Roch : Enfin sonne le carillon de la revanche !

| 02.12.2015
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Roch : Enfin sonne le carillon de la revanche !
© DR / Autre Presse
Roch : Enfin sonne le carillon de la revanche !
Sans doute, au moment où son étoile brille au firmament de la politique, la pensée du nouveau président du Faso va d’abord à ses parents, papa Charles Bila Kaboré, et maman Antonine, (que Dieu l’agrée) et sans doute, de là où elle est, elle doit être fière de son fils.


En s’emparant ce 29 novembre 2015 du pouvoir suprême par les urnes, Roch accomplit une pérégrination politique qui aura été tout, sauf un fleuve tranquille, du reste, le parcours vers ce genre de lieu est toujours semé de ronces mortelles.

Ainsi déjà dès les années 90, l’histoire mentionne (apocryphe ou réalité ?) qu’une discrète enquête par les renseignements diligentée par Blaise, qui voulait connaître son éventuel dauphin, exhiba le nom de Roch. De là, disent les habitués du palais présidentiel, date la méfiance viscérale de Blaise envers Roch.

En ce temps-là déjà, l’illustre journaliste d’investigation, Norbert Zongo n’a eu de cesse dans ses éditoriaux, de pousser Roch à créer son propre parti, car estimait le patron du journal L’Indépendant, la «vraie opposition à Blaise se trouve au sein du CDP». 15 ans après son assassinat, l’histoire lui donne raison. Mais sans doute, Roch connaissant le système de l’intérieur, savait ce qu’il en coûtait de défier le chef de l’Etat.

De là date aussi, son cheminement fait d’arrêts et d’accélérations. Et à partir des années 2000, se constituera un Tout sauf Roch (TSR) qui ne disait pas son nom, mais tout semblait concourir à stopper ses actions.

En prenant son destin politique en main, le 4 janvier 2014, aidé en cela, de 2 compagnons, avec qui Blaise a toujours contribué à “mélanger”, Roch a eu le nez creux, car quelques mois de plus, et le rebond aurait été encore plus corsé.

Cette victoire du 29 novembre, il la doit d’abord au peuple burkinabè, qui l’a choisi, dès le premier tour, un plébiscite qui ne dit pas son nom. Avec 53,49%, un score honorable, dans un scrutin aussi ouvert, transparent et une kyrielle de candidats, même si certains d’entre eux n’en menaient pas large.

Cependant, la vérité historique, il doit son fauteuil de Kosyam à... Zéphirin Diabré qui, entre 2012 et 2013, a ouvert une grande brêche dans la citadelle du CDP, l’ex-parti présidentiel.

L’enfant de Tuiré est aussi redevable à ses deux compagnons, au premier chef desquels, il y a Salif Diallo, le «démiurge» politique ou le «Machiavel» du Yatenga, c’est selon, (lire page 6) qui a mis son intelligence et son expérience politique, ses relations et sa stratégie pour aider Roch à se hisser sur l’ultime marche du pouvoir. L’autre «mousquetaire» est sans conteste, Simon Compaoré, ex-bourgmestre de Ouaga qui se sera échiné, usant de ses relais locaux de la capitale et des environs, pour massifier le MPP.

Comment ne pas mentionner le Larlé Naaba, ce ministre du Mogho Naaba, qui n’a pas hésité à rompre les amarres, en démissionnant de son poste de député du CDP, pour intégrer le MPP ?

Enfin, il doit évidemment cette victoire indiscutable à lui-même : c’est un homme qui a reçu une bonne éducation et qui a fait du consensus, un mode de vie. C’est un leader-né et la preuve a été qu’il a emporté quasiment les ex-militants du CDP avec lui au MPP, l’âme de l’ancien parti présidentiel.

Roch goutte donc, depuis ce 30 novembre 2015, à une sorte de délice de la réhabilitation, après toutes les avanies subies. Pour lui, le destin a la forme d’une élévation. Lui qui a nagé dans la pure tradition catholique, qui va à la messe à la Cathédrale de l’Immaculée Conception de Ouagadougou, le dimanche, avec la régularité d’un nouveau communiant, peut se dire qu’il a d’abord été oint par Dieu avant les MPPistes. C’est Dieu qui aura posé le bonnet de chef sur sa tête.

Lorsqu’on franchi toutes les épreuves naturelles ou postées par ses adversaires sur la route de la magistrature suprême, on est forcément enclin à dire que quelque part, c’est que c’était écrit.

Enfin, sonne donc le carillon de la revanche pour cet homme que d’aucuns estiment qu’il aurait mieux fait de rester un grand commis de l’Etat ou d’une institution internationale. A présent, ceux qui pensent ainsi, devront s’habituer à son immense carcasse physique et politique. Roch est désormais le président du Faso, par la force des urnes !.

Zowenmanogo ZOUNGRANA

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