Baba Hama, ministre de la Culture et du Tourisme :
« En ce qui concerne le volet culture, nous avons examiné l'état de mise en œuvre du protocole d'accord qui date de 2008. Un certain nombre d'engagements avaient été pris par les deux pays concernant la libre circulation des auteurs et des œuvres, les échanges d'expérience en matière de formation et de renforcement de capacités. Il y a également un volet coopération dans le domaine de la préservation du patrimoine culturel. Dans un premier temps, nous avons fait le point et nous avons observé que la feuille de route qui devrait couvrir 2009-2012, a été observée. En termes d'échange, on retiendra que les différentes éditions du FESPACO ont connu une bonne participation des professionnels de l'audiovisuel de la Côte d'Ivoire . Lors de la Foire internationale du livre de Ouagadougou (FILO), nous avons eu la participation d'une forte délégation conduite par le ministre de la Culture et de la Francophonie. Inversement, beaucoup d'artistes burkinabè ont eu l'occasion de participer à des activités culturelles. Bientôt, le Marché des arts et du spectacle d'Abidjan (MASSA) va revoir jour, et nous avons déjà reçu une invitation pour y participer. Dans le domaine du patrimoine, nous avons Loropéni qui a reçu le soutien de la partie ivoirienne pour son inscription au patrimoine de l'UNESCO. De la même manière, Grand Bassam est sur la liste et le Burkina Faso va apporter son soutien pour son inscription au patrimoine de l'UNESCO. A partir de ce constat, nous avons envisagé une nouvelle feuille de route allant de 2013-2015 qui va comprendre comme points focaux, l'organisation de semaines culturelles ivoiro-burkinabè en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso de manière alternée. Nous envisageons également une participation plus active du Burkina au prochain MASSA. Dans le domaine de la formation, nous voulons que les instituts des deux pays puissent collaborer pour donner des opportunités de formation aux artistes. La libre circulation des œuvres et la protection des droits d'auteurs est très importante dans cette coopération. De ce point de vue, les deux pays se sont engagés à protéger chacun les droits d'auteurs des artistes du pays frère. Sur l'axe culturel, nous avons véritablement tiré une bonne satisfaction dans l'exécution des protocoles d'accords et nous envisageons trois années futures avec beaucoup d'enthousiasme ».
Alain Edouard Traoré, ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement :
« Dans le domaine de la communication, nous avons pris une avance. En juillet 2012, j'ai conduit une délégation à Abidjan. A cette occasion, nous avions, avec l'ensemble des organes de l'Etat, eu des concertations et planché sur un certain nombre de points d'accords de coopération. Au mois de mars 2013 également, la ministre de la Communication de la Côte d'Ivoire a séjourné au Burkina Faso. A cette occasion, elle a visité l'ensemble des organes de presse, mais au-delà, nous nous sommes accordés sur le protocole à signer. Nous sommes donc dans une phase opérationnelle en ce qui concerne le partenariat et cela se traduit en termes de stage, de formation, et d'échange de programme et de coproduction entre nos deux structures. Au cours de ce sommet, nous nous sommes félicités du travail déjà fait ».
Lamoussa Kaboré, ministre des Mines et de l'Energie :
« Le premier point est relatif au secteur de l'énergie. Les parties ont arrêté que la fourniture en énergie sera de 70 mégawatts au maximum. Ce qui nous permet d'approvisionner notre pays en énergie relativement moins cher. Cela veut dire que la Côte d'Ivoire s'est engagée à fournir bon an, mal an, 70 mégawatts d'énergie à notre pays. Sur le 2e point qui concerne l'orpaillage, il faut dire qu'il y a un fléau qui touche nos deux pays. C'est une exploitation anarchique avec des produits prohibés. Les deux parties ont convenu d'accélérer la coopération afin d'encadrer cette activité qui, bien qu'elle apporte des recettes à notre pays, pose énormément de problèmes. Pour le cas du Burkina Faso, au 31 décembre 2012, nous avons produit de façon artisanale, 990 kg d'or. Mais cela engendre des problèmes environnementaux. Nous allons donc encadrer les orpailleurs sur le terrain. 15 pays de la CEDEAO sont touchés par l'orpaillage. Nous allons organiser une réunion des ministres en charge des mines pour réfléchir à cette question ».
Koumba Boly, ministre de l'Education nationale et de l'Alphabétisation :
« L'accord relatif à l'éducation nationale et à l'alphabétisation couvre un ensemble d'axes dont les principaux concernent l'alphabétisation en termes de partage d'expériences sur les innovations éducatives et pédagogiques. Le second axe porte sur l'utilisation des technologies de l'information et de la communication du système éducatif et le troisième axe concerne la réforme du système éducatif. Aujourd'hui, dans la sous-région, l'idée c'est d'arriver à faire un continuum en termes de concept d'éducation de base. La Côte d'Ivoire est dans cette perspective, le Burkina Faso y est et d'autres pays également. Il s'agit de voir comment avec l'appui de l'UEMOA et de la CEDEAO organiser ce processus de réflexion pour s'assurer que la certification des apprentissages soit des continuums uniques ».
Arthur Kafando, ministre de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat :
« Dans le cadre du traité, nous avions dans les recommandations du 2e traité d'amitié un point qui concernait les domaines du commerce, de l'industrie et de l'artisanat. Les ministres en charge de ces domaines ont retenu d'échanger leurs expériences et de défendre les intérêts des deux pays lorsqu'ils seront dans les fora internationaux. Mais, aussi de quelle manière nous pouvons favoriser le développement de certaines unités industrielles et aussi le transfert d'un certain nombre de produits agro-alimentaires entre le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire. Dans le domaine du transport, il y a la question de la fluidité du trafic. L'idée est de voir comment nous pouvons faire en sorte que les opérateurs économiques burkinabè établis dans leur pays, puissent travailler en Côte d'Ivoire. Nous avons aussi réfléchi à un point qui fera l'objet d'un débat plus tard. C'est comment au niveau de l'UEMOA introduire la réduction des taxes sur les produits alimentaires qui sont soumis aujourd'hui à une TVA de 18% et qui renchérissent les coûts ».
Propos recueillis par
Paténéma Oumar OUEDRAOGO
à Yamoussoukro