Françoise Toé du PDP/PS a-t-elle des chances de réussite ?
Vaste chantier qui attend Françoise Toé, candidate du Parti pour la démocratie et le progrès, parti socialiste (PDP/PS). La première femme officiellement investi pour la présidentielle du 11 octobre prochain a du pain sur la planche, après le VIème congrès extraordinaire tenu par le parti dimanche 28 juin dernier. Pèse-t-elle assez lourd sur l'échiquier politique national ? Car l'on sait que depuis le décès du Pr Joseph Ki-Zerbo, le parti est resté en stagnation. Il est resté ainsi oublié de la scène politique nationale pour n'avoir pas été actif comme auparavant. De nos jours, beaucoup de jeunes gens ignorent quel est ce parti et quels sont ses aspirations, même si c'est le parti du défunt professeur. Dame Toé a donc du pain sur la planche, puisqu'elle devra réactiver un parti qui se serait laissé mourir avec le temps en se faisant oublier de la scène politique. Cette candidature laisse tout de même songeur aussi, dans le sens où l'on se pose la question à savoir comment le PDP/PS pourrait s'en sortir, surtout qu'il faut débourser 25 millions de F.CFA pour se présenter. Evidemment, l'on se dit aussi que la fragmentation des voix à la présidentielle est envisagée, question de ne pas permettre un « tuuk guili », ce qui empêcherait un second tour. Les choses sont claires. Il y a des partis qui ne doivent pas passer coûte que coûte. Les partis politiques ont compris l'affaire et sont en train de vouloir affaiblir certains en rusant de manière dispersée pour se réunir après, au second tour. Là se cache le vrai sens de la chose. Ceux qui se donnent déjà pour vainqueurs doivent donc revoir leur stratégie, car rien n'est évident. Les entourloupes ne sont le monopole de personne, en matière de stratégie politique, et il est évident que certains partis verront qu'ils sont assis à terre, au lieu du fauteuil présidentiel de Kosyam...
Zéphirin Diabré se dévoile
Zéphirin Diabré, président de l'Union pour le changement (UPC), est finalement officialisé aussi comme candidat à la présidentielle d'octobre prochain. Comme on s'y attendait, de toute façon. Il n'oubliera pas de sitôt le vol de la vedette que lui a fait le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), après l'insurrection des 30 et 31 octobre dernier, laissant l'UPC demeurer l'ombre de lui-même. Il a fallu que cette insurrection se passe pour qu'il n'y ait plus un chef de file de l'opposition, que le parti reste en hibernation, et que, malgré l'affiliation des uns et des autres au CFOP-B, les choses changent pour le parti. Car depuis que Blaises Compaoré est parti, tous les partis sont retournés dans leurs quartiers généraux respectifs pour mieux appréhender les élections à venir. Les couacs en tout genre sont permis, si bien que les amis d'hier se retrouvent être les ennemis d'aujourd'hui. L'UPC en tirera leçon surement. Zéphirin Diabré l'a bien compris, quand il parle tantôt d'inclusion, lors de son investiture, en ces termes : « Nous voulons être un peuple uni et réconcilié avec lui-même, un peuple qui rejette toutes les formes d'exclusion ». Cela doit donner à réfléchir à certaines personnes, qui doivent savoir que les élections à venir ne seront pas de la tarte...
Pauvre de nous tous !
La pluie diluvienne du 24 juin dernier laisse un peu perplexe, quand l'on entend les dégâts commis par les eaux. 4 personnes qui ont perdu la vie, dont trois enfants. 67 mm et 79,8mm de précipitations enregistrées. L'on est très loin des précipitations du 1er septembre 2009, qui ont été de 263 mm. Comme on le constate, les dégâts ont été énormes. Des maisons écroulées, des biens emportés par les eaux, entre autres sinistres. Mais ce qu'on a eu à constater surtout sont ces amas d'ordures que les eaux ont mis à nues après la pluie, sur les voies. Des tas de sachets plastiques qui jonchaient les voies, des caniveaux qui vomissaient leur trop plein d'ordures, une image assez dégueulasse qui reflète l'incivisme de certains de nos concitoyens, qui n'ont cure de la santé et de l'hygiène publique. Allez-y comprendre quelque chose. Comme si la ville appartient à tout le monde et à personne, et que chacun est libre d'agir en tout incivisme. La mairie passe tout son temps à curer les caniveaux à chaque période critique, mais il se trouve toujours des gens qui en font fi et se comportent de la plus déplorable manière. Si toutefois la culture du respect de l'environnement était ancrée dans la tête et l'esprit de tous, les eaux des pluies ne feraient pas ces dégâts. Malheureusement, la ville est ce qu'elle est. Et l'entêtement des uns et des autres finissent par les rattraper. Dans ces genres de cas, il n'y a qu'à s'en prendre à soi-même...
Bravo à Orcade pour le nouveau code minier !
Le conseil national de transition a finalement adopté le nouveau code minier. 1%, c'est désormais de ce taux que bénéficieront les collectivités locales où sont implantées les industries minières. Cela pour favoriser la création d'infrastructures et d'emplois, à coup sûr. Les organisations de la société civile, notamment Orcade, dirigé par Jonas Hien, auront enfin été réconfortées, elles qui se sont battu contre l'ancien taux de 0,5%. Le CNT a bien fait de ne pas aller vite en besogne sur l'adoption de ce nouveau code, en y impliquant toutes les composantes. Finalement, ce sont les organisations de la société civile qui lui auront montré la voie à suivre, avec des comparaisons de différents pays où le taux pouvait aller à près de 2, voire 3 %. Chapeau bas à tous ces acteurs. Espérons que les retombées profiteront aux populations, si l'on veut que « plus rien ne soit comme avant »...
Pourquoi chercher loin ce qui est juste à côté ?
186, c'est le nombre des Burkinabé rapatriés du Gabon. Ils sont enfin rentrés après un long périple et ont été accueilli par les autorités, notamment la ministre de l'action sociale et de la solidarité nationale, Nicole Angeline Zan. Parmi ceux-ci, il y avait deux mineurs. Un garçon de 12 ans et une fille de 15 ans... Cela donne la chair de poule, quand l'on apprend que c'est à bord d'une embarcation depuis Calabar, au Nigéria, qu'ils ont osé braver les eaux à la recherche d'un monde meilleur ! Cela donne à réfléchir souvent sur l'entêtement de certains de nos compatriotes qui pensent que le paradis se trouve ailleurs, pendant que ce que l'on cherche est juste à côté de soi. Heureusement que ces gens s'en tirent vivants. Sinon, l'on serait là encore à pleurer des morts qui se seraient volontairement suicidés. Les autorités ont promis de les aider dans la mesure du possible par des microprojets. S'ils ont des projets, évidemment. Dans le cas contraire, il faut s'attendre à ce que d'autres « rebelotent », car le mot « découragement » n'est pas dans le langage de migrant. Et dans tout cela, c'est le nom de la chère patrie qui est bradée...
Les maires incarcérés ne sont plus à la MACO
Autre fait de la semaine écoulée, c'est le cas de marin Casimir Ilboudo, ex maire central de Ouagadougou et aussi ex maire de Baskuy, qui est rattrapé par des histoires d'enrichissement illicite, de ventes illégales de parcelles et d'un grand magasin qu'il aurait cédé à la compagnie de transport-voyageurs STAF. Celui que l'on pensait le plus futé des maires, parce que ne souffrant d'aucune affaire de lotissement de parcelles comme ses pairs, s'illustre de la plus mauvaise manière. Cette arrestation a indigné plus d'un, et certains pensent que ce n'est surement pas lui seul qui est au courant de ces affaires. Car étant maire de Baskuy, pendant les faits, et Simon Compaoré, maire central à l'époque, Marin ne pouvait agir sans avoir l'aval de celui-ci... Les interpellations continuent donc, en ce qui concerne les maires de l'ex régime, tous faisant partie de l'ex parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Par ailleurs, nos confrères de L'Observateur Paalga nous apprennent, dans leur parution n° 8900 du vendredi dernier, que les autres maires incarcérés ont été transférés dans d'autres prisons. Ils ne seraient donc plus à la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). Car Joanny Ouédraogo a rejoint celle qu'il avait remplacée à la mairie de l'ex Boulmiougou, Séraphine Ouédraogo, à la prison de Kaya. Pascal Ouédraogo de Sigh Nonghin et Adama Zongo de Tanghin-Dassouri y seraient également. Les maires Zacharia Sawadogo de Nongre-massom et Basile Kaboré de l'arrondissement 10 sont, quant à eux, à la maison d'arrêt de Yako.
L'on se souvient que ces détentions avaient été critiquées par l'ancien bâtonnier de l'ordre des avocats, Me Mamadou Traoré. En effet, il avait dit, lors des bisbilles pour les assises criminelles, que le droit devait être dit en toute impartialité, car le fait de dire déjà qu'untel a eu à faire des malversations ou autre crime est comme si l'on était fixé sur le fait. La justice, en ces cas, pèse d'un côté partisan, sans laisser le soin à l'autre de se disculper. Il a par ailleurs trouvé juste que Séraphine ait été incarcérée à Kaya, loin de toute pression et préjugé. Ce qui signifie que nos ex maires seront donc entendus par des juges d'instruction sans parti pris ni préjugés, à ce qu'il semble...
La Cour de Justice de la CEDEAO statuera ce 30 juin l'exclusion ou l'inclusion !
C'est en principe ce mardi 30 juin que la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) se réunira pour examiner la requête portée devant elle par l'ex parti majoritaire, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Requête qui porte sur le nouveau code électoral et où certains acteurs politiques et gouvernementaux, qui ont soutenu la modification de l'article 37 de la constitution du Burkina, sont exclus d'office des élections à venir. Les missions de l'institution, qui se sont succédé ces derniers temps à Ouagadougou et qui ont rencontré les acteurs de la vie politique nationale, dont le CDP lui-même, n'ont pas été assez claires sur la question, préférant laisser le soin à la Cour de statuer. C'est donc à dire que l'on retient son souffle du côté du CDP, espérant que le verdict sera en faveur d'élections inclusives. Et ce parti n'est pas le seul, puisque beaucoup d'autres sont concernés, surtout ceux de l'ex mouvance présidentielle...
Claire Lebœuf