11-Décembre, dissolution des municipalités : Siméon Sawadogo éclaire les députés

| 05.04.2017
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Le Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Siméon Sawadogo, a reçu en audience le vendredi 10 mars 2017, l’Ambassadeur de France au Burkina Faso, S.E.M Xavier Lapeyre de Cabanes. Les deux hommes ont passé en revue la coopération décentralisée entre les deux pays. Photo : Siméon Sawadogo - Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation
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Le Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Siméon Sawadogo, a reçu en audience le vendredi 10 mars 2017, l’Ambassadeur de France au Burkina Faso, S.E.M Xavier Lapeyre de Cabanes. Les deux hommes ont passé en revue la coopération décentralisée entre les deux pays. Photo : Siméon Sawadogo - Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation
Le gouvernement, en l’occurrence le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, Siméon Sawadogo, a été interrogé sur quatre question orales, dont deux avec débat, dans l’après midi d’hier mardi 4 avril 2017, à l’Assemblée nationale. Amélioration des conditions de vie des personnels des conseils municipaux, signature de convention sécuritaire, érection des hameaux de culture en villages, préparatifs de 11-Décembre, bref, sont des volets qui ont été évoqués, au cours de cette séance plénière.

Le personnel des collectivités territoriales vit dans une situation difficile, depuis des années. Et le député Ousmane Diallo a voulu savoir d’une part, s’il y avait des mesures prises pour améliorer leurs conditions de vie et d’autre part, il a affirmé avoir appris que le Burkina a signé une convention dans le domaine de la sécurité. Il a souhaité donc, savoir si cela sous-entendait un manque de compétences des nationaux pour assurer la sécurité de notre pays. En ce qui concerne le premier point, le MATD, Siméon Sawadogo, a expliqué que l’étude diagnostique de la fonction publique territoriale réalisée par le gouvernement en 2015 amis en exergue d’une part, les conditions difficiles de vie et de travail des personnels et d’autres part recommandé la relecture des textes administratifs réglementaires encadrant les gestion des agents des collectivités territoriales. Concernant le point lié aux mesures administratives pour l’amélioration des conditions des travailleurs, au regard des conditions difficiles, le gouvernement s’est engagé lors de la rencontre annuelle gouvernement- syndicats, à relire la loi 027 de décembre 2006 pour mieux adapter les dispositions des textes. Les autres textes d’application sont au stade de finalisation. A propos de la question de signature de convention sécuritaire, il a reconnu que le Burkina, en 2016, à travers le MATDSI, a demandé aux commissaires européens, un soutien dans le secteur de la sécurité, en vue d’une part, de l’appuie dans l’optimisation de ses services de sécurité intérieure dans la lutte contre le terrorisme et d’autre part, de préparer pour un plus long terme, la réforme du district. En réponse, l’UE a proposé un appui sécuritaire, à travers la coopération technique belge financier sur une période de 18 mois et d’un montant de 4, 2 millions d’euros. Mais, il a souligné que la demande d’appui formulée par le gouvernement ne signifie nullement que le Burkina manque de compétences mais l’expression d’un besoin de renforcement de la sécurité dans le cadre de la coopération.

L’impossibilité de certains conseils de fonctionner

Les questions du député Ferdinand Somé elles, étaient relatives à la dissolution des 16 conseils municipaux et du conseil régional du Sahel, au cours du conseil des ministres du 1er mars dernier. Il a d’abord voulu connaître les causes réelles de cette situation pour ensuite, demander à connaître les mesures envisagées par le gouvernement pour éviter des désagréments. La réponse du ministre Sawadogo s’est articulée au tour de deux points. Premièrement, les causes du dysfonctionnement sont nombreuses. Il s’agit notamment de l’impossibilité de ces conseils municipaux de tenir des sessions qui exigent une majorité absolue. Il y a aussi le désaveu de certains organes exécutifs, les populations de certaines communes refusant que les élus prennent fonction pour des raisons diverses. Le troisième point est l’impossibilité de réunir le conseil pour l’élection des exécutifs locaux. Il y a enfin, les manifestations ayant entraîné des cas de mort d’hommes, Kantchari et Karangasso vigué. Dans ces conditions, on ne peut pas faire fonctionner un conseil municipal. Les mesures envisagées sont la réforme de l’ensemble de ces textes régissant la décentralisation. Il s’agit entre autres, de l’élaboration de nouveaux référentiels de la vision prospective de la politique nationale de la décentralisation, il y a la stratégie décennale et le plan d’action qui sont en élaboration actuellement, etc.

Deux questions orales avec débat

Ces deux questions orales sans débat ont été suivies de deux autres avec débat. La première question qui était du député Lona Charles Ouattara a concerné la difficulté que le gouvernement avait à signer un arrêté destiné à ériger des hameaux de culture en villages administratifs malgré leur année passée aux commandes du pays. L’érection d’un village administratif induit la création d’une nouvelle circonscription électorale pour les élections municipales. Par ailleurs, de mémoire de Burkinabè, aucune élection n’a suscité autant de débat que celle ayant mis fin à la transition politique. La CENI étant à pied d’œuvre pour la préparation des élections, cette manœuvre était difficile, car de nouvelles circonscriptions électorales remettraient en cause la préparation des élections. Un tel contexte avait prévalu à la mise en instance du projet d’arrêté portant création de nouveaux villages.

La seconde question était celle du député Bernard Somé, liée à la célébration du 11-Décembre. Il a expliqué qu’à l’étape de Dédougou en 2015, une enveloppe de 300 millions a été allouée à chaque province de la région. Une innovation qui a été saluée. Le député a alors interrogé le ministre de l’administration sur la situation actuelle de ce financement. Il a également voulu savoir ce que le ministère comptait faire pour permettre aux provinces de la région du Sud-Ouest (choisie pour abriter la manifestation) de bénéficier des réalisations.

Par rapport au financement de chaque province, l’allocation de 300 millions de francs CFA à Dédougou, selon lui, le gouvernement a fait cette annonce sans qu’un acte officiel ne soit signé pour préciser les modalités de financement des projets de ces provinces. Même en ce qui concerne la Boucle du Mouhoun, cette somme a été débloquée plus tard et les investissements se poursuivent dans la dite région. Cette année, le gouvernement est encore à la recherche de solution pour régler la question du financement de 300 millions par province de la région du Sud-Ouest.

Pour cette année, le commissariat du 11-Décembre, en collaboration avec la LONAB, réalisera deux CSPS d’un montant de 540 millions de FCFA dans le Yoba et le Noubiel. En outre, le Ministère des sports et des loisirs étudie la possibilité de finaliser la construction du stade de Diébougou et enfin, le ministère de la femme a programmé la réhabilitation du bâtiment de sa direction régionale et ses directions provinciales. Le gouvernement prévoit pour Gaoua, une salle polyvalente de 500 places, une place de la Nation, le bitumage de 50 km, la réalisation d’une cité du 11-Décembre, un stade régional, une gare routière, un marché moderne.

Aline Ariane BAMOUNI

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