Bref ! Roch devant les caméras et les micros, si ça ne commence pas à être un peu trop, ça risque de dégoûter les Burkinabè. Parce que, dans le contexte actuel, la majorité des Burkinabè ont beaucoup plus besoin des faits, du concret que de simples paroles, même si elles sont parées de bonnes intentions. Il est évident que l’homme ne se nourrit pas seulement de pain, mais quand il a le ventre vide, ce n’est pas la parole qui l’intéresse. Aussi, au lieu de continuer à les ressasser de ce qu’on veut faire, il faut plutôt aller à l’essentiel. C’est en cela qu’il faut saluer les conclusions du cadre de concertation tripartite sur les produits de grande consommation qui recommandent un certain nombre de mesures afin que les prix des produits de grande consommation ne connaissent pas de hausse. C’est ce que les Burkinabè attendent de leur gouvernement, de leur président. C’est aussi simple que cela !
En effet, si cette sortie du président Roch est concoctée pour conquérir les cœurs des Burkinabè à l’approche des élections municipales, ce n’est pas évident. Parce que tout simplement, autant la présidentielle a été un contrat entre un homme et son peuple (donc Roch et les Burkinabè) autant les élections municipales sont des mini-contrats entre des localités bien données (villages ou des secteurs) et des hommes crédibles et engagés qu’ils estiment qu’ils peuvent booster le développement à la base. C’est donc dire qu’à ce niveau, les choix sont déjà faits avec ou après la constitution des listes des candidats. Le scrutin du 22 mai prochain n’est qu’une simple formalité.
En plus, le choix des médias qui ont eu le privilège de retransmettre en direct ce débat peut porter à interprétation. Il est vrai que les initiateurs de l’émission ont le droit de cibler des médias bien donnés. Mais, de là à retenir en plus des médias audiovisuels publics la seule radio Omega FM d’Alpha Barry, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale et la seule télévision Burkina Infos de Remis Fulgence Djandjinou, ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, il y a un pas qu’il fallait refuser de franchir. Ça ne crédibilise pas. Surtout quand on sait que l’entrée des deux confrères dans le gouvernement a fait beaucoup de polémique. Surtout, quand on sait encore, le rôle que ces deux personnalités ou les médias qu’ils dirigeaient ont joué avant et pendant l’insurrection populaire. Roch doit se ressaisir. Maintenant et tout de suite. Sinon, il risque d’aller à sa perte par la faute de ceux qui l’entourent et croient lui faire du bien.
Dabaoué Audrianne KANI