Etat de la Transition : Quel bilan de santé les Drs Sall et Dramani vont-ils établir ?

| 13.01.2015
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Passation de charges entre le Lieutenant-Colonel Isaac Zida et S.E.M Michel KAFANDO, Président du Faso, Chef de l'Etat au Palais des Sports de Ouaga 2000 ce vendredi 21 novembre 2014
© DR / Autre Presse
Passation de charges entre le Lieutenant-Colonel Isaac Zida et S.E.M Michel KAFANDO, Président du Faso, Chef de l'Etat au Palais des Sports de Ouaga 2000 ce vendredi 21 novembre 2014
Macky Sall, le président sénégalais, et son homologue du Ghana, John Dramani Mahama, sont de retour à Ouagadougou. C'est en principe aujourd'hui que les membres du Groupe de contact de la CEDEAO viennent en effet pour prendre le pouls de la Transition burkinabè.


Ils étaient présents dans notre capitale aux premières heures de la Transition pour exiger que le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, qui s'était emparé du pouvoir, le rende sans délai aux civils. Faute de quoi, le Burkina risquait d'être frappé par une batterie de sanctions. A l'époque, cela avait suscité l'agacement de Zida et d'une partie de l'opinion publique qui se demandait où étaient ces chefs d'Etat quand Blaise Compaoré se lançait dans le pari risqué de la modification de l'article 37 jusqu'à franchir au bout du compte la ligne rouge.

Néanmoins les différents protagonistes de la crise se sont démenés pour aboutir à un accord de partage du pouvoir entre politiques, militaires et activistes de la société civile.

A leur retour deux mois après, les missi dominici de la CEDEAO constateront que la machine de la Transition est en marche, dans la mesure où les différentes instances prévues ont été mises en place : le gouvernement a été formé, même si depuis, la première copie a été corrigée avec la démission des ex-ministres de la Culture Adama Sagnon et des Infrastructures Moumouni Dieguimdé. Ainsi le Conseil national de la Transition (CNT) fonctionne-t-il même s'il traverse en ce moment une zone de turbulences du fait des émoluments des députés jugés élevés voire indécents. Néanmoins il reste la Commission réconciliation dont la mise en place effective a été annoncée lors du dernier conseil des ministres.

C'est donc un pays et des institutions en parfait état de marche que viennent trouver les médecins ouest-africains commis au chevet du Burkina postinsurrection.

Reste maintenant le gros problème : le calendrier électoral dont on ne sait pas encore grand-chose alors que l'organisation des élections générales est l'élément essentiel et la raison d'être de la Transition. Certes, le président Michel Kafando a levé un coin du voile en disant que le scrutin pourrait se tenir en octobre, mais la date doit être fixée clairement afin que les différents candidats et les électeurs soient situés. Un comité interministériel a travaillé ce week-end sur la question, et sans nul doute dans les prochains jours on sera davantage situé.

On observera aussi que Macky Sall et son homologue reviennent au moment où la réintégration du CDP et de l'ADF/RDA dans le jeu politique est une réalité. La suspension mi-octobre 2014 de ces deux poids lourds de l'ancienne mouvance présidentielle, jugée abusive, avait amené certains chefs d'Etat à donner de la voix, menaçant le Burkina de représailles. Mais le président Kafando a vite fait de donner une suite favorable à cette requête afin que le processus soit inclusif. Certainement les toubibs de la Transition repartiront rassurés sur l'amélioration de l'état de santé du patient. Toutefois, un prochain rendez-vous sera fixé pour un check-up de confirmation.

Adama Ouédraogo Damiss

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