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Cette opération d'enrôlement, à en croire Me Kéré, concernera trois catégories de citoyens : ceux qui ont eu 18 ans après l'enrôlement de 2012, ceux qui avaient 18 ans en 2012 et qui pour diverses raisons ne se sont pas fait recenser et enfin ceux qui auront 18 ans à la date du 30 novembre 2015.
Le Président de la Ceni a précisé que cette opération de révision des listes électorales biométriques est l'unique que son institution va conduire dans le cadre de l'organisation du scrutin présidentiel de 2015. C'est pourquoi il a invité l'ensemble des acteurs du processus électoral à sensibiliser et à inciter les citoyens à aller se faire enrôler. En vue de crédibiliser davantage l'opération d'enrôlement, il convient selon Me Kéré que les partis politiques et les organisations de la société civile assument leur mission de contrôle du travail de la Ceni, comme prescrit par le code électoral.
Pour ce faire, Me Kéré a expliqué que les portes de la Ceni leurs seront ouvertes et ils pourront même venir avec leurs experts en informatique pour vérifier que tout ce passe dans la transparence. En ce qui concerne l'enrôlement à proprement parler, la Ceni a annoncé le recrutement prochain de 2 500 opérateurs de kit et 500 superviseurs. Contrairement à l'enrôlement de 2012, la Ceni a fait l'option de kits solaires pour palier les difficultés liées à l'utilisation des groupes électrogènes. « Nous avons testé le dispositif solaire et c'est vraiment concluant » a souligné Me Kéré qui a ajouté que les groupes électrogènes viendront en appui au cas où le solaire ne marchera pas.
Un budget de plus de 10 milliards de FCFA
Selon le président de l'organisme en charge de l'organisation des élections au Burkina Faso, à la suite de la rencontre qu'il a eue avec le Premier ministre le 17 mars, ce dernier avait assuré que toutes les inscriptions budgétaires ont été faites afin de permettre à son institution d'engager ses travaux. A ce jour, Me Kéré affirme que ses services sont en pourparlers avec le ministère en charge des Finances et que probablement c'est prêt de 11 milliards de FCFA qui seront mis à leur disposition. Pourtant, a indiqué Me Kéré, « nous souhaitions avoir près de 15 milliards de FCFA ». Mais qu'à cela ne tienne, le premier responsable de la Ceni a rassuré les acteurs du processus électoral que son institution pourra à tout moment interpeller le gouvernement au cas où des rallonges budgétaires s'avèreront nécessaire.
On ne sait toujours pas quels sont les Burkinabè de l'étranger qui vont voter
Des échanges entre Me Kéré et les acteurs du processus électoral, la question du vote des Burkinabè de l'étranger est revenue avec insistance. Me Kéré a avoué qu'à l'étape actuelle, ses services ne disposent d'aucun élément pour dire quels sont les pays qui seront retenus pour recevoir les équipes de la Ceni. Mais tout ce dont il dit être convaincu, c'est que les Burkinabè de l'étranger vont voter. « On m'a dit qu'il y a plus de 200 000 Burkinabè au Liban, plus de 1,2 millions au Soudan, plus de 4 millions en Côte d'Ivoire, 200 en Égypte... Mais aucun de ces chiffres n'est sûr et certain », a-t-il indiqué.
Barthélemy Kéré, pense donc que la Ceni procédera à l'enrôlement des Burkinabè partout où le pays a des ambassades et qu'en fonction du nombre de Burkinabè dans ces différents pays, l'ensemble de la classe politique décidera des choix à faire. Une réponse qui ne satisfait pas l'association le Tocsin, pour qui il faut arrêter un budget clair et précis pour le vote des Burkinabè de l'étranger. En plus, foi de Arouna Savadogo, président du Tocsin, on n'est pas obligé de faire voter tous les Burkinabè de l'étranger. « On peut faire le choix de quelques pays à forte concentration de Burkinabè tel que la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Mali, la France ».