Pour Aziz Ouattara et ses camarades du CPPU, les velléités d’une probable contestation des résultats le soir du 29 novembre ont pour origine « les financements occultes des OSC (Organisations de la société civile, Ndlr) pour leurs activités durant ces périodes électorales ». Il a également précisé qu’hormis les ONG, certaines OSC sont également financées par des partis politiques.
Pour M. Ouattara, ces financements qui devaient être utilisés par les OSC dans la tenue d’activités entrant dans le cadre d’élections apaisées, servent à d’autres fins. Ce qui, selon lui, risque de remettre en cause les résultats, chose qui va compromettre la stabilité du Burkina Faso.
« Nous ne souhaiterions pas que les prédications du frère Boglo se réalisent (Ndlr : ce dernier, un prédicateur, avait annoncé début novembre la préparation en cours d’un hold-up électoral par deux hommes politiques prêts à tout pour s’installer sur le trône de Kosyam), mais une analyse de la situation et de ce qui se passe laisse à désirer. Nul n’est mieux placé à sensibiliser les militants et les faire accepter les résultats des urnes que les candidats eux-mêmes», a-t-il martelé.
Pour le coordonnateur du CPPU, « les deux grands partis » en lice « sont ceux susceptibles de nous créer des problèmes ». C’est donc en vue de prévenir l’opinion que le CPPU a tenu à tirer la sonnette d’alarme. « Gare à eux s’ils attendent la proclamation des résultats pour contester et semer la zizanie qui conduirait à des troubles. Il est temps pour eux d’ouvrir l’œil. Ce désordre ou tohu-bohu qui se passe actuellement, nous n’avons pas besoin. Faisons confiance à la Ceni et aux observateurs locaux et internationaux qui sont là pour la transparence et l’équité des élections », tel est le message du coordonnateur du CPPU à l’endroit des acteurs politiques.
Ce mouvement de la société civile estime aussi que le concept « Je vote et je reste » est une source de désordre car si tous les électeurs doivent rester dans les bureaux de vote le soir du dépouillement, cela compliquera le processus. Pour M. Ouattara, il faut avoir confiance à la Ceni aux observateurs déployés.
Par ailleurs, il a également abordé les questions sociales délaissées par le gouvernement de la transition et ses démembrements. Il s’agit entre autres de la détérioration des voies urbaines et nationales causée par les différents concessionnaires dans le cadre de l’extension de leur activité, et l’occupation des voies publiques par les maquis.
Dimitri Kaboré