Faut-il des « Koglwéogo » contre la vie chère ?

| 29.04.2016
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Faut-il des « Koglwéogo » contre la vie chère ?
© DR / Autre Presse
Faut-il des « Koglwéogo » contre la vie chère ?
S’il y a une mesure prise par le gouvernement et qui satisfait les Burkinabè, c’est bien celle qui a rendu publics les prix de certains produits de grandes consommation. Désormais, les Burkinabè savent à quel prix ils doivent payer le riz. Ils savent à quel prix ils doivent payer le sucre, le savon, le maïs, le sorgho et le petit mil. Ils savent que des mesures seront très bientôt prises pour fixer à la baisse les prix des matériaux de construction dont le ciment, les tôles, le fer à béton, etc. C’est la preuve que le gouvernement est bien conscient des difficultés que vivent les Burkinabè.


Seulement, ces mesures ne peuvent durer longtemps si d’autres mesures ne sont pas prises pour les contrôler. Car, il est de notoriété publique que le commerçant burkinabè, qu’il soit en ville ou en campagne, se fout éperdument des mesures du gouvernement portant fixation et contrôle des prix. Quand il lui arrive de respecter les prix fixés, il joue sur la qualité. Quand les deux sont respectés, il joue sur les quantités. Ainsi de suite. Puisqu’il est conscient que le gouvernement ne peut continuellement être présent pour contrôler à la fois les prix, les quantités et les qualités.

La preuve en est que ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement décide de fixer les prix des produits au Burkina Faso. Ce n’est non plus la première fois que des contrôles sont effectués sur les prix, la qualité et les quantités des produits de grande consommation. Mais, une fois l’euphorie passée, les vieilles habitudes se réinstallent comme si de rien n’avait été.

Comme la lutte contre le banditisme et le terrorisme, la lutte contre la vie chère à travers les contrôles des prix, de la qualité et des quantités des produits doivent se dérouler en complicité agissante avec les consommateurs. Ce qui voudrait dire que le gouvernement leur offre la garantie que s’ils dénoncent des mauvais comportements de commerçants ou de revendeurs, ils seront protégés. Les populations doivent en outre se convaincre que les mesures que prend le gouvernement ne sont pas pour lui faire plaisir. Mais elles s’inscrivent réellement dans la politique de lutte contre les mauvaises pratiques des commerçants qui renchérissent exagérément les prix de certains produits. C’est pourquoi, chacun de nous doit jouer sa partition. Le gouvernement à lui seul ne peut réussir cette lutte.

Quant aux commerçants, revendeurs ou exportateurs, ils doivent comprendre que la lutte contre la vie chère les concerne également. Il est pour cela bon de rechercher du profit, mais il est également bon et sans doute plus important de penser au bien-être de ses compatriotes. A quoi cela devrait-il servir de spolier de pauvres citoyens en leur vendant deux ou trois fois plus chers des produits qu’on a achetés à des prix dérisoires ?

Le peuple burkinabè est un peuple solidaire, un peuple qui partage. Cependant, après avoir pris ces mesures salutaires, le gouvernement ne doit pas se contenter de les avoir prises. Il faut procéder à des contrôles systématiques et réguliers afin de sanctionner fortement tous ceux qui viendraient à les violer. S’il faut créer des « Koglwéogo de lutte contre la vie chère, il faut le faire ». A condition qu’ils se limitent à la dénonciation purement et simplement.

Dabaoué Audrianne KANI

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