Administration publique : « Chaque travailleur doit mériter et justifier son salaire », dixit Paul Kaba Thiéba

| 13.07.2016
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Administration publique : « Chaque travailleur doit mériter et justifier son salaire », dixit Paul Kaba Thiéba
© DR / Autre Presse
Administration publique : « Chaque travailleur doit mériter et justifier son salaire », dixit Paul Kaba Thiéba
La 1re session ordinaire du Conseil national de la modernisation de l’administration (CNMA) s’est achevée par une conférence de presse animée par le Premier ministre Paul Kaba Thiéba, le mardi 12 juillet 2016 à Ouagadougou.


Les membres du Conseil national de la modernisation de l’administration (CNMA) ont défini des orientations pour le Plan stratégique décennal de modernisation de l’administration (PSDMA) pour l’année 2017. C’était le mardi 12 juillet 2016 à Ouagadougou, à l’occasion de la 1re session ordinaire du CNMA. En sa qualité de président de dudit conseil, le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba a animé un point de presse à l’issue du conclave. «Les travaux de ce matin ont permis d’aboutir à des recommandations à l’endroit des premiers responsables des ministères et institutions en vue de refléter dans leur planification sectorielle de l’année 2017, la modernisation de l’administration», a indiqué le chef du gouvernement.

En d’autres termes, a-t-il poursuivi, il s’agira pour les différents acteurs de mener des actions et des activités qui concourront, entre autres, à alléger leurs procédures et pratiques, renforcer et valoriser les capacités des ressources humaines, rendre accessible et transparent leur département ou institution. Bâtir une administration publique plus performante, a-t-il souligné, c’est rassembler toutes les énergies au niveau central, déconcentré et décentralisé pour les diriger vers un seul intérêt : « l’intérêt général du citoyen burkinabè ».

C’est pourquoi, le programme de travail du PSDMA de l’année à venir, a-t-il disséqué, se décline en cinq principaux axes : amélioration de l’efficacité et de la qualité de l’administration, valorisation et renforcement des capacités des ressources humaines, promotion de l’accessibilité et de la transparence dans l’administration publique, promotion d’une administration électronique et promotion d’une déconcentration au service d’une décentralisation plus effective et porteuse de développement local.

«Du côté du gouvernement, une attention particulière et des efforts supplémentaires seront fournis pour améliorer la modernisation de l’administration publique en 2017 et mobiliser des fonds supplémentaires auprès de nos partenaires techniques et financiers», a-t-il affirmé.

Il a promis, pour sa part, qu’il ne ménagera aucun effort pour que la réforme de l’administration publique burkinabè soit une réalité. «La tendance actuelle doit donc s’inverser et chaque agent de l’administration publique doit mériter et justifier son salaire en rendant des services qui répondent aux besoins des usagers», a-t-il martelé. Et d’ajouter : «je salue tous les agents de la fonction publique qui sont conscients qu’en même temps que l’on défend l’amélioration des conditions de vie et de travail, on doit se départir du laxisme, des lenteurs bureaucratiques inutiles et de l’insatisfaction des usagers en raison de la mauvaise qualité des services».

La lenteur de l’administration publique...

Que comptez-vous faire pour venir à bout du laxisme, de la corruption et des nominations «controversées», dans l’administration publique burkinabè ? Les trois opérateurs de téléphonie mobile de la place ne peuvent-ils pas être mis à contribution dans l’avènement d’une administration électronique ?

Quelle (s) solution (s) préconisez-vous pour pallier la lenteur de traitement des dossiers dans la fonction publique ? Entouré de certains membres de son gouvernement dont le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale (MFPTPS), Clément Sawadogo, le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba a répondu aux différentes préoccupations.

Sur la question des nominations officielles, le chef du gouvernement a indiqué qu’une grande prudence est observée dans le choix des personnes. «Nous ne pouvons pas nommer quelqu’un qui a été mêlé à des faits de corruption ou de malversations financières. C’est la même chose pour les fonctions ministérielles ou dans les hautes responsabilités de l’Etat », s’est-il défendu.

Dans le même ordre d’idées, celui-ci a rappelé que le gouvernement a pris des mesures pour opérationnaliser la loi n°004-2015 CNT portant prévention et répression de la corruption au Burkina Faso. Selon M. Thiéba, l’ensemble des participants à la 1re session du CNMA ont été unanimes sur la réactivation des conseils de discipline au sein de l’administration. « Nous devons mettre en place des méthodes de contrôle internes pour minimiser les risques de fraudes », a-t-il estimé.

Evoquant la question de l’informatisation de l’administration, le principal orateur de la rencontre s’est voulu, on ne peut plus clair : «la fibre optique passe par la mer. Elle doit être tirée à partir d’un pays côtier. Cette opération coûtera plusieurs milliards de nos francs. Cela n’est pas à la portée de nos sociétés de téléphonie mobile de la place». Toutefois, à l’en croire, un accord signé avec la Banque mondiale permettra de faire bientôt une liaison entre Ouagadougou-Manga-Pô- frontière du Ghana afin d’avoir la fibre optique à partir de la patrie de Kwamé N’Krumah.

Une initiative similaire, à ses dires, est en gestation, mais cette fois, à partir du Bénin. «En ce qui concerne le traitement des dossiers, la célérité est le maître-mot. Quand un dossier peut être traité dans la journée, l’agent doit le faire. Les chefs hiérarchiques doivent veiller à l’exécution diligente des tâches», a-t-il conclu.

Aubin W. NANA
Kyria Dolly
(Stagiaire)

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