Subvention aux partis politiques : 300 millions s'ajoutent au milliard

| 04.11.2015
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Youssouf Ouattara - Ministre de l`Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD)
© DR / Autre Presse
Youssouf Ouattara - Ministre de l`Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD)
Le rendez-vous traditionnel des organes de la transition avec la presse s'est tenu, le mardi 3 novembre 2015, au Ministère des affaires étrangères et de la coopération régionale. L'ordre du jour de ce Face à la presse a porté notamment, sur le financement des élections couplées, qui passe de 1 milliard à 1 milliard 300 millions, la reprise de certains concours de la fonction publique entachés de fraude et le soutien du gouvernement aux blessés de l'insurrection populaire et du putsch manqué.


«Couverture médiatique des élections couplées, présidentielle et législatives, adoption par le gouvernement, du projet de loi portant réglementation de la publicité au Burkina Faso, adoption du projet de loi portant statut particulier du Fonds d'appui à la presse privée» sont les points qui ont été passés en revue par le ministre de la communication, chargé des relations avec le Conseil national de la transition, Frédéric Nikiéma, accompagnant comme d'habitude, ses collègues du gouvernement, dans le but de répondre aux questions d'actualité. Abordant le point relatif au Fonds d'appui à la presse privée burkinabè, le ministre de la communication a affirmé que l'objectif global visé par la création de ce fonds est de mettre en phase le discours et les proclamations politiques sur l'importance et le rôle incontournable de la presse dans la promotion de la culture démocratique. «Cette harmonisation du discours et de l'action gouvernementale passe nécessairement, par la prise de décisions fortes qui structurent l'entreprise de presse au Burkina, en lieu et place de l'appui financier direct, à travers la subvention annuelle qui sera toujours jugée insuffisante à être conséquente et à répondre aux attentes des opérateurs et promoteurs du secteur», précise-t-il. En ce qui concerne les attentes du gouvernement de la presse dans le cadre de la couverture des prochains scrutins, le gouvernement appelle les hommes des médias à travailler dans le respect strict des règles édictées par le Conseil supérieur de la communication, en observant les prescriptions de la loi électorale en matière d'encadrement de la médiatisation des élections.

518 619 000 francs pour la prise en charge des délégués des partis politiques

Le ministre de l'administration territoriale et de la décentralisation, Youssouf Ouattara, s'est exprimé quant à lui, sur les modalités d'octroi de la subvention de l'Etat aux candidats, partis et formations politiques. Selon lui, le gouvernement de la transition a pris un décret relatif à la répartition des subventions publiques accordées aux partis politiques pour les campagnes des élections, présidentielle et législatives couplées du 29 novembre 2015, et son objectif est de fournir en ce jour, des informations relatives à la gestion du financement public des campagnes électorales couplées du 29 novembre. Par ailleurs, il a tenu d'abord, à expliquer le contexte particulier de ces élections, avant d'entamer les modalités de financement de la campagne. «Les données statiques électorales de l'année 2015 connaissent une importante hausse par rapport aux élections passées, celle de 2012 par exemple, ainsi les candidats à la présidentielle sont au nombre de 14 contre 7 en 2012, et ceux aux législatives sont passés de 3 037 candidats à 7 058», fait remarquer le ministre Youssouf Ouattara. Par ailleurs, le budget initialement prévu par l'Etat pour le financement de la campagne électorale est passé de 1 milliard à 1 milliard 300 millions, dont 25 000 000 de francs par candidat pour la présidentielle et 460 000 000 francs à répartir entre les partis politiques et les regroupements d'indépendants au prorata du nombre de candidats présentés par parti. Au titre de la prise en charge des délégués par les partis politiques et les groupements d'indépendants pour contrôler les scrutins au niveau des bureaux de vote, 518 619 000 ont été alloués, à raison de 1 000 FCFA par délégué.

9 concours de la fonction publique seront repris

ENAREF A, B et C, agents techniques d'agriculture, agents techniques d'élevage, assistants des affaires économiques, assistants des douanes, contrôleurs des douanes et agents itinérants de santé sont les 9 concours qui seront repris, d'après le ministre de la fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, Augustin Loada. Concernant les coupables de fraude détectés, il affirme que c'est un réseau mis en place, depuis des années, qui a été démantelé, et ils sont sujets à des sanctions administratives allant jusqu’à une suspension de 5 ans, en plus des sanctions judiciaires. Par ailleurs, il précise que certains résultats sont déjà disponibles. Concernant une date précise de la reprise des concours concernés par la fraude, il dit ne pas avoir de date à donner. Mais, il est prévu de repenser le système d'organisation des concours, pour plus de transparence et d'équité. A sa suite, l'occasion a été donné à Nicole Angéline Zan/Yélémou, ministre de l'action sociale et de la solidarité nationale de faire un bilan du soutien du gouvernement aux blessés et aux martyrs de l'insurrection populaire et du putsch. «Le gouvernement dans un élan de solidarité, a apporté un soutien moral, alimentaire, sanitaire et financier aux familles endeuillées, aux blessés et aux travailleurs ayant perdu leur emploi et à cet effet, mon département a mené des actions, au plan de la prise en charge psychosociale, de la prise en charge scolaire et de la formation professionnelle, au plan alimentaire, au plan de l'appui aux activités génératrices de revenus», a-t-elle dit. Et de poursuivre que, toujours dans cette dynamique, le gouvernement de la transition a adopté 10 décrets, lors du conseil des ministres du 28 octobre 2015 pour organiser la prise en charge des familles des martyrs. Le coût global de cette prise en charge est estimé à 242 675 000 FCFA et concernera entre autres, l'octroi gratuit de logements à 8 veufs et veuves, l'accès à un emploi pérenne pour certaines victimes dont 3 veuves, etc.

Larissa KABORE

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