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Etait-il nécessaire de perdre ainsi du temps alors que ?....

| 06.10.2014
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Etait-il nécessaire de perdre ainsi du temps alors que ?....
© DR / Autre Presse
Etait-il nécessaire de perdre ainsi du temps alors que ?....
Ainsi, on aura perdu du temps pour rien. Blaise Compaoré qui voulait donner de l'espoir à son peuple en initiant un dialogue entre les protagonistes de la scène politique, véritables activistes, en a eu pour son compte. Braqués sur leurs positions, croyant que le temps est venu pour eux de séjourner à Kossyam pour les uns et de rester encore pour quelque temps au pouvoir pour les autres, ils n'ont pas pu mettre sous le boisseau leurs intérêts étroits pour prévaloir ceux du plus grand nombre.

Une fois de plus, les politiciens burkinabè ont fait la preuve de leur incapacité à se hisser au-dessus de tout pour préserver les intérêts du peuple burkinabè. Il faut le dire sans porter des gants. Blaise Compaoré a donné la possibilité de se parler, de démontrer qu'ils sont à la hauteur des attentes des citoyens qui les ont mandatés et pour lesquels ils prétendent se battre. Il ne faut pas en vouloir à Blaise Compaoré si toutefois, il venait à demander au peuple de les départager. Lui y compris.

En effet, depuis le début de la crise socio-politique, le président Compaoré a refusé de descendre dans la boue pour jouer avec tout le monde. En tant que garant de l'unité nationale, il a su se mettre de côté; il a pris le temps qu'il fallait pour écouter et analyser les faits et les gestes des uns et des autres. Entre marches et meetings, appels et invites, contre-marches et rencontres avec des leaders religieux et coutumiers, il a laissé tout se dérouler. Espérant qu'à l'issue, les uns et les autres reviendraient à la raison et comprendraient qu'il ne sert à rien, dans un pays démocratique, de camper sur des exigences dont la finalité risque de torpiller le processus.

Maintenant que les choses tendent vers cela, que va donc faire Blaise Compaoré? En vérité, c'est à lui que s'oppose la partie d'en face. Puisque, c'est son fauteuil qu'ils veulent avec la conviction que l'article 37 de la Constitution ne peut et ne doit être révisé. De leur côté, Blaise Compaoré et ses partisans sont convaincus du contraire. Et pour l'instant, c'est eux qui sont au pouvoir. L'opposition devrait donc négocier le passage, à défaut du compromis. C'est d'ailleurs ce que l'Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) a longtemps prôné. Et c'est ce que le président a privilégié. Mais si au décompte, il y a des radicaux en face, il ne faudrait pas s'étonner qu'il y ait des plus radicaux dans le camp de la majorité. Avec la possibilité pour le parti de l'éléphant de respecter le pacte de 2010, c'est-à-dire rester et soutenir la majorité. Ce qui n'empêche pas le parti d'avoir son candidat à la présidentielle de 2015. Ce qui va ouvrir le boulevard au président du Faso qui usera de ses prérogatives constitutionnelles pour convoquer le référendum et départager le peuple. A défaut de demander à l'Assemblée nationale de procéder, comme de par le passé, à la révision de l'article 37. Avec tout ce que cela peut comporter comme conséquences.

Si les choses devraient se passer ainsi, l'opposition se serait tout simplement fourvoyée. Car, si d'ordinaire le pays devrait connaître une crise plus grave que celle que nous avons connue, ce serait de par sa faute. Parce que malgré les efforts de la majorité, des personnalités religieuses et coutumières, de la société civile de l'intérieur comme de l'extérieur, elle est restée braquée à l'idée qu'en 2015, elle sera au palais présidentiel. Dommage!

Dabaoué Audrianne KANI

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