Alain Edouard Traoré à propos de la mort du juge Salifou Nébié : « Il n’y a pas eu de communiqué du gouvernement parce que nous voulions éviter les polémiques »

| 06.06.2014
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Alain Edouard Traoré à propos de la mort du juge Salifou Nébié : « Il n’y a pas eu de communiqué du gouvernement parce que nous voulions éviter les polémiques »
© DR / Autre Presse
Alain Edouard Traoré à propos de la mort du juge Salifou Nébié : « Il n’y a pas eu de communiqué du gouvernement parce que nous voulions éviter les polémiques »
Le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Dramane Yaméogo, et son collègue de la Communication, porte- parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, étaient face à la presse le jeudi 5 juin 2014 à Ouagadougou dans le cadre de l'hebdomadaire point de presse du gouvernement. Actualité oblige, la mort du magistrat Salifou Nébié et les conditions carcérales des détenus dans les maisons d'arrêt et de correction du Burkina ont constitué le menu principal de la rencontre.

Les enquêtes sur la mort du juge Salifou Nébié, intervenue dans la nuit du 24 mai, devraient connaitre un véritable début grâce à l'autopsie réalisée mercredi 4 juin par le médecin légiste français, Dr Stéphane Chochois. Cependant, à en croire le ministre de la Justice Dramane Yaméogo, la manifestation de la vérité sur cette affaire n'interviendra pas de sitôt puisque dit-il, « l'on doit se patienter afin que le médecin légiste fasse tous les recoupements nécessaires afin de fournir un rapport fiable susceptible d'orienter les investigations ». Ce rapport sera d'une qualité importante, a ajouté Dramane Yaméogo, en ce qu'il va permettre d'approfondir les causes de la mort du juge constitutionnel. Revenant sur la sécurité des magistrats, le garde des sceaux écarte l'idée selon laquelle ce serait par déficit de sécurité que le juge Salifou Nébié a trouvé la mort. Même s'il reconnait que la sécurité des juges doit rentrer dans le cadre de la sécurité générale des citoyens car, dit-il, « on ne peut pas entourer les 500 magistrats de gendarmes ou de policiers à chaque fois que chacun fait un pas ».

Interrogé sur les raisons de l'absence d'un communiqué officiel du gouvernement sur ce drame, le ministre Alain Edouard, qui répondait aux questions d'actualité, soutiendra que c'est dans le seul souci d'éviter les polémiques. « Pour nous, il n'y a pas objet de polémique. Le procureur général a fait un communiqué et cela de concert avec le ministère de la Justice et celui de la Communication notamment le service d'information du gouvernement. Pourquoi nous devons parler forcément ? Et s'il n'y a pas eu un autre communiqué du gouvernement, c'est parce que nous voulions éviter les polémiques », a expliqué Alain Edouard Traoré. Mais comment se fait-il que pour un pays qui se veut « émergent » comme le Burkina on ne dispose pas de kit médical permettant de faire une autopsie ? A cette question, le porte-parole du gouvernement répondra que « l'autopsie relève des capacités qui vont au delà d'un kit ».
Le ministre Dramane Yaméogo a, par la même occasion, lancé un appel à la population de rester calme car l'enquête qui a déjà commencé suit son cours normal afin que toute la lumière soit faite sur les circonstances de la disparition du juge Nébié.

Bientôt, une prison de haute sécurité pour les prisonniers les plus dangereux

Le ministre de la Justice, qui était le principal invité du point de presse, a aussi abordé avec les journalistes les points saillants de son département ministériel notamment les conditions carcérales des détenus dans les maisons d'arrêt et de correction. A ce sujet, le ministre Yaméogo a indiqué que plusieurs actions sont entreprises dans le sens de l'humanisation des prisons. Cette humanisation a trait à la réduction de la surpopulation carcérale. Sur ce sujet, le Garde des sceaux a laissé entendre que la mise en fonction d'un nouveau bâtiment à la Maison d'Arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO) a permis de réduire énormément la surpopulation carcérale de près de 50%. En outre, la mise en fonction des maisons d'arrêts de Yako et de Ziniaré et l'ouverture prochaine de celle de Koupéla devra permettre de désengorger les maisons d'arrêt et de correction de Ouahigouya, de Ouagadougou et de Tenkodogo. Aussi, une prison de haute sécurité pour les détenus les plus dangereux est en cours d'achèvement à Ouagadougou. Toute chose qui permettra au Burkina de se conformer aux normes internationales de détention. Du point de vue alimentaire et sanitaire, le gouvernement a pu doter les maisons d'arrêt et de corrections d'équipements et d'infirmeries afin d'améliorer la qualité de vie et la prise en charge sanitaire des détenus. La promotion de la réinsertion sociale des détenus fait aussi partie des préoccupations du ministère de la Justice, selon son premier responsable. Des formations et des initiations à différents métiers sont régulièrement administrées aux détenus. Sur le volet protection des droits des détenus, Dramane Yaméogo a indiqué qu'une formation continue est administrée au personnel pénitentiaire sur le traitement des détenus et au respect de leurs droits. A cela s'ajoute la construction des quartiers pour femmes et pour mineurs dans les maisons d'arrêt et de correction et de l'inscription des détenus sur les listes électorales.

Aussi, le département de la Justice, dans le souci de rendre ses services plus opérationnels, va procéder à la spécialisation des juridictions dans des domaines comme la lutte contre les crimes économiques et financiers, le terrorisme et la criminalité organisée. A cet effet, deux pools économiques et financiers sont en projet aux tribunaux de grande instance (TGI) de Ouaga et de Bobo pour une prise en charge appropriée des dossiers de crimes économiques et financiers.

Max Junior

( Avec ZoodoMail )

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