Avant tout propos, Moussa Nébié a demandé à l’assistance d’observer une minute de silence à la mémoire de nos illustres martyrs disparus suite à la tentative de coup d’Etat du 16 septembre dernier. En effet, c’est cette tentative de coup d’Etat et ses conséquences qui ont fait l’objet de rencontre entre les ministres burkinabè et le corps diplomatique. De façon précise, «la discussion a tourné autour de trois points essentiels: les élections, la situation économique et la sécurité». C’est, du moins, ce qu’a déclaré le ministre Nébié, à la sortie des échanges.
En faisant le point aux diplomates, le ministre des Affaires étrangères a affirmé que la tentative de coup d’Etat du 16 septembre 2015 «a eu de lourdes conséquences» pour le Burkina Faso. Cette situation suivait la 4e session du Groupe international de soutien et d’accompagnement de la Transition du 15 septembre, au cours de laquelle «le groupe a marqué sa satisfaction au regard de l’état de la situation et a encouragé les autorités de la Transition à poursuivre dans la dynamique de tenir les élections». Alors, le ministre a indiqué que «la situation était bel et bien calme et rien ne présageait d’une quelconque crise à l’horizon. A la surprise générale (...) un ignoble coup d’Etat a été perpétré par l’ex-garde prétorienne de l’ancien régime» avant de s’interroger: «Quelle ne fut pas la stupeur du peuple burkinabè et de la communauté internationale?». Mais, «les populations en ville comme en campagne, des forces de défense et de sécurité, ont mené une très forte résistance et une grande mobilisation pour dire non à ce coup d’Etat et exigé le retour des organes de la Transition. La communauté internationale, les amis et les partenaires du Burkina se sont eux également fortement mobilisés pour condamner fermement cette forfaiture contre la marche de la démocratie», a rappelé Nébié. Il a remercié les diplomates dont l’engagement a contribué à «mettre en échec le putsch» et à remettre en marche la Transition.
Après ces mots, et comme il fallait s’y attendre, les journalistes ont été priés de quitter momentanément la salle pour permettre aux diplomates d’exprimer leurs préoccupations et d’échanger avec la délégation gouvernementale. Une trentaine de minutes plus tard, les hommes de médias pouvaient reprendre contact avec les participants à la réunion puisqu’elle avait pris fin.
A leur sortie, M. Mbatna Bandjang, ambassadeur de la République du Tchad, le doyen du corps diplomatique, s’est dit rassuré de la tenue des élections. Selon ses dires, les diplomates ont reçu et compris le message du gouvernement, que ce soit les explications sur la date du 29 novembre 2015 pour les élections, la situation économique impactée par le putsch du 16 septembre avec les mesures urgentes prises par le gouvernement ou sur la question sécuritaire. Cette rencontre tenue au pas de course, pour raison d’agenda gouvernementale (un Conseil ministre devrait se tenir dans la journée), a-t-elle permis aux différents acteurs d’accorder leurs violons quant à la suite de la Transition? En tout cas, personne n’a répondu par la négative.
Wendpouiré BALBONE et Lydie PODA