain nombre d'années. Nous n'avons jamais appris que les artistes se plaignent de lui. Nous pensons qu'il fait du bon travail dans ce ministère ».

Dès la formation dimanche soir du gouvernement de transition, le porte-parole du Balai citoyen, Me Guy Hervé Kam, a protesté contre la nomination de Adama Sagnon au poste de ministre de la Culture.

Les agents du ministère en charge du Tourisme ont observé ce lundi un arrêt de travail pour s'opposer à la désignation d'Adama Sagnon, ex-procureur du Faso, au moment de l'assassinat de Norbert Zongo, à la tête de leur département.

Parfaitement une erreur de casting

Sur des pancartes pouvait-on lire : « La place de Sagnon est en prison », « il a enterré le dossier Norbert Zongo », « S'il est honnête il doit démissionner ». « Nous ne le voulons pas car il est mouillé dans le dossier Norbert Zongo », a expliqué un agent du ministère de la Culture.

Norbert Zongo, journaliste d'investigation et directeur de la publication de l'hebdomadaire privé L'Indépendant, avait été retrouvé mort calciné dans sa voiture avec trois compagnons en 1998, à une centaine de kilomètres au sud de Ouagadougou.

Il enquêtait sur la mort de David Ouédraogo, chauffeur du frère cadet du chef de l'Etat, François Compaoré. Le 18 juillet 2006, Adama Sagnon, à la tête du ministère public avait prononcé un non-lieu du dossier.

« C'est parfaitement une erreur de casting avec la désignation de Adama Sagnon. Il doit beaucoup d'explications sur l'affaire (du journaliste) Norbert Zongo », a regretté un journaliste rencontré dans la capitale burkinabè.

Le nouveau gouvernement de transition composé de 25 ministres doit travailler en vue d'organiser des élections en 2015. Le président intérimaire, Michel Kafando, par ailleurs ministre des affaires étrangères a assuré lors de sa cérémonie d'investiture que « rien de sera comme avant ».

« Le message du peuple est clair et nous l'avons entendu : plus jamais d'injustice, plus jamais de gabegie, plus jamais de corruption », avait-il dit.

« Il (le président) doit commencer à nettoyer dans son gouvernement. M Sagnon n'est pas digne de Burkinabè », a renchéri un jeune manifestant.

WIS/NDT/

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