Le Burkina Faso demeure toujours fréquentable, nonobstant les attaques terroristes du vendredi dernier. L’assurance a été donnée par le tout nouveau ministre des affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, Alpha Barry. Il a rencontré, hier mardi 19 janvier 2016, dans la matinée, à Ouagadougou, le corps diplomatique accrédité au Burkina Faso. A l’occasion, le chef de la diplomatie burkinabè était accompagné des ministres Simon Compaoré, en charge de la sécurité et René Bagoro, en charge de la justice. A l’entame de la rencontre d’échange, une minute de silence a été observée à la mémoire des victimes des attaques terroristes récentes. «Le Burkina, bien que déterminé, ne peut remporter la bataille contre les djihadistes tout seul, sans l’accompagnement et le soutien de tous», a dit Alpha Barry. Il a informé les diplomates que plusieurs mesures sécuritaires ont été prises par les services compétents.
Le ministre des affaires étrangères s’est réjoui que les investisseurs n’aient pas déserté le pays, suite aux évènements tragiques. «Plusieurs investisseurs étrangers ont maintenu leurs programmes de développement. Ce qui montre que le Burkina est toujours fréquentable», a-t-il affirmé, à l’issue des échanges, à huis clos.
Alpha Barry a confié que c’est sur instructions du président du Faso et du Premier ministre (PM), Paul Kaba Thiéba, que le corps diplomatique a été convié. L’objectif étant de rassurer l’ensemble des personnes qui souhaiteraient venir ou revenir au Burkina pour y vivre et/ou y investir, qu’elles le peuvent. Aux dires du ministre Barry, «des mesures ont été prises pour rendre le pays encore plus paisible».
Selon lui, tout est mis en œuvre pour identifier tous les corps des victimes de des attaques terroristes (selon le procureur du Faso, à la date de dimanche, certains corps n’étaient pas encore identifiés, Ndlr). Il a parlé de «quelques difficultés» liées à l’identification des corps.
Rencontre avec les parents des victimes
Revenant sur le dernier bilan des attaques terroristes, Simon Compaoré a déclaré que celui-ci fait état de 71 blessés recensés dans les différents centres hospitaliers, 176 otages sauvés sur place. Il a aussi ajouté qu’à la date d’hier mardi, le bilan des victimes s’est alourdi à 30 morts, avec la mort d’une des personnes blessées.
Après la réunion avec le corps diplomatique, le ministre d’Etat, ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure, Simon Compaoré, a rencontré les parents des Burkinabè décédés ou blessés, lors des attaques terroristes. C’était aux environs de 12 heures 30 minutes dans la salle de conférence du Ministère des affaires étrangères. Une cinquantaine de parents des victimes a assisté à la rencontre.
«La réunion avec les parents des victimes, c'était pour leur donner des informations sur la situation sécuritaire et sur la situation des gens décédés», a affirmé Simon Compaoré, à la fin. Il était accompagné des ministres des affaires étrangères, des affaires sociales, de la santé et de la justice, ainsi que de différents chefs des forces de sécurité.«Nous avons échangé avec eux (pour savoir) quelles étaient leurs attentes. Est-ce qu'il y en a qui veulent enlever (récupérer) tout de suite le corps de leur parent (..) ou bien certains qui veulent attendre un enterrement collectif ?», a poursuivi M. Compaoré, qui a rappelé que les soins médicaux pour les blessés sont gratuits.
Le gouvernement a expliqué aux proches des victimes pourquoi les obsèques ne pouvaient avoir lieu immédiatement, en raison des autopsies et de l'enquête. Les questions des indemnisations, des obsèques, de l'éventuelle construction d'un monument, ont aussi été abordées, ont rapporté des proches, à la sortie de la réunion.
Alexandre TRAORE