Présidentielle 2015 : Candidats sous-marins, torpille, CV, alimentaires... en position

| 21.02.2015
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Présidentielle 2015 : Candidats sous-marins, torpille, CV, alimentaires... en position
© DR / Autre Presse
Présidentielle 2015 : Candidats sous-marins, torpille, CV, alimentaires... en position
Le 11 octobre 2015, les citoyens en âge de voter (à l'exception notable des Burkinabè de l'étranger, qui devront vraisemblablement patienter encore quelques années avant de pouvoir le faire) et qui ne sont pas privés de l'exercice de leurs droits civiques seront appelés aux urnes pour élire un nouveau Chef de l'Etat. Lequel devra présider aux destinées du Faso pendant les cinq prochaines années. Mais le moins que l'on puisse dire , au regard de la situation actuelle dans le pays, c'est que la présidentielle à venir -qui sera couplée avec les élections législatives- fera sans aucun doute le plein de candidatures. Chaque prétendant, armé de ses ambitions et de son agenda personnel, tentera de tirer les marrons du feu.


Il n'y a guère de doute, le retrait forcé du Capitaine Compaoré de la course à la magistrature suprême, en octobre 2014 suite à l'insurrection populaire, a libéré les énergies et les ambitions dans le camp de l'ex-majorité présidentielle. Fini donc le temps où certains juraient quasiment avec des paroles du genre: «On va modifier, pian!», ou encore que le CDP, «le champ où on vient cultiver pour Blaise Compaoré», n'avait pas d'autre candidat que l'ex-Chef de l'Etat, aujourd'hui réfugié en Côte d'Ivoire.

Ici ou là, les présidentiables sortent désormais du bois. Timidement certes, mais manifestement libérés et soulagés du poids que constituait pour eux l'option d'une nouvelle candidature Compaoré après plus de 27 ans de pouvoir absolu. Désormais la voie est presque libre pour se manifester, même si le discours est encore calculé, millimétré, comme pour ne pas nuire à quelqu'un et continuer de demeurer dans ses bonnes grâces.
Soupçonné ainsi d'utiliser sa casquette de ministre pour mettre en place un parti politique déguisé, le Colonel Yacouba Ouédraogo -et son Burkina nouveau- faisait dire, à qui voulait l'entendre, qu'il n'en était rien. Et qu'il ne s'agissait simplement que de prôner la paix. Finalement, l'histoire a fini par rattraper les uns et les autres. Et voilà le Burkina nouveau qui est devenu en un clic l'Union du Burkina nouveau, UBN, pour cette fois aller sans détour à la conquête du fauteuil présidentiel.

Idem pour le Général de gendarmerie et ancien ministre des Affaires étrangères du régime déchu, Djibrill Bassolé, lui aussi probable candidat de la Nafa, la Nouvelle alliance pour le Faso. Dans le camp des Cdpistes également, l'heure est à la réflexion pour trouver un porte-étendard. Et dire qu'un militaire serait également sur la liste des postulants. Il s'agirait, dit-on, du Général Diendéré, l'ex-Chef d'état-major particulier de Blaise Compaoré placé en second choix derrière Arthur Kafando, selon les désirs d'un certain François Compaoré depuis son exil. Tout ceci sans compter la volonté d'un autre officier, Jean-Baptiste Natama, pour ne pas le nommer, de se lancer lui aussi dans l'affaire.

De quoi irriter davantage le Colonel à la retraite Charles Lona Ouattara. Sur les antennes de la télévision privée BF1, l'ancien député UPC a estimé, sans détour, le fond de sa pensée. Pour lui, ces annonces de candidatures d'officiers en activité constituent une véritable entorse au règlement militaire. Toute chose qui, dit-il, ne l'empêche pourtant pas d'être serein quant à l'issue des prochaines consultations électorales par rapport aux chances de victoire de sa formation politique. Pour lui, l'UPC sortira gagnante d'une confrontation qui la met face, dit-il, à des candidats qui ne lui font pas peur. Car appartenant tous, selon lui, à l'ex-galaxie présidentielle.

Côté stratégies par contre, les options sont naturellement partagées concernant la manière dont les diverses équipes de soutien et de campagne aborderont ces échéances électorales.
Il y a d'abord ceux qui vont à cette compétition d'octobre 2015 pour gagner. Car manifestement confiants que l'heure de la consécration a sonné pour eux et leurs militants. Ceux-là, on ne les entend pas beaucoup. La raison, c'est qu'ils sont, depuis longtemps déjà, en quasi-campagne électorale à l'intérieur comme à l'extérieur du pays et n'attendent que le moment venu pour engager l'assaut final sur Kosyam. C'est en tout cas ce que promettent leurs militants.

Dans un autre camp, il y a les candidats qui n'ont visiblement aucune chance de remporter la compétition. Si certains parmi eux rêvent simplement de figurer sur la liste des présidentiables pour sans doute embellir leur curriculum vitae et éventuellement empocher les subventions de campagne, d'autres, par contre, seront dans la posture du lépreux et de la calebasse de lait. En agissant pour le compte d'officines secrètes, ils sont vraisemblablement actionnés à distance. Par conséquent ils n'ont pas d'autre mission que celle de leurs mandants: celle d'empêcher vaille que vaille certains candidats de passer dès le premier tour de scrutin. Toute chose qui contribuera, à n'en point douter, à mettre du piment dans cette élection. Ce d'autant plus que les Organisations de la société civile n'entendent pas rester non plus en marge des événements. Elles promettent à la fois de veiller à la régularité des élections. Mais surtout elles veulent peser de tout leur poids pour concrétiser les aspirations au changement manifestées par les Burkinabè.

A. Traoré

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