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Fallait-il des meetings de soutien à « l’exclusion » ?

| 28.04.2015
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Fallait-il des meetings de soutien à « l’exclusion » ?
© DR / Autre Presse
Fallait-il des meetings de soutien à « l’exclusion » ?
Des signataires qui soutiennent le code électoral révisé et excluant des Burkinabé ont organisé à Bobo et à Ouagadougou deux meetings. Malheureusement, le rendez-vous, tel que prévu n'a pas eu lieu. Que ce soit à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso, les militants des partis politiques, les membres des organisations de la société civile et les forces vives escomptés ne sont pas sortis comme ce devrait être le cas. Malgré les multiples moyens de mobilisation qui ont été utilisés et la présence de dirigeants de la transition. Qu'est-ce donc à dire ?


En effet, le pouvoir de la transition est en train de reproduire la copie certifiée conforme des errements du pouvoir déchu. Autrement dit, tous ces agissements plus ou moins populistes les uns que les autres, font croire que les acteurs de la transition n'ont pas une nette compréhension des aspirations des Burkinabé. Surtout en cette période précise. Les Burkinabé ont réalisé l'insurrection. C'était un objectif parce qu'ils ne voulaient pas de certaines personnes proches de Blaise Compaoré dont le comportement était devenu arrogant et insultant. Donc intolérable. Il fallait donc balayer tout cela. Ceci étant fait, les Burkinabé voudraient tourner définitivement la page et affronter avec sérénité et courage leur destin. Dans la cohésion, l'unité et la concorde retrouvées.

Aussi, avait-on réellement besoin d'organiser des meetings pour marteler et confirmer un quelconque engagement qui a consisté à exclure ou à sanctionner, c'est selon, des gens parce qu'on a estimé qu'ils ont « ouvertement soutenu une modification constitutionnelle ayant conduit à une insurrection populaire » ? Sans doute que non, parce que au fond de lui-même, le Burkinabé veut se réconcilier avec lui-même. La preuve est que, mêmes ceux qui soutiennent ont des proches dans les rangs de ceux qu'on a exclus. Il est donc plus urgent et honnêtement responsable de travailler à unir, à réconcilier les Burkinabé que de mener des actions qui peuvent d'une manière ou d'une autre contribuer à creuser le fossé de la division, de la haine, de l'intolérance et du dégoût.

Les Burkinabé ne sont pas des « Sycophantes grabataires », ils ne sont pas non plus « de nostalgiques néoconservateurs », encore moins des « velléitaires troublions ». C'est pourquoi, si « notre peuple s'est exprimé les 30 et 31 octobre » et « continue à s'exprimer pour conduire notre pays vers la renaissance démocratique », il faut donner à ce peuple-là, ce peuple mûr et suffisamment responsable, l'opportunité et la souveraineté de s'exprimer librement le 11 octobre 2015 à l'occasion de la présidentielle et des législatives couplées. C'est cela la véritable démocratie à laquelle ce peuple-là aspire.

A défaut, qu'on s'occupe maintenant et tout de suite de ses préoccupations les plus urgentes. Les conditions de vie des Burkinabé ne sont pas des meilleures se dégradent de plus en plus. De nombreux Burkinabé qui sont sortis les 30 et 31 décembre et qui s'attendaient à voir leurs conditions s'améliorer sont de plus en plus déçus par la conduite des affaires de la nation. Ils ont besoin d'être rassurés par des actions vigoureuses et concrètes qui s'inscrivent dans leur vision. Ce ne sont pas les meetings, les marches et les rassemblements qui les convaincront. Le pouvoir déchu l'a fait, il en a payé les pots cassés. Plus rien ne sera comme avant.

Dabaoué Audrianne KANI

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