Face aux forces vives de la région du Nord, le ministre Frédéric Nikièma et la délégation qui l’accompagnait ont exposé les acquis et les insuffisances de la Transition, après dix mois de gouvernance. Pour l’occasion, trois panels ont été au menu des échanges. Le premier, relatif aux objectifs et acquis de la Transition, a été animé par le porte-parole du gouvernement. D’emblée, le ministre Nikièma a fait ressortir les manquements qui ont conduit à la chute du régime Compaoré, avant de lui concéder quelques acquis tels que la tenue d’élections régulières et l’adoption de textes ayant contribué à l’avancée du pays. Selon le ministre, le gouvernement de la Transition a travaillé d’arrache-pied pour relever certains défis. Comme acquis dans le domaine de la sécurité, il a mentionné la restauration de l’autorité de l’Etat, le renforcement des capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité, ainsi que la sécurisation des biens et des personnes. Il a aussi noté la réforme de la justice avec à la clé la réouverture des dossiers pendants comme ceux de Norbert Zongo et Thomas Sankara, et la tenue des états généraux de la justice. En matière d’acquis sociaux, le porte-parole du gouvernement a relevé le renforcement de la lutte contre la vie chère, l’adoption du Programme socioéconomique d’urgence de la Transition (PSUT), etc. Le gros défi à relever pour la Transition, demeure l’organisation des élections d’octobre 2015. En la matière, a souligné le ministre, des avancées sont déjà perceptibles avec l’adoption du nouveau code électoral, l’ouverture des scrutins aux candidatures indépendantes et la suppression des gadgets lors de la campagne. Toutefois, a-t-il reconnu, des difficultés ont émaillé la mise en œuvre de la feuille de route entamée du gouvernement de la Transition. Il a cité, entre autres, le manque de moyens financiers, les manifestations tous azimuts des populations, la crise au sein du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et la contestation de la révision du code électoral par une partie de l’ex-majorité. ‹‹ On ne peut pas tout régler, il faut privilégier le dialogue ››, a prôné le ministre Nikièma. A sa suite, le professeur Abdoul Karim a entretenu l’assistance sur le sens du vote et la participation citoyenne. Tout en appelant à une participation massive des populations aux scrutins à venir, il a indiqué qu’il y a trois sortes d’électeurs au Burkina: les électeurs communautaires, clientélistes et stratèges. Malheureusement, pour lui, la motivation des électeurs est essentiellement clientéliste. Le professeur Julien Natielsé qui a clos la série des panels a décortiqué le thème se rapportant au respect des valeurs démocratiques : gage de paix et de cohésion sociale. Les préoccupations des participants ont porté sur la journée continue, les braquages sur les axes routiers, la crise à la SN SOSUCO, les crimes de sang, les prochaines élections. Sans détour, les panélistes ont fourni des éléments de réponses aux préoccupations posées. Quant au gouverneur du Nord, Hassane Sawadogo, il s’est réjoui de l‘initiative du gouvernement et s’est dit engagé à œuvrer pour des élections apaisées.
Mady KABRE