Cette journée d'hommage, si elle a été saluée par certaines organisations de la société civile, ainsi que des institutions, ne l'aura pas été pour le Mouvement burkinabé pour la défense des droits de l'homme et des peuples (MBDHP). En effet, celui-ci pense qu'il faut d'abord traiter les cas identifiés, c'est-à-dire, rendre justice à certaines personnes qui sont tombées lors de l'insurrection, avant toute initiative. Le MBDHP a brandi un rapport où des noms de personnes qui ont tiré sur les manifestants, aussi bien à Ouagadougou que dans les provinces, figurent. Toute leur identité, évidemment. Ce rapport a été communiqué aux responsables en charge de la transition. Jusque-là, pas de suite. Pourtant, il aurait été judicieux de régler ces cas, afin de permettre aux familles et à la nation entière de savoir ce qu'il en est, pourquoi ils ont tiré sur les manifestants et sur l'ordre de qui. Car, dans de telles circonstances, l'on ne peut faire feu sans un ordre reçu. Sur les écrans de la Télévision nationale du Burkina, un blessé, victime des événements de l'insurrection, a montré ses cicatrices, où il a reçu 3 balles, lors de l'assaut du domicile de l'ex président du Bureau exécutif du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Assimi Kouanda. Une autre étudiante s'est retrouvée avec des fractures, et témoigne être à la charge de ses parents qui sont dépassés par les coûts des ordonnances médicales. En outre, elle est obligée de rester à la maison, car elle ne peut plus suivre les cours au campus.
Occupons-nous aussi des vivants !
Autant de cas qui viennent s'ajouter à d'autres. Les acteurs de la transition doivent s'atteler à apporter assistance à ces personnes vivantes, car elles en ont besoin plus que quiconque. Elles ont osé braver les canons des armes à feu pour la défense d'une cause commune, et s'en sont sorti les moins chanceuses. Elles se retrouvent invalides, pour le fait de s'être lancé tête baissée dans la lutte, au prix de leur vie. Et c'est grace à eux que les acteurs de la transition sont à la place qu'ils occupent actuellement. Il est donc pressant de s'occuper de leur cas, déjà que la majeure partie de ces gens sont de jeunes personnes. Que ceux qui sont invalides à vie aient au moins un soutien conséquent pour s'adonner à des activités génératrices de revenus, que ceux qui sont un peu touchés bénéficient de soins et d'accompagnements adéquats pour poursuivre le cours de leur vie. Ainsi sauront-ils que la Nation ne les a pas lâchés, après qu'ils aient joué leur vie pour elle. Par ailleurs, l'on apprend qu'ils seraient près de 600 personnes, à être dans des situations de nécessité. Alors, que les vivants aussi aient leur part de reconnaissance, car ils en ont le plus besoin. En toute âme et conscience, la nation doit leur apporter soutien, puisque ce sont eux qui souffrent le plus après l'insurrection, pendant que certains se la coulent douce...
Qui en veut à la Nathalie Somé, Présidente du CSC ?
La présidente du Conseil supérieur de la communication (CSC), Nathalie Somé, a eu maille à partir avec les médias la semaine passée. Les associations de médias, 14 au total, ont osé braver la suspension des émissions interactives sur les médias audiovisuels. Ils l'ont par ailleurs fait savoir par une déclaration dans les médias et ont tenu à prévenir le CSC contre toute mesure tendant à les intimider. La raison est que la présidente du CSC a refusé de recevoir leur lettre de réclamations pour la levée de suspension immédiate en taxant leur manifestation devant le siège du CSC d'illégale. C'était le 27 mai dernier, avec le soutien de certaines organisations de la société civile.
Les émissions interactives ont donc commencé à se faire dès le lendemain jeudi 28 mai, au vu et su de l'instance de régulation qu'est le CSC. En outre, les responsables de médias ont décidé de boycotter la rencontre du 29 mai dernier avec le CSC, rencontre qui devait leur permettre de signer une charte de bonne conduite des émissions d'expression directe. Aux dernières nouvelles, cette charte a été signée le même jour, 29 mai dernier, avec une représentante des radios commerciales. L'on ne sait cependant pas si celle-ci a eu l'aval des patrons de médias audiovisuels.
Une image ternie
Cette affaire porte un discrédit à l'image du CSC, et l'on se demande si le respect que l'on doit lui porter sera continuel. Car oser braver un interdit d'une autorité n'est pas aussi simple que cela, à moins d'avoir des arguments en béton. La revendication des patrons de médias peut paraitre aussi inopportune, dans la mesure où le CSC avait décidé que ce serait à partir du 30 mai que la suspension serait levée, soit trois jours plus tard après la manifestation du 27 mai.
L'on se dit aussi que si le CSC a pu revenir à la date du 30 mai, au lieu de trois mois de suspension, comme cela aurait été communiqué, cela depuis le 6 mai dernier, ce n'est pas une durée de trois jours qui pouvait faire du tort à qui ce soit, de toute façon. Les patrons de médias se sont aussi vus renforcés par les six conseillers du CSC qui ont écrit pour se démarquer de la décision de levée de suspension qui devait commencer à partir du 30 mai, pendant que lors des réunions des 12, 13 et 15 mai, il avait été décidé que la levée se fera à partir du samedi 16 mai. Ceux-ci disent ne pas comprendre pourquoi la présidente du CSC a décidé à leur insu de retenir la date du 30, qui n'a pas été prise en collège de conseillers. Encore une crise interne qui vient rendre les choses difficiles au sein du CSC, et Nathalie Somé se retrouve avec trois conseillers qui le soutiennent, sur les 9 que compte l'institution. Par ailleurs, l'on apprend que lors de la signature de la Charte de bonne conduite, les mêmes six conseillers étaient absents. Une autre manière de toiser la présidente, qui ne dit pas son nom, sinon qu'elle doit tout simplement démissionner ou, qu'elle est persona non grata au sein de l'institution. D'aucuns parlent d'un complot ourdi à son égard, ce qui a par ailleurs encouragé les patrons de médias à oser braver l'interdiction des émissions interactives. Qui sait ? En tôt cas, l'affaire n'est pas aussi simple que cela, et, il est évident qu'il y aura des remous au sein du CSC, pour ne pas dire que des changements seront bientôt faits. L'on sait cependant que tant que le mandat de la présidente n'est pas arrivé à son terme, il est difficile de la déboulonner de son poste, étant donné que c'est une présidente d'institution.
Ainsi donc, il y avait un consensus entre Etienne Traoré et Philippe Ouédraogo...
Etienne Traoré a fini par créer son parti, comme on le pressentait. « Burkina Yirwa », qui signifie littéralement « faire émerger le Burkina », composé de 38 membres, dont cinq femmes, a vu le jour le 31 mai dernier, lors d'un congrès extraordinaire constitutif. Etienne Traoré et ses fidèles lieutenants, démissionnaires du Parti pour la démocratie et le socialisme/Metba (PDS/Metba) dont, entre autres, Victoire Somé, Secrétaire nationale à la mobilisation féminine et du genre du nouveau parti, Blaise Somé, vice président du parti, et Lankoandé G. Prosper, Secrétaire général, se sentent désormais libres pour mener à bien leurs activités politiques, suite aux mésententes avec Philippe Ouédraogo, actuel président du PDS/Metba.
Comme on le prévoyait, le Pr. Etienne Traoré n'a pas digéré l'affront que lui a opposé Philippe Ouédraogo lors du congrès extraordinaire du PDS/Metba tenu les 2 et 3 mai derniers, et où celui-ci l'a supplanté à la présidence du parti. Tout serait parti du fait que lors du congrès, un consensus avait été trouvé, en ce sens que le bureau qui devait être nouvellement constitué soit composé de membres des trois partis politiques qui ont fusionné pour créer le PDS/Metba, dont le Faso Metba de Etienne Traoré, et le Parti indépendant africain (PAI) de Philippe Ouédraogo. Le dernier jour du congrès, et après que tous aient opté pour un bureau consensuel, les choses ont commencé à dégénérer. Car il n'était plus question d'un bureau consensuel, mais d'un vote pour désigner les différents responsables aux différents postes à pourvoir.
Etant donné que les choses se présentaient de la sorte, le Pr Etienne Traoré, initiateur du bureau de consensus, n'y a rien compris. Il concerte donc Philippe Ouédraogo, qui lui dit que certains membres du parti ont trouvé que le PDS/Metba était mal géré, et que ceux-ci veulent un changement. Etienne Traoré répond que ce n'était pourtant pas ce qui était convenu, mais un bureau consensuel. Il déclare être surpris de la tournure des choses, rien qu'en un laps de temps. Il accepte cependant que l'on aille aux votes. Bien avant, ils se concertent, Philippe et lui, et ce dernier lui demande quel poste il voudrait occuper au sein du Bureau politique national. Celui-ci lui répond que c'est le poste de président, ou rien. C'est de là que tout serait parti, car le Pr Etienne Traoré a senti que des choses ont été tramées contre lui.
Selon certains congressistes, lorsqu'il a été question des votes, et quand Etienne Traoré a voulu tout simplement se retirer avec ses proches, certains congressistes ont commencé à applaudir son départ, comme pour dire que c'était un bon débarras. Outre cela, malgré les différentes propositions qui voulaient que les choses soient reportées à un ou deux mois, pour trouver une solution, afin que le parti reste intact, tout a été balayé du revers de la main. Comme quoi, le vote ou rien. En d'autres termes, il y avait eu une manigance de dernière minute, et le camp adverse s'était préparé en avance. Le Pr Etienne, n'étant pas au courant que ce serait des votes, au lieu d'un consensus, était ainsi piégé, sans avoir eu le temps de se préparer à parer à quelque éventualité que ce soit. Par ailleurs, certains démissionnaires du PDS/Metba disent que Philippe Ouédraogo, qui est membre d'honneur du parti, n'avait pas le droit de se présenter comme président. Il l'aurait affirmé en 2012, lorsque Arba Hama Diallo était en train de briguer la présidence du Faso, et aurait dit qu'il préférait être une personne de référence que de chercher à se hisser à un quelconque poste au sein du parti. Est-ce donc la mort de Arba qui a favorisé sa remise en cause pour se porter président du parti ? Question en suspens. Ils ne comprennent donc pas comment les textes du parti ont été violés de la sorte.
Beaucoup d'argent a circulé
En outre, lors du congrès du PDS/Metba, beaucoup d'argent aurait circulé. Car bien que le bilan du parti fasse ressortir une situation financière au rouge, ce n'en était pas le cas parmi certains militants qui étaient apprêtés pour le vote. Certains auraient boudé la restauration et se seraient déplacés pour manger ailleurs, dans des restaurants coûteux, afin de se retrouver pour parachever leur plan, lors du dernier jour du congrès, soit le dimanche 3 mai dernier.
Etienne Traoré étant donc parti avec ses militants, il fallait sauver la barque. C'est ainsi que des coups de fils ont été donné à des personnes ressources dans les différentes provinces du Burkina, pour leur faire demander de rester en droite ligne du parti, car des motos et de l'argent viendront les renforcer dans les prochains jours pour battre la campagne pour les élections d'octobre prochain. Les proches de Etienne se demandent donc d'où est subitement sorti cet argent, pendant que la situation financière du parti a été déclarée critique. Ceux-ci pensent que c'est pour les rassembler et les vendre à d'autres partis politiques, comme cela a été le cas avec le PAI, ce qui ne saurait être. Dans toute cette histoire, l'on pense que chaque camp est maintenant fixé sur ses prérogatives. Le PDS/Metba est divisé, et Arba Diallo, grand rassembleur, doit le regretter depuis les cieux.
Awa Nadia et une danseuse dans le coma, DICKO fils et une autre en micro traumatismes
Le monde des arts et de la culture est encore sous le choc, après l'accident survenu sur la route de Bogandé, le 30 mai dernier. En effet, Awa Nadia et Dicko Fils, deux artistes musiciens très côtés dans le hit parade de la musique nationale, sont présentement hospitalisés suite à un tonneau que leur véhicule aurait fait, dû à une crevaison d'une des roues. Evacués d'urgence à l'Hôpital Yalgado Ouédraogo, l'on apprend que Awa Nadia et une de ses danseuses serait dans le coma. Dicko fils et une autre danseuse souffriraient de micro traumatismes. Pour le cas de Dicko Fils, ce serait la main et la hanche qui seraient concernées. Le personnel de zoodomail.com leur souhaite un prompt rétablissement, et qu'ils reviennent vite sur scène, pour le bonheur des mélomanes.
Pascal Zaïda aux arrêts, Frédéric Zoungrana menace !
Pascal Zaïda, le Coordonnateur de la Coordination pour une transition réussie, serait aux arrêts, dans la ville de Bobo-Dioulasso, depuis le samedi 30 mai dernier. Il aurait été arrêté dans le cadre d'une assemblée générale de la structure qu'il coordonne, pour être auditionné, et aurait été gardé par la suite. Quand l'on sait que lors d'une conférence de presse, il avait annoncé une série de manifestations à Bobo-Dioulasso et à Ouagadougou, il n'est pas étonnant que les autorités aient cherché à voir clair dans ses activités. En tous les cas, Frédéric Zoungrana, du Mouvement soyons sérieux, demande tout simplement la relaxe pure et simple de l'intéressé, ou, dans le cas contraire, un sit-in sera organisé devant le lieu présumé de sa détention, pour réclamer sa libération...
Claire Lebœuf