Le renforcement des capacités logistiques de la CENI, la lutte contre une éventuelle épidémie de la maladie à virus Ebola, la construction de l’échangeur de l’Ouest et du Pavillon « Soleil Levant » du SIAO, des dons à des services comme les Editions Sidwaya...toutes ces réalisations au Burkina Faso ont vu le jour, grâce aux fonds de contrepartie du Japon. Les fonds, logés à la Direction générale de la Coopération (DG-COOP), sont générés par des dons en nature que reçoit le « pays des Hommes intègres » dans le cadre de sa coopération avec l’empire du Soleil- Levant. Ces dons, selon Raphaël Kabré de la DG-COOP, sont transformés en monnaie nationale (notamment par la vente des produits) pour financer des projets dans divers secteurs.
Ainsi, les fonds de contrepartie japonais sont engendrés par trois types de dons : l’aide alimentaire, le soutien aux agriculteurs défavorisés et les dons hors projet. En ce qui concerne l’aide alimentaire, le Japon octroie chaque année, des vivres au gouvernement burkinabè qui, par l’intermédiaire de la SONAGESS, les vend à prix social pour renflouer les caisses du fonds. Quant à l’aide aux agriculteurs défavorisés, elle se matérialise par l’envoi d’engrais afin de booster leur rendement agricole. Quid enfin du don hors projet ? « Dans ce dernier cas, le Japon envoie un certain nombre de marchandises qui seront vendues sur le territoire national pour constituer des fonds », a précisé Raphaël Kabré.
Les caisses ainsi alimentées grâce à ce système permettent de voler au secours de certaines structures de l’Etat de domaines divers. A preuve, le 15 octobre 2015 les Editions Sidwaya, à la faveur de ce fonds de contrepartie, ont reçu de l’ambassade du japon au Burkina Faso, un important lot de matériel logistique et informatique pour renforcer les capacités opérationnelles de ses services. D’un coût estimé à 389 814 065 FCFA, le matériel acquis est composé de 50 ordinateurs de bureau, 15 ordinateurs macintosh, 4 scanners, 15 imprimantes laser, 80 disques durs externes, 11 véhicules, 12 motocyclettes équipées chacune d’un casque et 40 kits de reportage (chaque kit est composé d’un ordinateur portable, d’un appareil photo numérique, d’un dictaphone, d’une clé de connexion et d’une clé USB). Le directeur général des Editions Sidwaya, Rabankhi Abou-Bâkr Zida, a fait savoir ce jour-là, que l’acquisition de ces moyens logistiques et informatiques va permettre désormais à ses agents d’accroître leur productivité. Toute chose qui va augmenter les recettes et viabiliser l’entreprise. « L’appui financier du Japon est un ouf de soulagement pour les travailleurs des Editions Sidwaya. En effet, en dépit des efforts déployés ces dernières années pour la réalisation de nos objectifs, la maison commune reste confrontée à d’énormes difficultés. Il s’agit notamment du vieillissement de notre parc informatique, de l’insuffisance et du mauvais état de notre matériel roulant, la vétusté de notre imprimerie », a-t-il souligné
Comme Sidwaya, le Japon a voulu également apporter sa contribution à la réussite des élections qui se sont déroulées le 29 novembre 2015, en apportant son soutien à la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Avec ses fonds de contrepartie, il a fait un don de matériel roulant composé de 21 voitures et de 8 motos. Ce don, estimé à environ 500 millions de F CFA s’inscrit, selon l’ambassadeur du Japon au Burkina Faso, Futaishi Masato, dans le cadre du projet « renforcement des capacités logistiques de la CENI », financé par le gouvernement japonais. Il s’agit, de l’avis du diplomate nippon, d’accroître l’efficacité du processus électoral et de permettre à la CENI de remplir ses missions dans des conditions optimales. En année électorale, le président de la CENI, Barthélemy Kéré s’est réjoui de ces dons qui viennent optimiser les capacités opérationnelles de son institution.
Des fonds qui sauvent
De même, en décembre 2014, quand la maladie à virus Ebola faisait rage dans d’autres pays, pour sa prévention au Burkina Faso, le Japon a octroyé du matériel au département en charge de la santé. D’une valeur de près de 40 millions de F CFA, il a été remis par la JICA. « A travers la remise du matériel composé de 1 440 gels désinfectants et de 250 thermomètres à infrarouge, la JICA s’engage aux côtés du gouvernement burkinabè dans la prévention contre le virus Ebola et réaffirme sa volonté d’accompagner le Burkina Faso dans sa lutte pour l’amélioration des conditions de vie des populations », explique Morishita Hiromichi, représentant-résident de la JICA au Burkina Faso. Car a-t-il estimé à son temps, « la lutte contre Ebola nécessite l’implication de tout le monde parce que c’est une maladie qui ne connaît pas de frontières et qui est susceptible de désorganiser l’économie d’une région ». Il a espéré que le matériel soit utilisé efficacement aux postes de contrôle de santé, aux frontières, pour éviter la pénétration du virus Ebola sur le territoire burkinabè.
Cet appui avait été bien salué à l’époque par les premiers responsables du ministère de la Santé qui, évidemment se faisaient des soucis pour leurs agents travaillant dans les centres de santé frontaliers.
Le Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) a tiré aussi profit des fonds de contrepartie japonais. En 2012, le Japon a construit dans son site un bâtiment qui a été baptisé, « pavillon du Soleil levant ». Ce pavillon a été entièrement financé par le Japon à travers ses fonds de contrepartie à hauteur de 1,7 milliard de FCFA. D’une capacité d’environ 2600 places, ce joyau fait aujourd’hui la fierté des organisateurs de grandes cérémonies dans l’espace du SIAO.
Adama SEDGO