Au bout du téléphone quelques heures après la proclamation provisoire des résultats des législatifs par la Commission électorale nationale indépendante, entre quelques rires, un responsable de la direction nationale de campagne de l’Union pour la renaissance nationale parti sankariste (Unir/Ps) lâche qu’avec ses cinq sièges à l’Assemblée nationale son parti est convoité par le Mpp et l’Upc. Du coup, il se retrouve au centre de toutes les tractations. Malgré les cinq sièges obtenus par ses alliés le Rassemblement pour la démocratie et le socialisme (Rds), le Parti pour la démocratie et le socialisme (Pds/Metba) et le Nouveau temps pour la démocratie (Ntd), le Mouvement du peuple pour le progrès (Mpp) 55 députés n’a pas la majorité absolue de 64 députés pour pouvoir gouverner. Pendant ce temps, l’Upc de Zéphirin Diabré, 33 députés avec l’appui du Cdp et de quelques partis peut contrebalancer la victoire du Mpp à l’hémicycle. L’ex parti au pouvoir a obtenu 18 sièges et son ancien allié l’Adf/Rda trois sièges loin de ses 18 députés obtenus en 2012. C’est en cela que l’Unir/Ps se retrouve au centre des tractations. Après un vide en 2012, le Parti de la renaissance nationale (Paren) revient à l’hémicycle. Son fondateur Laurent Bado retrouve l’hémicycle après 2002 et 2007. Arrivé troisième à la présidentielle, Tahirou Barry va siéger pour la première fois à l’Assemblée nationale. Avec Me Bénéwendé Sankara, ils sont les seuls candidats à la présidentielle qui étaient aussi en course pour les législatives à se retrouver à l’Assemblée nationale.
Les partis des détenus
Le Pds/Metba qui avait deux députés en 2012 obtient un élu national. Le fils de l’ancien député maire de Dori, Aziz Diallo est le seul député de son parti. Le Nouveau Temps pour la démocratie (Ntd) de l’ancien ministre de l’habitat Vincent Dabilgou obtient 03 sièges. La Nouvelle alliance du Faso (Nafa) de Djibrill Bassolé, détenu à la Maison d’arrêt et de correction de l’armée dans le cadre du putsch obtient deux sièges de députés et l’Union pour un Burkina nouveau (Ubn) du dernier ministre des sports Yacouba Ouédraogo lui aussi à la Maca pour son rôle supposé dans le cadre du putsch obtient un siège. L’organisation pour la démocratie et le travail (Odt), le Mouvement pour la démocratie en Afrique (Mda) et Le Faso autrement obtiennent chacun un siège. 14 partis et formations politiques sur les 81 qui étaient en course obtiennent des postes à l’Assemblée nationale. Aucun candidat indépendant sur les 18 regroupements d’indépendants qui étaient en lice pour cette première participation à une élection législative n’a obtenu de siège de député.
Henry BOLI
