Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou, Banfora et Ouahigouya sont les villes qui ont été retenues par les initiateurs de l’enquête, dont l’objectif était de recueillir les perceptions des Burkinabè sur la transition concernant les acquis et les insuffisances. Un autre volet était de connaître le choix par les enquêtés du «candidat idéal». La taille de l’échantillon de la population enquêtée a été établie à 1317 individus répartis suivant la taille de la population des villes concernées. Ces individus sont âgés de 18 ans au moins et disposent de carte d’électeur. D’après Issa Niamba, sociologue et présentateur des résultats, il est ressorti de cette étude que 25,4% des enquêtés portent leur choix sur le candidat du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Roch Marc Christian Kaboré ; Zéphirin Diabré, candidat de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), lui, est crédité de 24,1%. Ce qui laisse présager un second tour selon le sociologue. Le duo est suivi de Tahirou Barry du Parti de la renaissance nationale (PAREN) avec 10,8%. L’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS), répresenté par Bénéwendé Sankara, vient ensuite avec 9,6%. Saran Séré/Sérémé du Parti pour le développement et le changement (PDC) a 8,4%. De plus, les données font état de 15,8% d’indécis, c’est-à-dire des électeurs qui n’ont pas encore fait leur choix. « Ces indécis sont nombreux et par conséquent leur choix sera déterminant dans l’élection du président du Faso. C’est aux candidats de trouver les voies et les moyens de les inciter à aller voter pour eux », a expliqué Issa Niamba sans oublier les possibilités d’alliances entre candidats. Concernant les priorités auxquelles le prochain président devrait s’attaquer, 68,9% pensent d’abord à la sécurité du pays. La résolution du chômage des jeunes est souhaitée par 66% des individus. Les problèmes de santé, de vie chère et d’éducation viennent par la suite.
S’exprimant sur la perception par enquêté de la transition en cours, le sociologue a relevé que « 80% des individus trouvent que la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle est un acquis, et la justice a été améliorée pour 56,4% d’entre eux ». Les insuffisances tiennent au chômage et à la vie chère.
Le Directeur du cabinet Ethnik, Montan Guissou, a affirmé qu’il n’y a pas de commanditaire de cette étude, il voit en leur geste un acte citoyen, contribuer à l’ancrage de la démocratie au Burkina Faso.
Aboubacar Dermé (Stagiaire)