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REN-LAC : 241 cas de corruption électorale observés

| 13.01.2016
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Dr Claude Wetta - Secrétaire exécutif du REN-LAC
© DR / Autre Presse
Dr Claude Wetta - Secrétaire exécutif du REN-LAC
Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a organisé un déjeuner de presse, le mardi 12 janvier 2016 à Ouagadougou. L’objectif de la rencontre avec les journalistes, était tout d’abord, de leur souhaiter ses meilleurs vœux, ensuite, d’instaurer un cadre pour échanger sur la nécessité de l’organisation d’un audit de la transition et enfin, faire un bilan des élections passées qu’il a eu à observer.


La transition, intervenue à la suite de l’insurrection populaire «était censée relever un défi, celui de la gestion transparente de la chose publique, en posant les jalons d’une bonne gouvernance économique, sociale et politique au Burkina Faso». Mais, quel bilan peut-on faire de sa gestion effective ? La réponse à cette question serait l’organisation d’un audit, comme l’a souhaité le nouveau président du Faso, et maintenant l’organe de lutte contre la corruption qui est le REN-LAC. Car selon Jean-Claude Wetta, secrétaire exécutif du REN-LAC, les dossiers gorgés de suspicion ne manquent pas, et on peut citer entre autres, les passations de marchés publics par la procédure de gré à gré, les nominations et affectations qui ont eu cours au début et à la fin de la transition, l’opacité dans la rémunération des ministres et les bonus accordés dans la rémunération de certains ministres. Et par rapport à cela, Roch Marc Christian Kaboré et le Premier ministre ont reçu en audience, le 11 janvier passé, le président de l’Autorité supérieur de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-CL), le président de la Cour des comptes et l’inspecteur général des finances. Par ailleurs, cet audit concernera la présidence, le gouvernement et le Conseil national de la transition. «Les résultats de cet audit, ainsi que les déclarations de biens de fin de mandat permettront de se faire un jugement objectif de la gouvernance, sous la transition», a affirmé M. Wetta. Aussi, le Réseau de lutte contre la corruption, lors des élections du 29 novembre, a déployé un dispositif d’observation dans l’ensemble des 13 régions du Burkina Faso, avant et pendant les élections, dans le but d’identifier des pratiques de corruption électorale. Une observation directe, complétée par un dispositif d’enregistrement des plaintes et des dénonciations citoyennes relatives au déroulement de l’opération de vote, et ce, à partir du téléphone vert du REN-LAC. Ainsi, les constats suivants, ont été faits : des meetings politiques avant l’ouverture de la campagne, des visites à des autorités coutumières et religieuses, des distributions d’argent, de carburant, de motos. Et à titre d’exemple, le REN-LAC a soutenu que le 11 août 2015, aux secteurs n°24 et 25 de Bobo-Dioulasso, des responsables du MPP ont distribué des pagnes et de l’argent (3 000 FCFA/femme) à des femmes pour qu’elles participent au meeting organisé par le MPP. «Nous avons noté 241 cas de corruption électorale, caractérisés par la distribution d’argent, de gadgets ou de carburant, pratiquée par les différents partis politiques et les candidats indépendants». Les partis politiques et candidats indépendants indexés sont entre autres, le MPP avec 121 cas de corruption électorale, 33 cas pour l’UPC, 24 cas pour le CDP, 8 cas pour le FFS, 6 pour l’ADF/RDA, etc. En plus de cela, il y a eu les imperfections qui ont émaillé le vote et qui ont été soulevées. En somme, des recommandations ont été faites au gouvernement, à la Cour des comptes, à la justice, à la CENI, aux acteurs de la société civile, dans le but de bannir à l’avenir, la corruption et les mauvaises pratiques observées.

Larissa KABORE

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