Dans la perspective des futures élections, le gouvernement de la Transition a ravivé le processus de relecture du Code électoral, interrompu par l'insurrection populaire de fin octobre 2014. Toute chose, qui permettra de prendre en compte les «légitimes » préoccupations des différents acteurs (société civile, partis politiques, experts...), en vue d'une meilleure organisation des futures élections au Burkina Faso. Et la lourde tâche de toiletter la loi électorale, échoit au comité ad'hoc chargé de la question, dont les membres sont en réflexion depuis hier jeudi 19 février 2015 à Kombissiri, et ce pour 48 heures. Sous la conduite du conseiller technique et représentant du ministre de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, Placide Nikiéma, les membres du comité vont prendre connaissance de l'avant-projet de loi modificative du Code électoral et y apporter des amendements pour le parfaire. Démarche qui permettra d'avoir un texte « « inclusif », « réaliste » et « consensuel » à transmettre au gouvernement qui, à son tour, va le soumettre à l'appréciation du Conseil national de la Transition. Sur les 267 articles de l'avant-projet de loi, 56 seraient concernés par les amendements. Mais quels sont les aspects à prendre en compte dans la modification du Code électoral ? « Il y a plusieurs points. On ne révise pas la loi en perspective des élections de 2015 seulement. Quand on révise une loi c'est pour l'avenir. Si bien que nous allons revoir près d'une soixantaine d'articles, qui traitent de la Commission électorale nationale indépendante en tant qu'institution, de son organisation à l'extérieur, du vote des Burkinabè de l'Etranger, de la campagne électorale, etc. », a confié la directrice générale du suivi des élections et des partis politiques au département en charge de l'Administration territoriale, Andréa Marie Kaboré. Avant de renchérir : « il y a une panoplie de sujets, qui interviennent dans la relecture de cette loi-là ». A l'ouverture de l'atelier, le représentant du ministre en charge de l'Administration territoriale, Placide Nikiéma, a fait référence aux insuffisances constatées dans les différents processus électoraux, pour justifier la nécessité de revoir la loi électorale. Exigence qui, a-t-il indiqué, intègre les recommandations des acteurs pour de meilleures pratiques électorales à l'avenir. «L'encadrement juridique des processus électoraux étant le canal de la réussite des élections, il est donc impératif, que notre département soumette au gouvernement un avant-projet de loi, qui garantisse les aspirations des Burkinabè à un processus électoral transparent, équitable, consensuel(...) », a affirmé M.Nikiéma. Et son espoir est que l'atelier de Kombissiri accouche d' « un texte de loi électorale, qui reflète les attentes légitimes du peuple burkinabè ». Présent au démarrage des travaux, le gouverneur du Centre-Sud, Casimir Segda, a jugé pertinent que le Code électoral soit relu, eu égard au vent nouveau imposé par l'insurrection populaire de fin octobre 2014. « La prise en compte de cette nouvelle orientation politique nécessite un réexamen du Code électoral », a-t-il soutenu. Le comité ad'hoc de révision du Code électoral est composé de 26 membres, dont des agents des départements ministériels et institutions impliqués dans l'organisation des élections, des représentants de la société civile et des partis politiques.
Kader Patrick KARANTAO
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.