Quels élus locaux voter le 22 mai?

| 25.04.2016
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Quels élus locaux voter le 22 mai?
© DR / Autre Presse
Quels élus locaux voter le 22 mai?
Le 22 mai prochain, le peuple burkinabè est appelé aux urnes pour élire ses conseillers municipaux. Le scrutin constitue un enjeu dont l’importance est à la mesure du rôle dévolu aux élus locaux par la Constitution.


Les élus locaux représentent les citoyens des différentes collectivités territoriales. Ils sont élus dans le but d’agir pour l’intérêt local. Le maire est à la fois exécutif de la commune et agent de l’Etat. Ces deux types de fonctions s’exercent dans des conditions différentes.

Le maire représente la commune à l’égard des tiers. Il est chargé de préparer et d’exécuter le budget et les délibérations du conseil municipal. Il peut également être chargé en tout ou partie, de certaines de ses compétences par délégation de l’assemblée délibérante. Il est seul chargé de l’administration municipale, mais il peut procéder à des délégations de fonctions ou de signature. Le maire est chargé des pouvoirs de police. Il exerce ses attributions sous le contrôle du Conseil municipal, dans le cadre des délégations qui peuvent lui être accordées par ce dernier, et également sous le contrôle du représentant de l’État dans le département, puisqu’une grande partie des actes qu’il prend sont soumis au contrôle de légalité.

S’agissant de ses relations avec le Préfet, le maire peut demander à ce dernier les informations nécessaires à l’exercice des attributions de la commune. De même, le préfet peut demander au maire les informations nécessaires à l’exercice de ses attributions.

Dans le cadre de ses fonctions, le maire agit également en tant qu’agent de l’Etat. A ce titre, il est notamment chargé de l’état civil, de la révision et de la tenue des listes électorales, de l’organisation des élections ainsi que du recensement citoyen. En outre, il dispose d’attributions spécifiques en matière de police et de sécurité civile.

Lorsque le maire intervient en tant qu’agent de l’Etat, il agit, selon le cas, sous le contrôle de l’autorité administrative (préfet ou sous-préfet) ou judiciaire (procureur de la République).

Ceci dit et connaissant notre contexte, la fonction de maire ne peut être gérée à mi-temps. Il est du sens même de la décentralisation, que le maire réside dans sa commune. Car l’élément central de la décentralisation réside dans le rapprochement des gouvernants des gouvernés. C’est pourquoi les maires absentéistes doivent être destitués. Tout comme les conseillers qui boycottent délibérément les sessions du Conseil doivent être sanctionnés.

Rappelons-nous que, par le passé, certains maires se sont comportés comme des touristes dans leurs propres communes. Ils ne passaient que quelques rares fois et en coup de vent, juste pour signer des documents. Ils étaient très peu imprégnés des réalités locales. Les populations les connaissaient à peine. Les quelques rares moments où on les apercevait, c’était pendant les cérémonies.

Ainsi donc, partout où il y avait des difficultés, on avait constaté que le maire n’était pas sur place.

Aujourd’hui nous devons nous rappeler que les difficultés de terrain ont convaincu que personne ne peut gérer une commune à distance. Pour que les communes jouent leur rôle, il faut que les premiers responsables vivent auprès des populations. C’est un passage obligé. On ne peut pas demander à un maire, fonctionnaire ou du privé qui est à distance, d’être efficace.

Le vote du 22 mai est donc une des étapes décisive pour l’avenir démocratique du pays. Un nouvel espoir pour la réalisation des objectifs de la décentralisation.

Les municipales passées nous ont servi de leçon. Avertis donc, nous devons et il est de notre intérêt de choisir des hommes et des femmes sincères, honnêtes et intègres conformément au portrait du nouveau maire post insurrectionnel des Burkinabè. «Plus rien ne sera comme avant».

De tels maires et conseillers constituent sans doute l’alternative crédible pour éviter à notre peuple de souffrir une nouvelle fois des affres de la politique politicienne, de la corruption, des mensonges, de la gabegie, le tout couronné par l’impunité qui exacerbe les honnêtes gens.

Nous avons aussi l’ultime devoir de refuser que l’on monnaie de quelle que manière que ce soit notre dignité par des gratifications immédiates par des promesses fallacieuses de places futures ou de parcelles.

Les Echos du Faso ambitionnent d’ici la fin des élections, d’analyser, de commenter, d’éclairer, de fournir à ses lecteurs sous une forme attrayante et claire possible, avec le recul qui permet la continuité et la synthèse, le maximum d’informations, d’appréciations, de comparaisons, de réflexions.

Mais déjà, qu’on le sache, nous ne roulerons pour personne. Nous ne chercherons pas à tromper, à influencer, à endoctriner nos lecteurs. Nous nous contenterons de les informer, de les faire raisonner. Ils sont des adultes capables de faire leur choix eux-mêmes. Nous ne chercherons pas à attaquer ou à ménager personne. Quand on n’a rien à cacher, on peut tout dire.

Les Echos du Faso

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