L'adoption du code électoral a suscité beaucoup de remons, ces derniers temps, au niveau national comme international. Et pour le ministre de la communication, chargé des relations avec le Conseil national de la transition, porte-parole du gouvernement, Frédéric A.K. Nikièma, il était important d'informer les partenaires du Burkina de la marche de la transition et d'échanger par la même occasion, des sujets de l'actualité politique burkinabè. «Cette démarche est d'autant plus essentielle que l'accompagnement des partenaires est indispensable, si nous voulons lever avec succès, l'ensemble des défis qui se présentent, tout au long de cette transition», a indiqué le ministre. Au cours de ces rencontres, le gouvernement a eu à échanger sur un certain nombre de sujets. Il s'agit entre autres, de la situation sociopolitique, économique et sociale du pays, de la mise en œuvre et du suivi des aspects sécuritaires et environnementaux de la sous-région, etc. En ce qui concerne la question spécifique du code électoral, l'inquiétude manifestée par les ambassadeurs de l'Union européenne et des Etats-Unis est plus que légitime, aux dires du ministre. Mais, il rassure que le gouvernent a donné des explications aux partenaires sur le nouveau code qui est l'expression de la volonté du peuple, sorti massivement les 30 et 31 octobre 2014. «Ils ont également été rassurés que la nouvelle mouture de la loi électorale est générale et impersonnelle et n'exclut aucun parti des futures élections», a mentionné le ministre Frédéric Nikièma. Pour lui, la proposition du gouvernement reste inchangée, car l'inclusion, inscrite dans la charte, ne doit pas être synonyme d'impunité et il est du devoir du gouvernement de travailler à poser les bases d'une démocratie solide et véritable au Burkina Faso. En ce qui concerne l'interpellation d'anciens dignitaires du régime déchu, le ministre a fait savoir que cette démarche vise à apporter un début de suite judiciaire à tous les dossiers de crimes économiques et de sang que le pays a enregistrés. La pratique de l'injustice et la violation des droits élémentaires ont engendré des conséquences insupportables, parce qu'elles touchent la vie, les droits et la liberté du citoyen, a-t-il lancé. C'est la raison pour laquelle le gouvernement s'est engagé pour que désormais, l'application de la loi soit effective. Le ministre rassure que ces arrestations ne font que commencer. Le gouvernement félicite l'engagement des partenaires à respecter la volonté du peuple burkinabè et à l'accompagner dans ses choix. Il salue par la même occasion, les mesures prises par l'Union européenne pour appuyer la transition. L'UE apporte un appui budgétaire exceptionnel en don sur les années 2015 et 2016, d'environ 65,5 milliards de FCFA. Le ministre précise que la moitié de ce montant sera décaissée, pendant la transition. L'UE s'engage également, à prendre en charge un déploiement d'une mission électorale au Burkina Faso. A cela, s'ajoute un appui budgétaire de la Banque mondiale à hauteur de 61 milliards, en vue de soutenir le gouvernement dans la lutte contre la pauvreté.
Une propagation inquiétante du virus H5N1
Le ministre des ressources animales, Jean-Paul Rouamba, a quant à lui, fait le bilan de l'épidémie de grippe aviaire. Trois semaines d'épidémie, il fait état de 19 foyers notifiés par les services techniques dont deux dans les Haut-Bassins et un dans le Sud-Ouest. Selon le ministre, la répartition des foyers expose environ onze millions cinq cent mille volailles. Chose qui lui fait craindre le pire. Face à cette menace, des moyens conséquents de lutte ont été déployés. Le gouvernement a donc mis à la disposition du MRA, trois cent quatre vingt-dix millions cinq cents mille (390 500 000) pour une intervention d'urgence pour souscrire l'épidémie. L'Etat s'engage également à dédommager les éleveurs dont les volailles ont été abattues. Aussi lance-t-il un appel à la communauté internationale à combler le gap de financement d'environ 2,8 milliards. Aux éleveurs et commerçants, l'Etat les invite à respecter les consignes édictées par les autorités administratives et vétérinaires.
Le ministre de l'agriculture, des ressources hydrauliques, de l'assainissement et de la sécurité alimentaire, François Lompo, s'est quant à lui, attardé sur la Journée nationale du paysan. Cette Journée du paysan est un cadre de dialogue entre le président et les paysans. 18e du genre, elle se déroulera du 23 au 25 avril à Dédougou, dans la région de la Boucle du Mouhoun. Cette édition, selon le ministre, connaîtra un certain nombre d'innovations. Il y aura la responsabilisation accrue des paysans dans l'organisation de cette journée. Le nombre de paysans passe de 1 200 à 1 500 dont 87 récipiendaires venus des 45 provinces à cette 18e édition. Ainsi que la hiérarchisation des contraintes par région. Le ministre rassure que tout est fin prêt pour cette 18e Journée du paysan qui sera placée, sous le thème «Amélioration de la productivité des exploitations familiales».
Pélagie OUEDRAOGO